HUSTON Nancy

France - Canada

Reine du réel. Lettre à Grisélidis Réal (Nil, 2022) ; Arbre de l’oubli (Actes Sud, 2021)

© Patrice Lenormand

Romancière et essayiste franco-canadienne, féministe convaincue, Nancy Huston signe depuis 30 ans une œuvre forte et riche, couronnée de prix, très souvent inspirée d’une expérience personnelle mouvementée, et toujours à l’écoute des soubressauts du monde. Elle écrit cette année une lettre posthume à Grisélidis Réal, écrivaine, poétesse et prostituée suisse qui a milité pour les droits des travailleuses du sexe. À cette femme dont « on eût dit qu’[elle] acquieçai[t] à tout ce que les hommes [lui] demandaient », Nancy Huston raconte ses désaccords, mais elle fait aussi et surtout part de son admiration devant cette figure de rébellion, qui a fui un milieu bourgeois et rigide pour mener une vie libre. Un texte à la fois beau et percutant, dans lequel l’autrice questionne le rapport des femmes à leur propre corps et au monde.

Nancy Huston est née à Calgary (Canada) en 1953, après des études à Cambridge et à New York elle s’intalle définitivement en France en 1973. Sous la direction de Roland Barthes, elle obtient son diplôme de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales pour son travail sur le tabou linguistique. À cette époque, elle collabore à différents journaux et revues défendant la cause des femmes (Sorcières, Histoires d’elles, Les Cahiers du GRIF) puis enseigne à l’Institut des Études Féministes, Université de Columbia, à Paris. Elle épouse alors le sémiologue français Tzvetan Todorov.

Elle publie en 1981 son premier roman, Les Variations Goldberg puis alterne romans, essais, livres pour enfants (avec sa fille Léa) et scenarii (avec Yves Angelo ou Léa Pool), en langue anglaise et française. En 2006, son roman Lignes de failles la projette sur le devant de la scène en remportant le prix Femina. Une récompense méritée pour un roman fort, qui exprime toute la violence du monde à travers le regard et le vécu de quatre enfants d’une même famille, remontant les générations, depuis l’Amérique contemporaine aux prises avec le terrorisme jusqu’à l’époque de l’Allemagne nazie.
Dans son roman suivant, Nancy Huston convoque sa propre expérience et celle des artistes qui l’entourent pour analyser avec beaucoup de finesse les influences qui façonnent la femme contemporaine. Portant un regard attentif sur les grandes figures féminines qui ont marqué le siècle, Reflet dans un œil d’homme propose une réflexion percutante à la lisière du politique et de l’art, et interroge avec talent les angles morts de la pensée féministe.
Danse noire sublime l’écriture de l’auteure, on peut y entendre la voix de l’exil, incarnant sa force riche et douloureuse. Bad girl : classes de littérature est une fiction qui raconte aussi le drame vécu par l’écrivain quand elle était jeune : l’abandon d’une mère, et la construction psychologique d’une enfant délaissée, entre apprentissages, doutes et envies. Ici, la romancière met au jour les sources de ses inspirations littéraires et de ses obsessions.

En 2016, Actes Sud publie deux livres de l’auteure : Carnets de l’incarnation, un recueil qui rassemble des textes choisis et divers (chroniques, articles, extraits de conférences…) où il est question des folies et des horreurs qui façonnent notre monde, à travers le corps physique, existant, de l’écrivain ; Le Club des miracles relatifs narre l’histoire d’un jeune garçon qui voit son père quitter la maison, un père pêcheur qui disparaît à l’horizon, une nouvelle histoire dont le terreau est l’exil, le monde comme blessure et possibilité de se réinventer…


Bibliographie non-exhaustive

Romans :

