APPELFELD Aharon

Roumanie/Israël

La chambre de Mariana (L’Olivier, 2008)

L’un des écrivains majeurs de langue hébraïque considéré comme l’héritier de Kafka et de Bruno Schulz. Aaron Appelfeld est né le 16 Février 1932 à Czernowitz en Bucovine (empire Austro-hongrois) de parents juifs germanophones. Après l’assassinat de sa mère par les nazis, Aaron Appelfeld est séparé de son père et déporté dans un camp à la frontière Ukrainienne en 1941. En 1942 il parvient à s’échapper. Suivront plusieurs années d’errance à travers l’Europe. En 1946, alors âgé de 14 ans, il parvient à gagner Tel Haviv clandestinement. A l’Universoté hébraïque de Jérusalem il étudie au département de Yiddish. Sa vie d’écrivain commence à la fin des années 50, en hébreux, sa « langue maternelle adoptive ». Auteur de plus de 40 livres, recueils de nouvelles et romans, il reçoit en 2004 le prix Médicis étranger pour Histoire d’une Vie qui le révèle au public français. Son dernier roman traduit en français, La chambre de Mariana, est le récit d’une double initiation : au mal, incarné par les hommes qui rendent visite à l’héroïne Mariana et pourchassent les juifs ; à l’amour et à la sensualité puissante qu’elle incarne. « L’écriture m’a arraché aux profondeurs du désespoir. Elle est le fondement sur lequel j’ai reconstruit ma vie. » Aharon Appelfeld récuse avec énergie le statut d’« écrivain de la Shoah » et revendique la vocation universelle de son œuvre.


Bibliographie

  • La chambre de Mariana, roman, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti (L’Olivier, 2008)
  • Badenheim 1939, roman, traduit de l’hébreu par Arlette Pierrot’L’Olivier, 2007)
  • L’Héritage nu, essai, traduit de l’anglais par Michel Gribinski (L’Olivier, 2006)
  • Floraison sauvage, roman, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti (L’Olivier, 2005)
  • L’Amour, soudain, roman, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti (L’Olivier, 2004)
  • Histoire d’une vie, récit, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti, prix Médicis étranger 2004 (L’Olivier, 2004)

Argumentaire de La chambre de Mariana

Avant de fuir le ghetto et la déportation, la mère d’Hugo l’a confié à une femme, Mariana, qui travaille dans une maison close. Elle le cache dans un réduit glacial d’où il ne doit sortir sous aucun prétexte. Toute son existence est suspendue aux bruits qui l’entourent et aux scènes qu’il devine à travers la cloison. Hugo a peur, et parfois une sorte de plaisir étrange accompagne sa peur. Dans un monde en pleine destruction, il prend conscience à la fois des massacres en train de se perpétrer et des mystères de la sexualité.

Renouant avec le thème de l’enfant recueilli par une prostituée (présent dans Histoire d’une vie et Tsili), Aharon Appelfeld mêle l’onirisme et le réalisme dans ce roman doué d’une force hypnotique.