ORCEL Makenzy

Haïti

Maître-Minuit (Zulma, 2018)

Après deux recueils douloureux et rageurs, ce « poète solitaire » haïtien publie en 2012 un premier roman d’une puissance rare, brodé comme un recueil de prose : Les Immortelles, véritable tombeau poétique offert aux victimes oubliées du séisme de 2010. Suivra L’ombre animale en 2016, un roman qui puise dans la marginalité une puissance d’évocation rare, Prix Littérature-Monde et le Prix Louis Guilloux. En 2018, il revisite un mythe légendaire haïtien par l’intermédiaire de Poto, dessinateur dans les années 50, qui traverse l’Histoire de son pays. Un portrait musical et contrasté d’une période trouble où la folie s’empare de l’île…

Le « poète solitaire » - ainsi qualifié par son éditeur canadien -a fait de sa poésie un cri, une manière de donner une force littéraire et une voix à cette rage qui l’habite. "Je suis né fâché, j’ai été fâché toute ma vie. C’est cette colère qui m’a donné envie d’écrire." De la colère, mais pas seulement. Car la poésie de Makenzy Orcel, héritière de la tradition littéraire haïtienne, transforme la vie en musique et dévoile la beauté des choses en quelques phrases épurées. "Il y a aussi de la magie, dans ce qu’on voit, ce qu’on entend et surtout ce qu’on lit."

Makenzy Orcel est né en 1983 à Port-au-Prince. Après des études de linguistique, il abandonne l’université pour se consacrer à la littérature. Il publie deux recueils de poèmes, La Douleur de l’étreinte en 2007 et Sans Ailleurs en 2009. Un recueil traversé par les thèmes de la nuit, de l’enfermement, et de l’ailleurs.

Aux lendemains du tremblement de terre qui a secoué Port-au-Prince avec la même force destructrice que la bombe d’Hiroshima, Makenzy Orcel a écrit Les Immortelles pour dire la folie de vivre malgré l’épouvante autant que pour livrer le plus insolent témoignage face à l’apocalypse. C’est aux prostituées de Port-au-Prince, à ces "immortelles" qu’il a voulu rendre hommage, celles dont la voix ne s’est pas faite entendre à l’heure de la médiatisation de la catastrophe. "Je ne veux pas écrire sur ce que tout le monde voit, et ce que tout le monde aime, ça ne m’intéresse pas. Je veux être dans le sous-bassement des choses. Des lettres, de la société, de tout. Haïti, c’est un pays d’ombre, et je puise dans l’ombre. » Les Immortelles, qui lui vaut le Prix Thyde Monnier de la SGDL, est son premier roman, brodé comme un recueil de prose. Les paragraphes épurés qui se découpent sur la page blanche recèlent toute l’intensité et la violence de la douleur. (Lire la revue de presse des Immortelles)

Avec Les Latrines, publié en 2011 chez Mémoires d’encrier, Mackenzy Orcel poursuit son exploration des bas-fonds, offrant au lecteur médusé une véritable fête du langage dans le dédale des bidonvilles de Port-au-Prince.

La Nuit des terrasses, recueil de poèmes, est une plongée dans la vie des bars, regorgeant de souvenirs disparates… Une véritable célébration de l’instant, de la rencontre des corps et de l’amitié.

L’enfant terrible des lettres haïtiennes publie L’Ombre animale en 2016, roman qui remporte -entre autres- le Prix Littérature-Monde et le Prix Louis Guilloux. Le titre retranscrit parfaitement l’esprit d’un roman en clair-obscur où le corps s’expose, se décompose, se renouvelle. Difficile de résumer l’incroyable profusion d’un texte qui brouille les cartes, échappe aux étiquetages et choisit l’éclat du verbe comme unique boussole. Makenzy Orcel est un archéologue du sens, un écrivain sensoriel qui puise dans la marginalité une puissance d’évocation rare. Roman ambitieux et exigeant, l’Ombre animale n’a pas fini de nous fasciner.

Caverne, publié en 2017 chez la Contre Allée, est un recueil de poèmes introspectifs qui explorent l’intérieur, l’intime et remontent jusqu’à l’enfance. L’occasion de rendre visite aux morts -parents, amis ou inconnus- et de leur donner vie afin de panser ses propres plaies.

