BON François

France

Le carnet de 1933 (Tiers Livre Editeur, 2017)

D. R

Auteur d’une quarantaine de romans et essais, passionné de la mutation numérique du livre, il aime se définir comme un "chercheur inventeur en lecture écriture". S’il expérimente depuis les années 2000 les ateliers d’écriture, il enseigne aujourd’hui l’écriture créative à l’Université de Lyon et à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. On connait aussi et surtout François Bon pour sa trilogie sur le Rock’n’roll à l’occasion de laquelle il revisite l’histoire musicale des années 60/70 avec les Rolling Stones, Bob Dylan et Led Zeppelin.

Né en 1953 à Luçon, il acquiert très tôt le goût des livres, il choisit pourtant de suivre des études d’ingénieur à dominante mécanique aux Arts et Métiers, se spécialise dans la soudure par faisceau d’électrons et travaille ensuite plusieurs années dans l’industrie aérospatiale et nucléaire en France et à l’étranger.

Pourtant en 1980, il reprend des études de philosophie et publie en 1982 son premier roman : Sortie d’usine (Editions de Minuit, 1982) salué avec enthousiasme par la critique, il décide alors de se consacrer à l’écriture. En 1984, François Bon est lauréat de l’Académie de France à Rome (Villa Médicis). Suivront des voyages et plusieurs romans : Décor Ciment (1988), Calvaire des chiens (1999), La Folie Rabelais (1990), La Folie Rabelais (1991).

En 1991, François Bon se spécialise dans le domaine des ateliers d’écriture, suscitant la parole de détenus (Prisons, 1998) ou de SDF (La Douceur dans l’abîme, 1999) et aboutissant finalement à Tous les mots sont adultes. Méthode pour atelier d’écriture, paru chez Fayard en 2000 et réédité en 2004.

Passionné de la mutation numérique du livre, il créée dès 1997, dans les prémices du web, remue.net, l’une des premières revues littéraires françaises en ligne. Il en a aujourd’hui délégué une bonne part de l’animation du site à d’autres collaborateurs. À noter également, son projet publie.net, pour lequel il a aussi passé la main, articulé autour du projet de « texte numérique contemporain », et qui, dès sa création en 2008, fonctionne comme une formidable plate-forme de publication en ligne et a occupé une place à part dans le paysage éditorial francophone.
François Bon est toujours actif sur le net par l’intermédiaire d’un site foisonnant et érudit, sa "plateforme d’expérimentation web", www.tiers-livre.net (et son interface youtube !) créé en 2010, où l’on retrouve chroniques de livres ou d’expositions, films et références, ressources et ateliers en ligne, agenda et humeurs aussi…
Il est par ailleurs auteur d’un essai sur la mutation numérique du livre, intitulé « Après le livre » au Seuil, collection Débats, en 2011. En 2016, il lance officiellement le "Tiers Livre Éditeur" pour des travaux d’expérimentation personnels, des traductions, dont le Commonplace Book de Lovecraft en bilingue, ou des reprises commentées de travaux antérieurs.

C’est en 2002 qu’il ouvre sa trilogie rock : après Rolling Stones, une biographie (Fayard, 2002), François Bon, le passionné de musique, publie en 2007 Bob Dylan, une biographie : "l’artiste insaisissable, drôle et mordant (en textes), mystérieux et déroutant ; l’un des poètes les plus fins de sa génération, le lien entre les protest songs de Woody Guthrie et, au hasard, l’engagement de John Lennon". Suivra le portrait d’un autre mythe du rock : Led Zeppelin (Rock’n roll, un portrait de Led Zeppelin, toujours chez Albin Michel). Une Ode à Jimi Hendix serait aussi en préparation…

Passionné de Lovecraft, il a entièrement retraduit et édités plusieurs de ses livres (Point Seuil), et fait des éditions bi-lingues dans sa propre maison d’édition en ligne Tiers-Livres Editeur. En 2017, il traduit un carnet trouvé au hasard de reherches sur Lovecraft datant de 1933 : Le carnet d 1933.


Bibliographie

* Le carnet de 1933 (Tiers Livre Edition, 2017)
* Proust est une fiction (Seuil 2013)
* Après le livre (Seuil, 2011)
* L’incendie du Hilton (Seuil, 2011)
* Rock’n roll, un portrait de Led Zeppelin (Albin Michel, 2008)
* Bob Dylan, une biographie - Albin Michel, 2007
* Tumulte - Fayard, 2006
* Petit Palais, sur des photos d’Antoine Stéphani - Cercle d’art, 2005
* Billancourt, sur des photos d’Antoine Stéphani - Cercle d’art, 2004
* Daewoo - Fayard, 2004 - Prix Wepler, Molière théâtre public en région
* Quoi faire de son chien mort - Solitaire intempestifs, 2004
* Rolling Stones, une biographie - Fayard, 2002 – Prix d’automne de la Société des gens de Lettre
* Quatre avec le mort - Verdier, 2002
* Mécanique - Verdier, 2001 – Prix Louis Guilloux 2002
* Pour Koltès - Solitaires Intempestifs, 2000
* Paysage fer - Verdier, 2000 - Prix La ville à lire
* Tous les mots sont adultes, méthode pour l’atelier d’écriture - Fayard, 2000 - Édition revue et augmentée en 2005
* Dehors est la ville, essai sur Edward Hopper - Flohic, 1998
* Autoroute - Seuil Jeunesse, 1998
* Impatience - Minuit, 1998
* 30, rue de la Poste - Seuil Jeunesse, 1996
* Parking, Minuit, 1996
* C’était toute une vie - Verdier, 1995
* Un fait divers - Minuit, 1994
* Dans la ville invisible - Gallimard Jeunesse, 1993, prix Télérama
* Temps machine - Verdier, 1992
* L’Enterrement - Verdier, 1991 – Prix Paul Vaillant-Couturier
* Calvaire des chiens - Minuit, 1990
* La Folie Rabelais - Minuit, 1990
* Le Crime de Buzon - Minuit, 1988
* Décor ciment - Les éditions de Minuit, 1986
* Limite - Minuit, 1985
* Sortie d’usine - Minuit, 1982


