« Ex-îlé » selon ses propres mots, cet haïtien né au Gonaïves a fait ses études entre Haïti et la Suisse. Ancien directeur du principal fonds patrimonial de Port-au-Prince, la Bibliothèque haïtienne des Pères du Saint-Esprit, il a également enseigné la littérature créole.
Ses textes poétiques en créole sont publiés dans le cadre des Vendredis littéraires de l’Université Caraïbe animés par le romancier Lyonel Trouillot, aux côtés duquel il fonde la revue Lire Haïti. Son premier roman L’Alphabet des nuits a reçu en 2004 le Prix suisse Georges-Nicole.
Il consacre aujourd’hui un roman à son île en deuil et en reconstruction, au lendemain du séisme de 2010. Un hommage à la solidarité de ses compatriotes dont il salue la démonstration exemplaire « de civisme et de discipline dans l’extrême douleur ».
Mes chères petites ombres est le cinquième roman de Jean-Euphèle Milcé, son premier depuis la parution de son étonnant, Les jardins naissent (Coups de tête, 2011), le premier roman haïtien post-séisme.
Parait en 2015, Mes chères petites ombres, un roman très personnel et presque autobiographique pour lequel il a obtenu la bourse Brabancourt, où il questionne l’identité d’un héros pris entre deux cultures, "entre-deux pays, entre-deux couleurs, entre-deux douleurs ». Une dualité qui imprègne le monologue alternatif d’un père et de son fils, du père surtout, écartelé entre Haïti d’un côté et la Suisse, de l’autre.
Pour plus de renseignements, consultez la base de données d’île en île
Bibliographie :
- Mes chères petites ombres (Editions Tête première - Montréal, 2015)
- Les jardins naissent (Les 400 coups - Coups de Tête, 2011)
- Pase m yon kou foli (Editions des Presses Nationales d’Haïti, 2008)
- L’envers des Rives (Presses Nationales d’Haïti 2007)
- Un archipel dans mon bain (Bernard Campiche éditeur, 2006)
- L’Alphabet des nuits (Bernard Campiche, 2004)
Présentation d’Les jardins naissent :
Nous sommes à Port-au-Prince. Marianne est une jeune Française au service du Comité international de la Croix-Rouge. Daniel est un Haïtien qui, après s’être réfugié au Canada, a été déporté. Ils ont fait connaissance au centre de détention de Port-au-Prince, avant le Goudougoudou. Le 12 janvier 2010, Daniel est sorti quand les murs de la prison sont tombés. Quand Daniel repère Marianne, il l’invite à le rencontrer dans le bas de la ville, là où les
humanitaires n’ont pas le droit d’aller seuls. Il veut lui montrer que parmi les décombres, la population s’organise. Le projet : l’ensemencement des terrains déblayés, là où personne ne reconstruit encore.
Jean-Euphèle Milcé signe un premier titre chez Coups de tête, remplis d’effluves de Bois Bandé, de cabri grillé et de bananes pesées. Un coup en plein cœur de la vie qui se refait sans l’aide de personne.
Les jardins naissent, le roman de la reconstruction…
Présentation d’Un archipel dans mon bain :
Dans Un archipel dans mon bain, Jean-Euphèle Milcé lie, à travers les vies de Marie Raymonde et d’Evita, la Suisse (Genève) et le monde insulaire (Ouessant et Haïti). Une recherche des origines et de cette île, Haïti, le pays mal et tant aimé. Si L’Alphabet des nuits a touché ses lecteurs par un portrait sombre et désespéré d’Haïti, Un archipel dans mon bain renoue avec l’espoir. Celui d’une femme qui a cherché ses racines, trouvé l’amour à Genève et décidé de rejoindre le pays originel, dont elle n’a aucun souvenir. Là-bas, elle recevra l’enfant que la vie ne lui a jamais donné.
Présentation de L’envers des rives :
Entre ma mère et moi s’installe un regard croisé. Elle sourit. Enfin. Il est vrai que depuis la mort de mon père, elle ne donnait son sourire qu’à l’ailleurs. En vain, je cherche le port d’attache logé dans ses yeux. Ces trois dernières fêtes de Noël, je les ai passées dans son chalet valaisan. Au dessus de la cheminée des photos de la terre déclinée dans toutes ses facettes avaient pris la place de portraits d’elle et de ses hommes. Désert au ton pastel. Plaque cramoisie de Mare-Rouge. Sable gros grain de Péloponèse.
J’ai toujours refusé de compter les voyages de ma mère. Son interprétation de la réalité jui refuse tout semblant d’attache. Avec son balluchon d’expériences, elle a épuisé une dizaine de groupes sensibles à l’humanitaire ; Depuis la mort de mon père, elle se fuit, traçant à forts renforts d’absences le périmètre à ne pas franchir dans son intimité.
Présentation de L’Alphabet des nuits :
Madame Édouard est le premier volume des enquêtes du commissaire Léon, le flic qui tricote.
À Bruxelles, on découvre des cadavres de jeunes femmes, ensevelis derrières des tombes de collectionneurs de peintres célèbres... à chacune d’elles, il manque l’avant-bras droit.
De fil en aiguilles, le commissaire Léon dénoue les intrigues de cette sombre histoire.
Au coeur de l’affaire, Madame Édouard, le « travelo ménagère » de Montmartre. Et aussi Nina Tchichi, la secrétaire du commissaire, qui ne parle que de ses boucles d’oreilles ; Babelutte, son chien, sorte de Rantanplan du polar ; un curé qui pique des attaches-trombonnes dans les grands magasins pour fabriquer des « Christ » grandeur nature ; un nain camelot et bien d’autres personnages croustillants, baroques et déjantés qui évoluent dans un drôle d’univers teinté d’humour noir.
Ce premier livre inaugure la série des enquêtes du commissaire Léon, 11 titres en tout qui s’étalent sur une période de 3 ans.