En 2018, il signe Maître-Minuit, roman avec lequel il revisite un mythe légendaire haïtien par l’intermédiaire de Poto, dessinateur dans les années 50, qui traverse l’Histoire de son pays. L’écrivain joue habilement sur les contrastes et la musicalité de la langue pour dresser un portrait d’Haïti à une période trouble où la folie semble s’emparer de l’île.


Bibliographie

  • Une boîte de nuit à Calcutta (Robert Laffont, 2019)
  • Maître-Minuit (Zulma, 2018)
  • Caverne (La Contre Allée, 2017)
  • L’Ombre animale (Zulma, 2016)
  • La Nuit des terrasses (La Contre Allée, 2015)
  • Les Immortelles (Zulma, sept.2012, Mémoires d’encrier 2011)
  • Les latrines (Mémoires d’Encrier, 2011)
  • Les Immortelles (Mémoire d’Encrier, 2010)
  • A l’Aube des traversées et autres poèmes (Mémoire d’Encrier, 2010)
  • Sans Ailleurs (Arche Collectif, 2009)
  • La Douleur de l’étreinte (Deschamps, 2007
Une boîte de nuit à Calcutta

Une boîte de nuit à Calcutta

Robert Laffont - 2019

Après la parution de son premier livre, Les Immortelles, Makenzy Orcel confirme ici la magie d’une écriture violente et généreuse. Nicolas Idier, au rythme de ses écrits et de ses nombreux voyages, poursuit sa quête d’une autre vision de la littérature. La rencontre de ces deux auteurs reconnus bien au-delà des limites hexagonales témoigne d’une sagesse nouvelle, où la beauté et l’amour triomphent du doute et de la peur.
Makenzy Orcel et Nicolas Idier se sont rencontrés à Pékin en 2012, revus à Paris et, après plusieurs années, se retrouvent à Calcutta. Ils ont mille choses à se raconter : l’amour de leurs mères, la naissance de leurs enfants, leurs projets d’écriture, la révolte contre toutes les injustices, les grandes amitiés qui leur donnent le courage d’écrire. L’un vit entre Port-au-Prince et Paris, l’autre entre Pékin et Delhi, mais ce soir-là, ils sont assis au comptoir d’une boîte de nuit. La musique est si forte qu’elle emporte leurs paroles. C’est alors que l’un se penche vers l’autre et lui propose l’idée d’écrire un livre à deux. Voilà comment est né ce livre qui réunit deux voix de la littérature française et haïtienne. La sincérité absolue et incarnée de leur dialogue est une preuve de confiance et de fraternité comme on en trouve peu dans la littérature contemporaine.
Oscillant entre le roman, la poésie, l’essai, la confidence, sans aucun respect des catégories, Une boîte de nuit à Calcutta traverse toutes les frontières pour atteindre à l’universel.

Maître-minuit

Maître-minuit

Zuma - 2018

Poto est né sous les tristes tropiques d’une dictature sanguinaire, de père inconnu et de Marie Élitha Démosthène Laguerre, sa mère présumée qui erre chaque nuit dans les vapeurs de colle. Mais Poto a un vrai don pour se percher au niveau des étoiles, rêver sa vie, se raconter le monde et le dessiner.
Avec pour seul trésor ses dessins dans un sac à dos, Poto se met en chemin. Il mime le fou pour que la faune de la cité le laisse en paix, vivant de larcins et de jongleries… Jusqu’au jour où il se place sous l’étrange protection d’un tueur à gages à la solde du régime.
Voici donc l’histoire saisissante et belle d’un funambule, d’un arpenteur qui apprend la vie en marchant, tel Maître-Minuit, géant haïtien légendaire – un homme debout, qui avance toujours, quoi qu’il arrive.


  • « La langue volcanique de Makenzy Orcel charrie la vie incroyable de Poto, né dans la misère dans un pays détraqué par la dictature et dans une culture mâtinée de croyances… » Libération
  • « Entré en écriture par la poésie, l’auteur, découvert avec Les Immortelles, son premier roman, et multiprimé pour le troisième, L’Ombre animale, frappe dans le dur réel avec ce quatrième coup de maître de la parole, invitant à entendre le cœur battant du peuple qui, dans une énergie folle, continue d’avancer, coûte que coûte. » Le Point
  • « Maître-Minuit est de ces textes qui nous font constater que dans un pays où le sordide a créé des strates mémorielles ineffaçables, il reste des auteurs de premier plan pour faire luire plus qu’ailleurs les mots. » L’Express

Caverne

Caverne

La Contre Allée - 2017

« Caverne est une chanson personnelle. Un chant intime.

De tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, pour moi, le plus important, ma priorité, c’est ma poésie. Le travail sur la langue. cette quête de sens, de quintessence. D’un langage qui tient autrement au réel.

Il faut écrire de la poésie, écrire vraiment sans se demander pourquoi, parce que c’est comme ça, il n’y a rien à expliquer, rien à comprendre. Pourquoi pas ?

Toute littérature est tentative de se maintenir en équilibre.

Caverne s’inscrit dans une démarche formelle visant à nourrir, perpétuer cette quête, dans le courant d’une parole libre, douce-amère, qui se déploie à la manière d’une chanson, d’un geste, histoire de prendre corps, s’arracher de ce corps, se renouveler au-delà de son orbite. Un écho à travers lequel coïncident les miroitements de la langue, de l’existence et ses infinies expansions.

Mais par-dessus tout, Caverne est une descente dans mes cavernes, mes zones existentielles les plus reculées, une exploration de l’intime.

J’ai vu tant de cadavres dans ma vie, autant que des vivants je crois. Et ceci, dès ma plus petite enfance dans ce quartier violent à Martissant où j’ai grandi avec ma mère. Des cadavres d’amis, d’inconnus, de femmes, d’hommes et d’enfants. Des gens que je n’ai pas eu le temps d’aimer, de connaitre, avec qui j’ai pas eu le temps de discuter.

Et d’autres cadavres internationaux qui ont vécu loin de mon quartier, loin de mon enfance. Je ne sais pas, je suis ravagé par l’idée que j’appartiens à leur monde, que je suis moi-même un cadavre en quête d’une vie, une certaine place dans le monde des vivants, que je suis aussi mort que les morts de mon quartier. Ce poème est une manière de dire que je pense à eux, que je regrette qu’ils soient partis si tôt, avant d’avoir vécu, aimé. S’il faut coucher avec les morts avant de trouver un vers, la poésie sert à ça aussi : à donner vie aux morts.

Comme Caverne, Cadavres est un poème intime, un retour sur les lieux de l’enfance, de l’intérieur. »


L'Ombre animale

L’Ombre animale

Zulma Editions - 2016

Il y a Toi, bonne à tout subir et à tout faire, Makenzy, en père pire que maudit, Orcel, le frère mutique posté devant la mer, l’Envoyé de Dieu et ses bacchanales infernales, et puis les loups qui rôdent en mauvais anges expropriateurs…
Et il y a la voix, une voix de femme qui monte du fond de l’abîme ou du tréfonds du ventre. Elle s’incarne, libre, puissante, en récitante héroïque de sa vie de rien, celle d’avant la mort, avant que les siens ne l’abandonnent dans ce village perdu – « je suis le rare cadavre ici qui n’ait pas été tué par un coup de magie, un coup de machette dans la nuque ou une expédition vaudou, il n’y aura pas d’enquête, de prestidigitation policière, de suspense à couper le souffle comme dans les films et les romans – et je te le dis tout de suite, ce n’est pas une histoire –, je suis morte de ma belle mort, c’était l’heure de m’en aller, c’est tout »
Un roman tout entier porté par le souffle d’un verbe incandescent.


Revue de presse

Ecoutez l’émission « Boomerang » (France Inter) du 20 janvier 2016, par Augustin Trapenard.


La Nuit des terrasses

La Nuit des terrasses

La Contre Allée - 2015

« J’ai commencé à fréquenter les bars très tard dans ma vie. Pour une raison très simple, il faut payer après avoir consommé… Aujourd’hui dès que j’arrive dans une ville, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est d’aller faire la tournée des bars. Depuis une décennie c’est devenu un de mes endroits préférés. Et Dieu seul sait combien j’en ai fait dans mes voyages - aux USA, en Chine, en France, en Haïti, en Afrique, dans les Antilles, etc. Pour moi c’est le lieu de tous les inattendus, de tous les foisonnements, de toutes les vibrations, aussi brefs soient-ils parfois, qui peuvent hanter toute une vie ; J’ai voulu faire un recueil pour mettre tout ça en mots. Habiter, aborder autrement ces vécus et ces espaces.
Tous les poèmes du recueil “La nuit des terrasses” forment ensemble un seul voyage, une seule plongée à travers ces bars réels ou imaginaires, pour réunir non seulement ces instantanés, ces souvenirs disparates, mais aussi inviter l’autre à sortir sa tête de son verre.
Le verbe “boire” se conjugue mieux ensemble, non ? »


