Sorti de l’école supérieure des arts décoratifs de Paris en 1974, Jean Claude Denis obtient un diplôme de communication visuelle. Tout le prédispose donc à s’engager dans la publicité... Il commence par illustrer des publicités ainsi que des couvertures de livres pour les grands éditeurs français. Il publie en parallèle les premières planches de sa bande dessinée André le Corbeau dans le magazine Pilote avant de les faire publier chez Dargaud en 1980. Il réalise aussi, en collaboration avec Martin Veyraud un album pour la jeunesse chez Casterman en 1978. Il commence ensuite sa carrière solo et publie sa première bande-dessinée Cours tout nu chez Futuropolis en 1979.
Il dessine les premières aventures de Luc Leroi à partir de 1980, et les fait publier dans le magazine (À suivre) avant d’en faire des bande-dessinées qui ponctuent son œuvre. Il recevra pour Le Nain Jaune (1986) le prix du public au festival d’Angoulême. Et, consécration ultime, le Grand prix du festival d’Angoulême en 2012 pour l’ensemble de son œuvre. Anti-héros attachant et pessimiste, il voit sa vie déclinée en huit ouvrages. Luc Leroi, un anti-héros ? C’est le mot qui le désigne le plus souvent, en vingt ans d’existence éditoriale (1980-2000). Luc Leroi est un marginal, vivant dans une mansarde, sous les toits de Paris. Lunaire, attachant, pudique, succombant plus souvent qu’à son tour au charme des femmes, il quitte parfois sa mansarde pour vivre, à son corps défendant, des mésaventures où le danger côtoie le burlesque. Bohème, il évolue dans un quotidien contemporain. C’était alors une idée plutôt nouvelle que de raconter des histoires se basant sur la réalité, sans référence ni aux genres traditionnels de la BD, ni au cinéma, ni à la littérature. Jean-C. Denis, avec Luc Leroi, raconte des histoires simples qui reflètent, d’une certaine manière, sa vision personnelle de la vie, s’amusant du pessimisme qui l’habite.
Plutôt plus tard (2016) est le dernier tome de ses aventures paru. On y découvre son voyage jusqu’à Tahiti pour accompagner sa fiancée Alinéa, dont il revient avec un ukulélé. À son retour à Paris, il croise un étrange homme portant un chapeau melon, qui l’invite à dîner avec Paul Gauguin…
Jean-Claude Denis en expose les planches durant le festival Étonnants Voyageurs à l’occasion d’une exposition qui lui sera consacrée, à la Grande Passerelle de Saint-Malo.
Le vertige est par ailleurs le sujet de son dernier livre La Terreur des hauteurs. Sujet autant personnel qu’universel ! Après Nouvelles du monde invisible et ses arômes subtils, Jean-C Denis poursuit avec élégance sa singulière autobiographie, dont La Terreur des hauteurs est le deuxième volet…
Photo : ©Daniel Fouss
Bibliographie sélective
- La Terreur des hauteurs (Futuropolis, 2018)
- Plutôt plus tard (Futuropolis, 2016)
- Nouvelles du monde invisible (Futuropolis, 2008)
- Belém, un mirage à l’envers (Futuropolis, 2005)
- L’ombre aux tableaux (Albin Michel, 1991)
- Le Nain jaune (Futuropolis, 1986)
- André le corbeau (Dargaud, 1980)
- Cours tout nu (Futuropolis, 1979)