SHARMA Akhil

Inde

Notre famille (L’Olivier, 2015)

Biographie

© Patrice Normand

Né en Inde en 1971, Akhil Sharma publie un nouveau roman, une histoire bouleversante (son histoire) de l’exil, dans un style tout à fait innovant.
Installé en Amérique depuis son enfance, ce diplômé de la Harvard Law School travaille dans une banque d’affaires de Manhattan dont il démissionne pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Il suit des prestigieux ateliers littéraires animés par Toni Morrison et Russell Banks à Princeton.
Les histoires familiales qu’il écrit conservent le souvenir de "gens normaux" dotés de courage et d’un véritable sens du sacrifice.

En 2002, Akhil Sharma publie son premier roman, Un père obéissant, un tableau stupéfiant de l’Inde des années 90, un terrible acte d’accusation, salué dès sa parution comme un coup de maître et pour lequel il gagne le PEN / Hemingway Award et le Prix du Whiting Writers.

Son nouveau roman, Notre famille, est inspiré de sa propre vie. Sa famille appartient à la première génération d’Indiens immigrés aux États-Unis à la fin des années 70, quand l’Inde est en crise. L’émerveillement face aux promesses du rêve américain prendra un goût amer : déracinement, racisme et désenchantement apparaissent en toile de fond. Le narrateur Ajay, incarnation de l’auteur dans l’œuvre, est le dernier-né de la famille. Quand son frère aîné, Birju, promis à une brillante carrière, se retrouve en état de mort cérébrale à la suite d’un violent accident, c’est le destin de la famille qui bascule. Le narrateur-auteur, témoin impuissant du drame familial, est en proie à une culpabilité de plus en plus écrasante. C’est dans la littérature et l’écriture qu’il trouve secours.

En éliminant les éléments de ce qu’il appelle « le sensorium » par une description minimale du son et de l’odeur, donnant à voir d’une façon plus lumineuse les représentations humaines et émotionnelles, Akhil Sharma mêle l’humour à la tristesse de son histoire. L’événement dramatique qui a lieu provoque un certain nombre de conséquences directes et pourtant, la causalité fait défaut, de la même façon qu’elle a tendance à faire défaut dans notre vie à tous… Avec des mots simples et des phrases courtes qui contribuent à accélérer le temps, son esthétique si intime lui vient de son désir d’écrire pour ne pas oublier.


Bibliographie

  • Notre famille (L’Olivier, 2015)
  • Un père obéissant (L’Olivier, 2002)
Notre famille

Notre famille

L’Olivier - 2015

« Je pris le chemin du retour, tête baissée, en longeant le trottoir. J’étais agacé. Birju avait réussi à entrer à la Bronx High School of Science et voilà que maintenant il allait être hospitalisé. J’étais certain que ma mère aurait pitié de lui et lui ferait un cadeau. Je me demandai s’il était mort. Ça, c’était excitant. S’il mourait, je deviendrais fils unique. Le soleil était accablant. Vu que Birju entrait à l’hôpital, je me dis qu’il était sans doute de mon devoir de pleurer. » À Delhi, Ajay joue dans les rues avec son grand frère Birju en attendant de rejoindre leur père immigré aux États-Unis. Ce jour arrive enfin, et la famille entière découvre avec émerveillement l’Amérique et la vie occidentale. Mais cette nouvelle existence n’est pas à l’abri des tragédies : après un terrible accident, Birju, qui faisait la fierté de tous, reste cloué sur un lit d’hôpital, tétraplégique. Désormais seul avec ses parents dévastés, confronté aux regards cruels des autres enfants, Ajay va devoir trouver sa place et avancer, sans jamais oublier.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Paule Guivarch.

Un père obéissant

Un père obéissant

L’Olivier - 2002

Ram Karan est un homme corrompu. C’est aussi un corrupteur. Petit fonctionnaire au département de l’Éducation de New Delhi, il recueille et distribue les pots-de-vin pour le compte de son influent protecteur, M. Gupta. Mais ce cynique est rongé par un ignoble secret.
Lorsque Rajiv Gandhi est assassiné, le petit monde de Ram bascule dans le chaos. La montée des haines ethniques, la confusion et la tentation de la trahison le plongent dans une sorte de panique.
Mais sa fille révèle publiquement son abjection. Ram commence alors un combat désespéré pour sa propre survie. Sa chute est inéluctable.
Dostoïevskien dans son analyse de la culpabilité, ce livre est aussi un roman picaresque, mélange surprenant de drame et de comédie.
« Subtilement rendue, magnifique dans le moindre détail, cette tragi-comédie sur l’Inde contemporaine est l’œuvre d’un jeune écrivain extraordinairement doué. » Joyce Carol Oates

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Diane Ménard.

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