Revue de presse :

« Makenzy Orcel rend la littérature à ceux qui n’y ont pas droit, dans leur langue. »
Oriane Jeancourt Galignani, Transfuge

« Une langue charnelle et puissante. »
Evelyne de Martinis, le Nouvel Observateur

« Cru, violent, mais toujours d’une finesse insolente. »
Karin Cherloneix, Ouest France


Les immortelles

Les immortelles

Zulma Editions - 2012

Les Immortelles, ce sont les prostituées de Port-au-Prince. L’une d’elles prend à parti l’inconnu monté la voir au bordel. Apprenant qu’il est écrivain, elle lui propose un marché : contre son corps, écrire l’histoire des putains défuntes, emportées par le séisme sous les décombres de béton. D’une surtout : la petite, la fugueuse Shakira venue sous son aile un jour dans la haine de sa bigote de mère. De la belle et orgueilleuse Shakira toute pénétrée d’une passion dévorante pour Jacques Stephen Alexis, l’immense écrivain qui fait battre le cœur d’Haïti. Shakira la révoltée devenue la plus convoitée des putains de la Grand-Rue. Avec ce roman de feu, qui marie le Ciel et l’Enfer, la transgression par le sexe et la mort atteint à la plus authentique humanité, la plus bouleversante, celle qu’aucune morale ne contrefait. Avec une liberté absolue de ton, Makenzy Orcel prête voix à tout un monde. « La petite. Elle le disait souvent. Les personnages dans les livres ne meurent jamais. Sont les maîtres du temps. »

Le roman Les immortelles est une traversée de la ville de Port-au-Prince après le violent séisme du 12 janvier qui a dévasté Haïti. Une question simple : que sont devenues les immortelles, ces prostituées de la Grand-Rue, qui font métier d’amour, de chair et de désirs ?
Après le séisme, les sauveteurs ont pensé à tout : à l’eau qui manque, aux enfants orphelins, à la terre qui a tremblé et aux gens sous les décombres. Mais qui s’est soucié des putes de la Grand-Rue ?

La petite. Sa mort m’a laissé un grand vide. Je dirais même, un
vide irréparable. Tous ces corps en sandwich, disloqués entre les
masses diffuses de béton armé. Tous ces cris qui appellent Jésus.
C’est la première fois que j’entendais autant de gens appeler
Jésus. Que j’ai vu autant de bras tendre vers le ciel.

L’auteur Makenzy Orcel établit son quartier général à la Grand-Rue. C’est de là qu’il capte les mouvements, la musique et surtout les silences. Les bordels ont disparu. Les putes et les clients avec. Dans cette atmosphère confuse, de multiples voix se déploient : une jeune femme, un écrivain, une mère-maquerelle, des proxénètes. Et on entend clairement la foule des petites gens qui montent la garde autour du sexe et du plaisir.
Un roman singulier, beau et caustique.
Tout est esquisses, silhouettes et épures dans ce temps éphémère et fragmenté de Port-au-Prince. L’auteur porte un éclairage singulier sur ces femmes qui maintiennent le feu sacré du plus vieux métier du monde dans un pays abandonné à lui-même, malgré promesses et illusions.


Revue de presse :

  • "une écriture poétique qui flambe haut, très haut" David Fontaine, Le Canard Enchaîné
  • "Si ce livre est un tombeau pour une petite morte dans le tremblement de terre, il n’a rien de funèbre. Il décèle la vie, la grande vie, dans des chambres miteuses, sous les décombres de la misère totale de Port-au-Prince. Orcel chemine sur un fil, celui qui sépare Malaparte de Hölderlin, entre le désastre et ce qui y croît." Oriane Jeancourt Galignani Transfuge
  • "Les immortelles de Makenzy Orcel (éditions Mémoire d’encrier) est assurément un livre remarquable. Je dis un « livre » car il est difficile de le classer dans un genre précis. Roman ? Poème ? Récit ? C’est tout cela à la fois malgré la sobriété du texte qui nous plonge dans la vie, la survie, de la Grand-Rue, après le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti." Montray Kréyol, Ernest Pépin, 28 janvier 2011
  • "Par son texte subtil et qui sait se garder des stéréotypes, il reconstruit à l’envers de ce désastre un texte qui se cabre contre le délitement et l’effondrement. Mais il le fait non pas à partir d’une table rase, ou bien du constat enfantin de la malédiction, mais bien depuis l’intériorité de ses personnages, éperdus d’amour et de désir de vivre, et qui résistent, décidément insoumis, à l’emprise de la mort." Yves Chelma, Cultures Sud, 2011

