A Etonnants Voyageurs, quelques invités se livrent sans détour. Nous avons cuisiné André Brink, imminent homme des lettres sud-africain et figure de la contestation de l’apartheid au sein de l’élite blanche de la langue afrikaans, à notre sauce. Interview.
Blanc ou noir ?
Pas de couleur…
Votre état d’esprit actuel ?
Je crois que je vis dans l’espoir de savoir que si l’être humain est capable du pire, c’est qu’il est aussi capable du meilleur. S’il y a un Dieu, le monde actuel et l’être humain serait la plus grande erreur qu’il ait jamais faite…
Mbeki ou Zuma ?
Quelle trappe ? Mais dans ces circonstances, je dirai Mbeki. Avec Zuma c’est épouvantable, c’est une tragédie pour mon pays.
Pessimiste ou optimiste ?
Je ne me vois pas en pessimiste, optimiste désabusé oui ; optimiste qui ne s’arrêtera jamais d’espérer
Une phrase de votre dernier livre à mettre en avant ?
Ce serait peut-être une chose comme Je t’aime
La chose la plus absurde que vous ayez faite par amour ?
Je suppose que c’est de m’être marier à 75 ans, c’est la meilleure chose…
A quoi servent les écrivains ?
A insister, à montrer que la vie est une bataille.
Et si vous étiez quelqu’un d’autre ?
Je serai peut-être Camus ou Mandela.
Et si votre dernier livre était une musique ?
Ce serait du Mozart.
Etonnants Voyageurs ?
La possibilité et l’occasion de rencontrer des gens qui ont écrit des livres. C’est une façon de produire de plus beau moments de la vie. Tant qu’il y a de la littérature, il y a de l’espoir. La parole est la chose la plus précieuse, la plus remarquable que nous ayons
Un péché mignon ?
(Sourire) Je n’en ai que des grands …
Un péché mortel ?
Le chocolat
Un souvenir d’enfance ?
Une petite fille pied nue qui danse au soleil.
Une odeur d’enfance ?
Celle de tante Anne, un dessert que ma mère faisait avec de la cannelle
Une maxime que vous aimeriez laisser à votre descendance ?
N’arrêtez pas d’espérer…