GRAND Emmanuel

France

Terminus Belz (Liana Lévi, 2014)

© Philippe Matsas

Avec un premier roman remarqué cet hiver, Terminus Belz, Emmanuel Grand fait une belle entrée dans l’univers du polar français, mariant avec une aisance peu commune les genres, polar siméonien, roman noir à l’américaine, avec un peu de fantastique bretonnant… de quoi accrocher le lecteur dès les premières pages.

Pourtant rien ne prédestinait Emmanuel Grand, webdesigner pour un grand groupe de télécommunication de son état, à devenir auteur de roman policier, si ce n’est peut-être son admiration pour les grands auteurs de polars américains dont il admire "le sens de l’intrigue et la science de l’enchaînement des péripéties". Revendiquant ces influences outre-atlantiques, ce besogneux de nature a ainsi planché ferme sur l’architecture de son roman et le montage de l’intrigue, avant de passer à l’écriture proprement dîte, celle qui permet "de s’évader, laissant l’imagination prendre le pas" confie-t-il volontiers. Et là, c’est la plume de Siméon qu’il invoque, capable de restituer les univers, les ambiances et les lieux mieux que quiconque. Ici, c’est l’univers brumeux et venté d’une petite l’île isolée nommée Belz, en terre bretonne, propice aux légendes, où les pêcheurs ont la vie dure. Un univers marin au fort caractère, cher à l’auteur (qui garde un souvenir exaltant de l’Atlantique de son enfance), cher aussi car inspirant et propice à planter une intrigue policière, cher car peuplé de personnalités entières qui ne trichent pas, et qui vont se trouver embarquées dans un histoire incroyable.

Marko, immigré clandestin originaire d’Ukraine, va traverser l’Europe d’est en ouest pour se cacher au fin fond de la Bretagne, sur cet îlot presque perdu. Alors qu’il pense trouver refuge, l’homme, poursuivi par la mafia roumaine, se trouve confronté aux îliens qui perçoivent mal l’arrivée de cet étranger qui cherche pourtant à s’embarquer pour la pêche… sans compter les vives superstitions, l’ankou qui rôde, le meurtre qui survient bientôt, la police française vite à ses trousses, ou encore les tueurs roumains qui rappliquent.

Un scénario solidement charpenté, une atmosphère envoûtante, des univers qui se télescopent avec brio : Emmanuel Grand mène son thriller d’Est en Ouest à un train d’enfer. "Tantôt thriller qui dégrise, tantôt roman social inspiré, Terminus Belz déploie sa belle architecture et son écriture musicale jusqu’à la dernière page." (Christine Ferniot, Télérama).

Bibliographie :

  • Terminus Belz (Liana Lévi, 2014)
Terminus Belz

Terminus Belz

Liana Lévi - 2014

Un jour de janvier, Marko Voronine et trois autres Ukrainiens quittent leur pays pour la France, cachés à l’arrière d’un camion. Le voyage pourrait se faire en quelques heures mais les passeurs roumains sont des tordus décidés à se payer du bon temps avec la jeune fille montée à bord. Les clandestins parviennent à les maîtriser, à s’emparer du camion et à récupérer leur argent. Mais ils savent que la mafia roumaine voudra se venger : se séparer est le seul moyen de la semer. Marko prend le chemin de la Bretagne. Grâce à une petite annonce, il trouve rapidement un emploi auprès d’un patron de pêche sur l’île de Belz, une île coupée de tout. A l’arrivée, l’endroit n’est pas aussi paisible que prévu. Le métier du grand large en a pris un coup, l’embauche est rare sur les chalutiers et les marins rechignent à céder la place à un étranger. Des histoires bizarres agitent aussi la petite communauté. Vieilles légendes, superstitions ou surnaturel ? Sur « l’île des fous », comme on la surnomme dans la région, les hommes redoutent par-dessus tout les signes de l’Ankou, l’ange de la mort. Lorsqu’un crime atroce est commis, les îliens soupçonnent Marko de l’avoir réveillé. Sans papiers, plongé dans un univers hostile, le jeune fugitif aura beaucoup de mal à se disculper, à esquiver les tueurs roumains comme la police française, à démêler le vrai du faux et à conjurer ses propres démons…
Un scénario solidement charpenté, une atmosphère envoûtante, des univers qui se télescopent avec brio : Emmanuel Grand mène son thriller d’est en ouest à un train d’enfer.

Terminus Belz - Emmanuel Grand

Saint-Malo 2014

Avec Emmanuel Grand.
Animé par Sandrine Brugot-Maillard.