- © Luiz Braga
Prenant le contre-pied des stéréotypes liés au Brésil, l’écrivain, dramaturge, poète et journaliste Edyr Augusto nous fait découvrir la face la plus violente et primitive de la société brésilienne. Un style coup de poing, à la fois cru, réaliste et percutant pour dire le vertige de la violence, dans la jungle urbaine : Moscow a été décrit comme un « Orange mécanique » brésilien.
La plupart de ses récits prennent place dans l’État de Pará, au nord du pays, et plus précisément dans la ville de Bélem où il est né. C’est là que l’auteur entame sa carrière avec une pièce de théâtre, Foi Boto Sinhá. Il a depuis écrit une quinzaine de pièces et travaille avec la troupe Cuíra, qui possède un petit théâtre dans le centre de Bélem.
Il a publié cinq recueils de poèmes entre 1985 et 2011 aux éditions brésiliennes Boitempo Editorial, ainsi que quatre romans. Deux d’entre eux sont récemment sortis en France aux éditions Asphalte.
Bélem, initialement paru en 1998, raconte l’enquête menée par Gilberto Castro, commissaire accro à la bouteille, sur le meurtre d’un coiffeur de la jet-set locale, mort d’une overdose d’héroïne. Grâce à sa narration fluide et épurée et son style incisif, Edyr Augusto nous plonge rapidement dans ce monde d’une noirceur sans pareille, lieu de trafics et de magouilles en tout genre.
Moscow, paru en France en 2014, prend pour décor l’île de Mosqueiro, surnommée Moscow ; un paradis terrestre au large de Bélem où une bande d’amis vagabonde la nuit en quête d’ultra-violence. Viols, pillages, drogues et alcool imprègnent ce texte court, brutal et intense, où l’auteur décrit, comme dans son précédent roman, l’ivresse que procure la sensation de pouvoir et la barbarie dont l’homme est capable.
Bibliographie :
- Moscow (Asphalte, 2014)
- Belém (Asphalte, 2013)