  • Arbre de l’oubli (Actes Sud, 2021)
  • Rien d’autre que cette félicité (Leméac/Éditions Parole, 2019)
  • Lèvres de pierre (Actes Sud, 2018)
  • La Club des miracles relatifs (Actes Sud, 2016)
  • Carnets de l’incarnation (Actes Sud, 2016)
  • Bad girl : classes de littérature (Actes Sud, 2014)
  • Danse noire (Actes Sud, 2013)
  • Reflets dans un oeil d’homme (Actes Sud, 2012)
  • Infrarouge (Actes Sud, 2010)
  • Lignes de faille (Actes Sud, 2006 - Prix Fémina 2006)
  • Le Chant du bocage (Actes Sud, 2005 - phoyographies de Tzetan Todorov et Jean-Jacques Cournut)
  • Une adoration (Actes Sud / Leméac, 2003)
  • Dolce Agonia (Actes Sud / Leméac, 2001)
  • Visages de l’aube (Actes Sud / Leméac, 2001) - avec Valérie Winckler
  • Prodige (Actes Sud, 1999)
  • Nord perdu (Actes Sud, 1999)
  • Spectres (Actes Sud, 1999)
  • Limbes-Limbo : Un hommage à Samuel Beckett (Actes Sud, 1998)
  • L’Empreinte de l’ange (Actes Sud / Leméac, 1998 - Grand Prix des Lectrices de Elle)
  • Instruments des ténèbres (Actes Sud / Leméac, 1996 - Goncourt des Lycéens 1996 et Prix du Livre Inter 1997)
  • Désirs et réalités (Actes Sud, 1996)
  • Tombeau de Romain Gary (Actes Sud, 1995)
  • La Virevolte (Actes Sud / Leméac, 1994)
  • Les Variations Goldberg (Actes Sud, 1994)
  • Cantique des Plaines (Actes Sud / Leméac, 1993)
  • Trois fois septembre (Seuil, 1989)
  • Histoire d’Omaya (Seuil, 1985)

Essais :

  • Reine du réel. Lettre à Grisélidis Réal (Nil, 2022)
  • Je chemine avec Nancy Huston (Seuil, 2021)
  • Je suis parce que nous sommes, chroniques anachroniques (Éditions du chemin de fer, 2021)
  • Naissance d’une jungle (éditions de l’Aube, 2017)
  • Sois belle, sois fort (Parole, 2016)
  • Carnets de l’incarnation : textes choisis (2002-2015) (Actes Sud, 2016)
  • Reflets dans un œil d’homme (Actes Sud, 2012)
  • L’espèce fabulatrice (Actes Sud, 2008)
  • Âmes et corps (Actes Sud, 2004)
  • Professeurs de désespoir (Actes Sud, 2004)
  • Nord perdu suivi de Douze France (Actes Sud / Leméac, 1999)
  • Désirs et réalités (Actes Sud / Leméac, 1996)
  • Tombeau de Romain Gary (Actes Sud / Leméac, 1995)
  • Journal de la création (Seuil, 1990)
  • Lettres parisiennes : autopsie de l’exil (Bernard Barrault, 1986)
  • À l’amour comme à la guerre (Seuil, 1984 - avec Samuel Kinser)
  • Mosaïque de la pornographie (Denoël, 1982)
  • Dire et interdire : Eléments de jurologie (Payot, 1980)
  • Jouer au papa et à l’amant (Ramsay, 1979)

Livres pour enfants :

  • Les braconniers d’histoires (Thierry Magnier, 2004 - illustrations de Chloé Poizat)
  • Tu es mon amour depuis tant d’années (Thierry Magnier, 2001 - avec Rachid Koraïchi)
  • Les Souliers d’or (Gallimard, 1998)
  • Dora demande des détails (Ecole des Loisirs, 1993 - avec Léa)
  • Véra veut la vérité (Ecole des Loisirs, 1992 - avec Léa)

Théâtre :

  • Mascarade, avec Sacha Huston (Actes Sud junior, 2018)
  • Klatch avant le ciel (Actes Sud, 2011)
  • Jocaste reine (Actes Sud, 2009)
  • Angela et Marina (Actes Sud-Papiers / Leméac, 2002 - avec Valérie Grail)

Nouvelles :

  • Sensations fortes (Actes Sud, 2017)
Reine du réel, Lettre à Grisélidis Réal

Reine du réel, Lettre à Grisélidis Réal

2022

La lettre de Nancy Huston a Grisélidis Réal, poétesse et prostituée. 
 
Longtemps je t’ai détestée, Gri. On eût dit que tu acquiesçais à tout ce que les hommes te demandaient. Tu semblais n’avoir aucun problème pour incarner leur fantasme : la pute au grand coeur, celle qui aime ça, celle qui comprend les messieurs et ne les juge jamais, celle qui accepte avec le sourire leur tout et leur n’importe quoi.