Lire des interviews de Makenzy Orcel :

  • Rencontre avec Rodney Saint-Éloi et Makenzy Orcel sur le site France-Antilles, 27 janvier 2011.

Les immortelles

Les immortelles

Mémoire d’Encrier - 2012

Les immortelles Les Immortelles, ce sont les prostituées de Port-au-Prince. L’une d’elles prend à parti l’inconnu monté la voir au bordel. Apprenant qu’il est écrivain, elle lui propose un marché : contre son corps, écrire l’histoire des putains défuntes, emportées par le séisme sous les décombres de béton. D’une surtout : la petite, la fugueuse Shakira venue sous son aile un jour dans la haine de sa bigote de mère. De la belle et orgueilleuse Shakira toute pénétrée d’une passion dévorante pour Jacques Stephen Alexis, l’immense écrivain qui fait battre le cœur d’Haïti. Shakira la révoltée devenue la plus convoitée des putains de la Grand-Rue. Avec ce roman de feu, qui marie le Ciel et l’Enfer, la transgression par le sexe et la mort atteint à la plus authentique humanité, la plus bouleversante, celle qu’aucune morale ne contrefait. Avec une liberté absolue de ton, Makenzy Orcel prête voix à tout un monde. « La petite. Elle le disait souvent. Les personnages dans les livres ne meurent jamais. Sont les maîtres du temps. » Les latrines, vaste plongée dans les bas-fonds de Port-au-Prince, est une grande aventure. De celles qui n’arrivent qu’une fois tous les dix ans chez un éditeur. Le talent est bouleversant. Comment écrire absolument quand on ne sait qu’écrire ? S’inventer alors sa propre mythologie, en faisant de la vie un acte de parole. Makenzy Orcel a compris qu’il ne faut pas y aller par quatre chemins. Il dessine ses fantômes. Le reste, ce sont des phases qui vont et reviennent comme une toupie. Le roman Les latrines est une fête du langage. Un parti pris de la jouissance alors que manque terriblement la jouissance. Des radoteurs sur la Place d’armes délient leur langue. Sous l’arbre à palabres, tout se raconte. La parole naît des latrines, se propage à la vitesse de la lumière et tourne dans la spirale du quotidien. Des dizaines de voix se lèvent, se racontent dans le vent. Dans ces lieux délabrés où la misère fait rage, les humbles partagent leur folie, leurs désirs et leurs secrets. Histoire d’un lieu et de ses ailleurs, mais aussi histoire des gens simples, dans l’urgence des gestes. Les latrines a été un pari audacieux pour Makenzy Orcel : « J’ai toujours rêvé d’écrire sur l’endroit où je suis né, alors j’ai décidé d’écrire sur les latrines, c’était difficile au début, je me demandais comment écrire sur les latrines sans se jeter soi-même dans la merde. » Célébration de la vie. Célébration de la parole. Et on reste médusé devant l’exigence d’un regard qui sait aller au fond de la plaie. Makenzy Orcel nous rappelle que l’écriture est d’abord magie.


