PETERSEN Pia

France - Danemark

6 décembre 2012.
 

Biographie

Remarquée en 2010 pour son roman Une livre de chair, cette amoureuse de la langue française d’origine danoise dissèque de livre en livre les séductions faciles, les souffrances et les impasses de notre société.

Ayant dans sa jeunesse l’impression de « toujours dépasser un peu des normes en cours », Pia Petersen a quitté sans regrets son conformiste Danemark natal pour la France. Débarquée à Paris, elle flirte avec la petite délinquance, apprend la langue avec Stendhal, puis enchaîne les boulots alimentaires pour financer des études de philosophie à la Sorbonne. Diplôme en poche, elle ouvre une librairie-café à Marseille, « Le Roi Lire », fréquentée par de nombreux écrivains, parmi lesquels Jean-Claude Izzo. Un jour, elle baisse le rideau et commence, enfin, à écrire à temps plein. En mars 2000, les éditions Autres Temps publient son premier roman : le Jeu de la Facilité.

Alignant des phrases sans fard ni fioritures, Pia Petersen prend le parti de regarder en face la misère et la solitude de ses contemporains. Ses livres, publiés par Actes Sud depuis 2004, donnent à entendre la voix intérieure de personnages à la dérive : celle d’un clochard soliloquant au ras du pavé dans Parfois il discutait avec Dieu, les tourments de la femme de Iouri, un artiste au bord de la folie, le monologue d’un héritier criblé de dettes, dont la dernière partie de poker tourne au jeu de massacre dans Une livre de chair...

Avec Le Chien de Don Quichotte, paru dans la collection Vendredi 13 des Éditions La Branche, elle s’essaye au roman noir : "une planque" qui permet de "travailler un vrai fond sans devenir inutilement lourd, ou docte", d’" interroger le monde sans en avoir l’air, de penser sans que cela se voit". Le livre interroge en l’occurrence le rapport entre le monde virtuel et et le monde réel en mettant en scène le bras de fer entre une multinationale et un groupe de hackers spécialistes du siphonnage de comptes en ligne.

Un écrivain, un vrai, à paraître en janvier 2013, poursuit l’examen clinique des travers de notre époque, qui voudrait rendre la création soluble dans le divertissement et réduire la littérature au "storytelling"...


En savoir plus :


Bibliographie :


Présentation de Un écrivain, un vrai

Un écrivain, un vrai, c’est le titre de l’émission de téléréalité dont Gary Montaigu a accepté d’être la vedette. Une équipe télé s’est installée chez lui et le filme en permanence ; au fil de rendez-vous quotidiens, les téléspectateurs sont invités à intervenir sur l’intrigue de son roman en cours. Auteur populaire et reconnu par ses pairs, Gary est au faîte de sa carrière. S’il s’est prêté au jeu, c’est par ambition mais aussi par amour sincère de la littérature, dans la conviction que la petite lucarne a le pouvoir d’inoculer le virus de la lecture dans tous les foyers. Quelques mois plus tard, il a déserté la vie publique, n’écrit plus rien de bon et reste enfermé chez lui, dans un fauteuil roulant… aurait-il sous-estimé les effets de la médiocrité télévisuelle ? Avec une ironique clairvoyance, Pia Petersen interroge le rôle de l’artiste dans nos sociétés contemporaines interactives. Face au simplisme démagogique et aux charmes fallacieux du storytelling, elle plaide avec détermination pour la complexité de la pensée, la liberté de créer sans le souci de séduire, l’engagement total sur un chemin de création, sans concessions.


Présentation de Le Chien de Don Quichotte

La lecture d’un livre a bouleversé la vie d’Hugo, ainsi que le chiot qu’il a récupéré lors de sa dernière mission.
Sa décision est prise, il ne veut plus tuer, il veut faire le bien. Mais comment s’y prendre quand on est chef de la sécurité d’une multinationale et porte-flingue de son patron ? Perdre cette sale habitude de dézinguer à tout-va n’est en effet pas simple depuis que le patron d’Hugo a déclaré la guerre à un groupuscule de hackers militants qui se fait appeler «  Vendredi 13  » et qui a la fâcheuse manie de siphonner ses comptes en ligne...