Grisélidis Réal, écrivaine et prostituée suisse, a fui le milieu où elle est née, bourgeois, calviniste et rigide, pour mener une vie libre. Une vie marquée par des histoires avec des hommes violents, des dizaines de milliers de relations tarifées, quatre enfants placés, des fausses couches, mais une vie illuminée par l’art et l’engagement militant au nom des travailleuses du sexe.
Poétesse magnifique, figure rebelle et courageuse, Grisélidis Réal fascine Nancy Huston qui, malgré quelques désaccords, se retrouve beaucoup en elle. À l’aune de son destin, elle questionne le sien, son rapport à la mère, aux hommes, au danger.
Véritable déclaration d’admiration, cette lettre révèle une grande artiste de la fin du XXe siècle dont la modernité de pensée annonce les débats contemporains. Un texte résolument féministe, qui interroge avec puissance le rôle du corps féminin dans l’écriture et le rapport au monde.

L'arbre de l'oubli

L’arbre de l’oubli

Actes Sud - 2021

« Un matin, alors que vous sirotez côte à côte votre jus de pomme pendant la récré, Felisa te lance : C’est vrai que Joel Rabenstein l’anthropologue c’est ton papa ? »

« C’est vrai. »

« Et ta maman, c’est une sœur de couleur ? »

« Nan… ça t’étonne, hein ? »

« Un silence long et doux s’installe entre vous, au cours duquel le vent d’automne fait danser vos écharpes et arrache quelques feuilles aux arbres dans la cour. »

« Ou plutôt si, dis-tu enfi n (et c’est la toute première fois que tu en parles en dehors de la famille). En fait, ma vraie mère est une sœur de couleur mais je ne l’ai jamais rencontrée. Elle habite Baltimore. »

« Ah. »

« Felisa ne dit pas un mot de plus, mais ses yeux brûlants te donnent une dose d’empathie comme jamais tu n’en as reçue. »

Quand s’ouvre ce livre, Shayna, qui n’est plus une enfant, arrive à Ouagadougou. Nous sommes en 2016. Elle porte en elle toutes les questions et contradictions de notre temps, celles du féminisme, de la procréation, mais aussi du genre et de la laïcité. Et c’est à l’écoute de ce personnage, de cette jeune femme à l’intériorité confisquée que Nancy Huston, entraînant dans son sillage de lumineuses interconnexions humaines, compose un roman virtuose et généreux.


Je chemine avec Nancy Huston

Je chemine avec Nancy Huston

Seuil - 2021

« Je pourrais naturellement dire “je suis écrivaine”, ou “canadienne”, ou “française” ou “femme”, ou “vieille femme”, “du xxe siècle”, “athée”, je peux dégoter plein d’adjectifs ou de substantifs qui correspondent à ce que les gens considèrent comme une “identité”, mais je suis quelqu’un de très circonspect à l’égard de l’Identité. Alors j’aime répondre : “je suis mon chemin”, à la fois suivre et être, bien sûr. En fait nous sommes tous notre chemin, bien plus que nous ne le croyons ! Il se trouve que le mien a été multiple, avec des bifurcations, des tournants, des zigzags et des imprévus ; il m’a menée dans des endroits très différents. Par conséquent je suis plusieurs, et quand on est plusieurs ça ajoute un “mais” à toutes les identités. »

Nancy Huston ne serait peut-être jamais devenue l’écrivaine prolifique que nous connaissons si elle n’avait pas vécu ce « cadeau en mal » de la vie, à 6 ans, lorsque sa mère a quitté le foyer en laissant derrière elle ses trois enfants. À dater de cette rupture, la petite Nancy s’est réfugiée dans la compagnie de voix que l’on retrouve dans les personnages de ses romans. Née au Canada, elle s’installe en France à l’âge de 20 ans, côtoie de grands intellectuels et publie ses premiers textes dans les revues féministes des années 1970, avant de s’ouvrir à toutes formes d’écriture : romans et essais, théâtre et livres jeunesse. Régulièrement primés, ses livres explorent avec finesse l’exil, la famille, le nihilisme, l’identité multiple et, surtout, les liens complexes qui unissent drames intimes et grande histoire.