Les latrines

Les latrines

Mémoire d’Encrier - 2011

Les latrines, vaste plongée dans les bas-fonds de Port-au-Prince, est une grande aventure. De celles qui n’arrivent qu’une fois tous les dix ans chez un éditeur. Le talent est bouleversant. Comment écrire absolument quand on ne sait qu’écrire ? S’inventer alors sa propre mythologie, en faisant de la vie un acte de parole. Makenzy Orcel a compris qu’il ne faut pas y aller par quatre chemins. Il dessine ses fantômes. Le reste, ce sont des phases qui vont et reviennent comme une toupie. Le roman Les latrines est une fête du langage. Un parti pris de la jouissance alors que manque terriblement la jouissance. Des radoteurs sur la Place d’armes délient leur langue. Sous l’arbre à palabres, tout se raconte. La parole naît des latrines, se propage à la vitesse de la lumière et tourne dans la spirale du quotidien. Des dizaines de voix se lèvent, se racontent dans le vent. Dans ces lieux délabrés où la misère fait rage, les humbles partagent leur folie, leurs désirs et leurs secrets. Histoire d’un lieu et de ses ailleurs, mais aussi histoire des gens simples, dans l’urgence des gestes. Les latrines a été un pari audacieux pour Makenzy Orcel : « J’ai toujours rêvé d’écrire sur l’endroit où je suis né, alors j’ai décidé d’écrire sur les latrines, c’était difficile au début, je me demandais comment écrire sur les latrines sans se jeter soi-même dans la merde. » Célébration de la vie. Célébration de la parole. Et on reste médusé devant l’exigence d’un regard qui sait aller au fond de la plaie. Makenzy Orcel nous rappelle que l’écriture est d’abord magie.

Un quartier délabré, des latrines et des voix se répondent en écho. Les radoteurs de la place d’Armes refont le monde. Les confidences. Les misères. Les tracasseries. Les amours. Les folies. Les exils. Les voix s’entrecroisent, tantôt graves, tantôt intimistes, dans ces mille et une nuits de la vie port-au-princienne. C’est à l’ombre des latrines que chaque personnage se cherche une histoire, une humanité, une conscience et une identité. Le roman Les latrines, métaphore d’une société aux prises avec ses démons, ses failles et ses joies, donne voix et corps aux damnés de la terre. Résultat : un regard puissant, subversif, sans concession. Lisez ce nouveau prodige de la littérature haïtienne, découvrez cette voix insolite.

Les Enracinés

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Shih-Li KOW, Makenzy ORCEL, Robin MACARTHUR, Jean-Luc RAHARIMANANA - Saint-Malo 2019

Avec Shih-Li KOW, Makenzy ORCEL, Robin MACARTHUR, Jean-Luc RAHARIMANANA
Animé par Maëtte CHANTREL et Michel ABESCAT


Atelier-monde : le peuple qui manque

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2012

Avec Patrick Chamoiseau, Shumona Sinha, Alaa El Aswany, Makenzy Orcel, Daniel Bougnoux, Philippe Mouillon


Le roman de la ville

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2012

Avec Makenzy Orcel, Cathi Unsworth, Ian Rankin, Diane Meur. Animé par Kerenne Elkaim.


Écrire : affaire de style ? affaire d’histoire ? affaire de monde ?

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2012

Avec Makenzy Orcel, Eric Miles Williamson, Michel Vézina, Julien Delmaire, Michel Le Bris


Les enfants perdus

Les Cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2012

Hubert Haddad, Wilfried N’Sond, Makenzy Orcel, Hisham Matar


Haïti du monde entier

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2012

Avec James Noël, Julien Delmaire, Yahia Belaskri, Hubert Haddad et Makenzy Orcel.


Les bas-fonds

Les cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2011

avec Jonas T. Bengtsson, Richard Lange, Brando Skyhorse, Makenzy Orcel

Une vidéo réalisée par Cap7Média.

Le pouvoir de la littérature

Avec Makenzy ORCEL, Thomas C. WILLIAMS, Mohammad RABIE - Saint-Malo 2019

Avec Makenzy ORCEL, Thomas C. WILLIAMS, Mohammad RABIE
Animé par Florence BOUCHY


Quand l’histoire nous traverse

Avec Adlène Meddi, Jean-Luc Raharimanana, Makenzy Orcel, Paul Lynch - Saint-Malo 2019

Avec Adlène Meddi, Jean-Luc Raharimanana, Makenzy Orcel, Paul Lynch
Animé par Sophie EKOUE


Scène ouverte aux poètes

Sur scène : Mackenzy Orcel en maître de cérémonie, Dany Laferrière, Coutechève Lavoie Aupont, Yahia Belaskri, Jean-Marie Blas De Roblès, Ananda Devi, James Noël… - Saint-Malo 2017