Liens

Le site de François Bon

Le carnet de 1933

Le carnet de 1933

Tiers Livre Editeur - 2017

L’été 2015, en travaillant sur les manuscrits de Lovecraft à la John Hay Library de Providence, dans la liasse du Commonplace Book s’échappe un carnet usé, à la couverture de cuir qui s’effrite. À l’intérieur, je reconnais ces textes sur l’écriture que je connais bien. Mais j’y découvre des listes, et puis des exercices que Lovecraft s’impose à lui-même, véritables « compressions » de ses histoires fantastiques préférées, pour en prendre le noyau vivant. C’est un agenda de 1927, où il a scrupuleusement noté son numéro de téléphone, ses mensurations de faux-cols et caleçons. Mais c’est tout au long de 1933 qu’il y complète ses idées, ses listes, ses procédés. En 1938, dans sa première édition du Commonplace Book, Barlow y a inséré ces « notes sur l’écriture de la fiction surnaturelle », c’est pour cela que ce carnet mi-abandonné a été classé dans cette boîte d’archives, la 18. Si toutes ces notes ont déjà été reproduites, elles l’ont été séparément, dans des annexes ou des notes. Alors que pour moi c’était l’évidence : en 1933, dans sa plus haute période de composition, celle des plus grands récits, Lovecraft ouvre un carnet spécifiquement dédié à l’écriture, l’imagination, l’invention. C’est ce carnet que j’ai tenté, en le traduisant et l’annotant, de suivre le plus fidèlement dans sa genèse. Et c’était comme ouvrir un livre disparu, un livre inédit du plus grand explorateur des gouffres sombres de l’imaginaire. - François Bon

Autobiographies des objets

Seuil - 2012

Proust est une fiction

Seuil - 2012

Tout comme nous aujourd’hui, Marcel Proust a vécu une période de grande mutation technologique. La voiture automobile permet de parcourir le territoire à sa guise et transforme le rapport espace-temps ; l’avion aussi ; la photographie inonde l’imaginaire ; le téléphone relie miraculeusement les êtres séparés. L’électricité modifie les pratiques quotidiennes. La Recherche du temps perdu se fait écho de ces innovations, et Proust est un contemporain attentif. François Bon fait parler les témoins et la volumineuse correspondance, nous renseigne sur l’époque. Relisant ses gros volumes en papier, exploitant les possibilités de recherche, notamment lexicales, offertes par le numérique, il fait affleurer des thèmes, des obsessions, explore les techniques romanesques, prend la mesure de l’indémodable modernité de l’univers proustien. Mais il va aussi plus loin. En romancier, il se libère des réalités chronologiques pour faire dialoguer Proust et Baudelaire, dans une complicité stimulante et doublement révélatrice. Il nous rappelle aussi quelques grands lecteurs posthumes, notamment Beckett et Koltès. En fin de compte, et à chaque ligne de ce livre, François Bon nous dit en quoi la lecture de Proust a été déterminante pour lui, et combien cette œuvre continue de retentir dans nos vies et de les éclairer.


L’incendie du Hilton

Albin Michel - 2009

Le 22 novembre 2008, en pleine nuit, alerte incendie au Hilton Montréal. Quinze étages plus bas, sur trois niveaux souterrains, le Salon du livre. Les écrivains logés là, les footballeurs professionnels de la Gray Cup sont parmi les 800 personnes évacuées dans les couloirs du métro, une patinoire vide et le Tim Hortons, le bar de la gare centrale. Soudain la ville et ses buildings vus à l’envers, depuis les coulisses. Et tous ces livres dans le sous-sol vide. Construire les quatre heures d’un récit qui se tiendrait au plus près des quatre heures à errer dans la nuit, de 1h50 à 5h50 exactement, entre rencontres réelles ou rêvées, et l’idée renversée de la ville. Un incendie dans le livre ? Après Daewoo (2004), voici le grand retour de François Bon au roman.


Rolling Stone, une biographie

Fayard - 2002

Le double "je" du biographe

Les cafés littéraires en vidéo
Avec François BON, Yves BUIN, François LAUT, Marie-Hélène FRAÏSSE - Saint-Malo 2008

Bob Dylan, il nous disait un nouveau monde

Avec François Bon, Georges-Olivier Chateaureynaud, Patrice Blanc-Francard - Saint-Malo 2017

Avec François Bon, Georges-Olivier Chateaureynaud, Patrice Blanc-Francard
Animé par Patrice Blanc-Francard


La maître de l’épouvante, bon anniversaire M. Lovecraft

Avec François Bon, Paul Martin Gal - Saint-Malo 2017

Avec Paul Martin Gal et François Bon
Animé par Claudine Glot

Déployant un univers d’autant plus terrifiant que totalement étranger aux hommes, mus par des forces gigantesques qui effondrent les murailles que nous tentons de dresser pour survivre…
«  Le plus grand explorateur des gouffres sombres de l’imaginaire  » dit François Bon, qui a effectué un travail colossal de relecture, d’édition, de traduction – avec en apothéose le Carnet de 1933 qu’il a découvert à Providence.
Paul Martin Gal, lui, mêle dans Les cités des lamentations (Nestiveqnen ed.) les univers de Robert E. Howard et de Lovecraft.


Like a Rolling Stone

Saint-Malo 2008