Entretiens menés par Sophie Lhuillier


Carnets de l'incarnation

Carnets de l’incarnation

Actes Sud - 2016

“Graphomane impénitente, car écrire est ma façon de supporter le monde, j’éprouve apparemment une fois par décennie le besoin de rassembler mes textes épars. Après Désirs et réalités (1995) et Âmes et corps (2004), voici donc Carnets de l’incarnation. Comme les autres, ce recueil comporte conférences,préfaces, contributions aux revues littéraires, articles de journaux et nombre de mes chroniques parues dans Le Monde en 2011-2012. (…) Il est question
dans ce livre de guerres et de prisons, de transgressions, de terreurs et de tortures
 ; il y est question aussi d’inceste et de pédophilie… Toute la panoplie de maux dont l’homme se pare pour prouver qu’il n’est pas bête ! Même les
textes plus purement littéraires, portant sur Gary ou Beauvoir, mettent au premier plan le corps de l’écrivain, de l’écrivaine.” — Nancy Huston


Le Club des miracles relatifs

Le Club des miracles relatifs

Actes Sud - 2016

Dans un pays situé quelque part au nord d’un continent puissant, naît un enfant très sensible, surdoué, inquiet. Quand son père quitte la maison, n’ayant plus en tant que pêcheur le droit d’exercer son métier sur un océan surexploité, le jeune Varian perd pied. Quelque temps plus tard, sans plus aucune nouvelle il part à la recherche de ce père sacrifié, est embauché dans cet autre monde où le sol est sondé, retourné bouleversé, le sable violenté comme les êtres.


Bad girl : classes de littérature

Bad girl : classes de littérature

Actes Sud - 2014

Kenneth et Alison sont étudiants quand survient la naissance accidentelle de leur second enfant prénommée Dorrit. Jeune femme brillante, Alison compte néanmoins poursuivre ses études. Ainsi va-t-elle confier ses enfants aux amis, aux voisins avant de filer, ambitieuse, à l’université. Mais ces arrangements ne conviendront pas longtemps à Kenneth. Marqué par l’absence de sa propre mère, il ne tolère pas ce comportement, et le couple se déchire. Dorrit a six ans quand Alison part au loin poursuivre ses études en la laissant elle, son frère et leur toute petite soeur sous la responsabilité de leur père. Un abandon. C’est ainsi que le ressentira Dorrit car Alison ne reviendra plus. Mais elle lui écrira... Sur le mode vocatif, la narratrice de ce livre interroge l’histoire et la mémoire de cette enfant qui se sent nulle dès l’instant où sa mère la quitte, cette petite qui se dit mériter le malheur, cette "Bad Girl" qui fait de son mieux pour être ailleurs. Dorrit, "Bad Girl", qui très vite joue à merveille du piano, du clavecin, s’invente des amis imaginaires pour ne pas avoir peur, chante et chante, lit sans cesse et se nourrit d’histoires, d’expériences, d’héritages minuscules et qui fait de tout cela ses "classes de littérature". Car la gamine s’avance, chemine vers les portes de l’écriture, celles de la fiction, prend place au sein de l’espèce fabulatrice quand déjà s’inscrivent en elle les thèmes de sa vie : l’avortement, la maternité, les failles familiales, la condition féminine, l’exil, la transmission...


Revue de presse :


Danse noire

Actes Sud - 2013

Sur un lit d’hôpital, Milo s’éteint lentement. À son chevet le réalisateur new-yorkais Paul Schwarz rêve d’un ultime projet commun : un film qu’ils écriraient ensemble à partir de l’incroyable parcours de Milo. En s’attachant à ce destin issu d’un passé aussi singulier qu’universel, en s’arrêtant sur les origines de Milo dans un premier temps effacées puis peu à peu recomposées, ce film serait le reflet éclatant de trois lignes de vie ayant traversé le siècle en incarnant ses décennies de joies et de larmes, d’espoirs et de résistance, d’exode, d’exils et de fureur. Vivre, écrire, créer dans une langue étrangère, porter en soi la polyphonie des mondes d’un bout à l’autre du XXe siècle, ce livre puissant est à lui seul la voix de l’exil, il incarne sa force riche et douloureuse.