« Quelque soit le lieu d’où résonne la littérature, elle fait entendre, photographie, questionne les mots/maux du monde. Elle parle de l’humain, donc est résolument ancrée dans l’universel. Elle est le langage d’hier, d’aujourd’hui et du monde qui vient. Elle porte les cicatrices de l’Histoire. Elle doit être lue, être entendue, secouer les consciences, désarmer les certitudes. » (Mackenzy Orcel)
Avec Sophie BOUREL, Néhémy PIERRE-DAHOMEY, Dany LAFERRIÈRE, Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS, Rodney SAINT-ELOI, Ananda DEVI, Hakan GÜNDAY, Coutechève LAVOIE AUPONT, Yahia BELASKRI, Martine FIDÈLE, Aurélia LASSAQUE, Nii AyikweiI PARKES, James NOËL, Makenzy ORCEL, Guy-Junior REGIS et la présence d’Azad Zyia EREN… : ils sont les nouvelles voix qui nous viennent d’Haïti, ou qui portent Haïti au cœur. Rassemblés pour une soirée magique à l’Univers, superbement accompagnés par le guitariste Yoann MINKOFF.


Haïti Plurielle

Avec Louis-Philippe Dalembert, Guy-Junior Régis, Makenzy Orcel, Coutechève Lavoie Aupont - Saint-Malo 2017

Avec Louis-Philippe Dalembert, Guy-Junior Régis, Makenzy Orcel, Coutechève Lavoie Aupont

Animé par Yves Chemla


Rencontre avec les lauréats du Prix Littérature-Monde 2016

Avec Makenzy ORCEL, Danielle SCHRAMM - Saint-Malo 2016


Avec Makenzy ORCEL, Danielle SCHRAMM
Et les membres du jury : Ananda DEVI, Dany LAFERRIÈRE, Paule CONSTANT, Boualem SANSAL
Animé par Yann NICOL


Café littéraire : Chants singuliers

Avec Makenzy Orcel, Carole Martinez, Nancy Huston - Saint-Malo 2016


Avec Makenzy Orcel, Carole Martinez, Nancy Huston
Animé par Maette Chantrel et Pascal Jourdana


Remise du prix Littérature-Monde

Avec Nancy Huston, Paule Constant, Ananda Devi - Saint-Malo 2016

Négritude, créolité, identité... aujourd’hui des pièges ?

Avec Roland Brival, Makenzy Orcel, Evains Weche, Alfred Alexandre - Saint-Malo 2016


Avec Roland Brival, Makenzy Orcel, Evains Weche, Alfred Alexandre
Animé par Sophie Ekoué


Intranqu’Îllité

Avec Mackenzy Orcel, Yannick Lahens, Wilfried N’Sondé, Lieve Joris, Yahia Belaskri, James Noël - Saint-Malo 2015

Avec Mackenzy Orcel, Yannick Lahens, Wilfried N’Sondé, Lieve Joris, Yahia Belaskri, James Noël


Le pouvoir magique des mots

Le pouvoir magique des mots

Avec Arthur H, Nicolas Repac, Julien Delmaire, Makenzy Orcel, Jacques Schwartz-Bart, Erol Josué. - Saint-Malo 2012

Le pouvoir magique des mots, un débat Le Point autour d’Arthur H, Nicolas Repac, Julien Delmaire, Makenzy Orcel, Jacques Schwarz-Bart et Erol Josué, animé par Valérie Marin la Meslée.


Le roman de la ville

Avec Makenzy Orcel, Cathi Unsworth, Ian Rankin et Diane Meur - Saint-Malo 2012

Avec Makenzy Orcel, Cathi Unsworth, Ian Rankin et Diane Meur. Une rencontre animée par Kerenn Elkaim


La voix des sans voix

Avec : Lina BEN MHENNI, Jonas T. BENGTSSON, Makenzy ORCEL - Saint-Malo 2011

Avec : Lina BEN MHENNI, Jonas T. BENGTSSON, Makenzy ORCEL
Animé par Géraldine DELAUNAY


Les Passagers des Vents

Saint-Malo 2011

Rencontre autour de la résidence d’artistes les Passagers des Vents.
Avec James NOEL, Makenzy Orcel, Christian TORTEL. Animée par Yves Chemla.


Veuves de verre, cités radieuses

Saint-Malo 2011

Avec Yvon LE MEN, Makenzy ORCEL, Alexis GLOAGUEN