Reflets dans un oeil d’homme

Actes Sud - 2012

Reflets dans un oeil d’homme “Dans le monde occidental aujourd’hui, aucune femme ne peut prétendre avoir mené son existence à l’abri de cette propagande, qui fait de nous toutes, à des degrés variables et selon notre âge, notre milieu social et notre métier, avec notre coopération enthousiaste ou à notre corps défendant, des reflets dans un oeil d’homme… Nous incarnons bien moins que nous ne le pensons, dans notre arrogance naturelle et candide, la femme libre et libérée.” Dans cet ouvrage qui emprunte sa tonalité au roman mais qui a la rigueur d’un essai, Nancy Huston convoque sa propre expérience comme celle d’artistes qui l’entourent pour analyser avec beaucoup de finesse toutes les influences qui, sournoisement comme au grand jour, façonnent la femme contemporaine. Nancy Huston interroge notre société sur ses responsabilités vis-à-vis du regard aujourd’hui porté sur les femmes. Elle attire notre attention sur les déviances de ce regard notamment générées par la photographie et son utilisation publicitaire ou artistique depuis la fin du XIXe siècle. Elle explore l’ombre ou la lumière portée dès l’enfance sur les filles alors que le tout premier regard masculin – celui de leur père par exemple – leur renvoie un reflet d’elles-mêmes qu’elles ne pourront jamais oublier. Assurance, ou éternel dégoût d’elles-mêmes s’immiscent ainsi dans l’inconscient de chacune, et de cela dépendra immanquablement leur devenir physique et amoureux. Convoquant au fil de sa réflexion sa propre expérience, celle des hommes qui l’entourent, peintres, sculpteurs ou écrivains, comme celle de très belles figures féminines – la photographe Lee Miller, l’actrice Jean Seberg, l’écrivain Anaïs Nin, la star Marilyn Monroe ou la philosophe prostituée Nelly Arcan –, Nancy Huston nous offre un livre sensible, puissant et brillamment dérangeant car il révèle notre insouciance, parfois même notre indifférence face à l’influence d’une époque devenue pornographique sur le destin des femmes ; elle remet en question le dogme selon lequel les différences entre les sexes sont socialement construites, replace au passage hommes et femmes dans leurs justes rôles au sujet de la séduction et de l’idée même de la beauté, et nous rappelle que notre indignation face aux femmes portant le foulard est quelque peu déplacée dans un pays où la femme se prostitue – est prostituée –, dans une société où les mannequins posent nues pour vendre des voitures, où la mode penche dangereusement vers la vulgarité, où le marché des escort-girls n’est condamné haut et fort qu’à des fins médiatiques, où le désir s’achète sur le Net, où la beauté devient un produit de consommation. Toujours éminemment littéraires, les propos de Nancy Huston s’inscrivent dans un cheminement intellectuel et esthétique tout en nuances et constamment étayé par un regard renouvelé, attentif et curieux sur le monde du politique, de l’art et du sensible. Un livre vibrant d’actualité qui s’inscrit de par la rigueur de son analyse dans l’intemporel présent de la pensée.


Lignes de faille

Actes Sud - 2006

Les enjeux de la fiction

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2012

Interventions de Michel Le Bris, Patrick Chamoiseau, Nancy Huston et Hubert Haddad

Café littéraire : Chants singuliers

Avec Makenzy Orcel, Carole Martinez, Nancy Huston - Saint-Malo 2016


Avec Makenzy Orcel, Carole Martinez, Nancy Huston
Animé par Maette Chantrel et Pascal Jourdana


Reflets dans l’oeil d’un homme

Avec Nancy Huston et Ananda Devi - Saint-Malo 2012

Une rencontre avec Nancy Huston et Ananda Devi, animée par Marie-Madeleine Rigopoulos


Le retour de la fiction

Avec Pierre Cassou-Nogues, Michel Le Bris, Nancy Huston, Olivier Rey et Sylvie Laurent - Saint-Malo 2012

Avec Pierre Cassou-Nogues, Michel Le Bris, Nancy Huston, Olivier Rey et Sylvie Laurent