FAUVELLE AYMAR François-Xavier

France

14 mars 2013.
 

Biographie

© Molly Benn

Spécialiste de renommée internationale de l’Afrique précoloniale, l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle-Aymar est directeur de recherches au CNRS (laboratoire TRACES, Toulouse).

Travaillant sur plusieurs terrains, dont l’Afrique australe, l’Ethiopie et le Maroc, il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’une pléthore d’articles scientifiques. Ancien directeur, de 2006 à 2009, du Centre Français d’Etudes Ethiopiennes (CFEE) à Addis Abeba, il a coordonné les principaux programmes français d’archéologie et d’histoire en Éthiopie. Il développe depuis plusieurs années une approche de l’histoire ancienne de l’Afrique combinant les sources écrites, l’archéologie, la linguistique, l’art rupestre, l’anthropologie.

En véritable passionné, le chercheur publie en 2013 le seul ouvrage de référence à ce jour consacré à l’Afrique du Moyen Âge : Le Rhinocéros d’or, Histoires du Moyen Âge africain. Nourri d’une iconographie extrêmement fournie, cet ouvrage décrit l’Afrique subsaharienne du VIIIe au XVe siècles à travers trente-quatre essais passionnants. À rebours du stéréotype d’un continent resté longtemps « hors de l’Histoire », l’Afrique médiévale se révèle sous la plume de François-Xavier Fauvelle-Aymar une plaque tournante du commerce mondial, où se croisent les caravanes, se brassent les denrées et les métaux, se font et se défont les alliances et les royaumes.


En savoir plus :

François-Xavier Fauvelle-Aymar évoque son ouvrage sur France 5, dans La Grande Librairie, ainsi que sur France Inter :


Bibliographie :


Présentation de Le Rhinocéros d’or, Histoires du Moyen Âge africain

La description d’une ville de commerce dans un récit en langue arabe, une lettre d’un marchand juif, l’effigie d’un roi noir sur une carte ancienne ou une fresque abîmée, les restes d’une église ou d’une mosquée, quelques monnaies trouvées puis perdues, les ruines d’une ville de sel ou de corail, un rhinocéros d’or provenant d’une sépulture. Autant de fragments, autant de documents qui témoignent de la diversité et de la richesse du Moyen Âge africain.

Sous la forme de courts essais qui suivent un ordre chronologique, du VIIIe au XVe siècle, l’ouvrage livre un panorama de l’histoire de l’Afrique au sud du Sahara au cours de la période médiévale. Guidés par les voyageurs, les marchands, les géographes, les diplomates qui nous ont renseignés sur l’Afrique de cette époque, mais aussi par les archéologues du temps présent, le lecteur est invité à parcourir le continent du Sahara aux rives du fleuve Niger, de l’empire du Mâli aux royaumes chrétiens de Nubie ou d’Ethiopie, des principautés de la côte d’Afrique de l’est aux énigmatiques pouvoirs qui ont laissé les ruines majestueuses de Grand Zimbabwe. Dans cette Afrique dont la réputation avait jadis atteint l’Europe et la Chine, le récit fait revivre les cours de souverains opulents, les villes populeuses où les commerçants du monde islamique rencontraient les négociants africains, les marchés où s’échangeaient ambre de cachalot, esclaves, ivoire et or, contre vaisselle de prestige, lingots de métal et de sel, coquillages importés des Maldives et perles venues d’Inde ou d’Asie du Sud.

Premier ouvrage de ce genre, ce Rhinocéros d’or affiche à la fois l’ambition de présenter une vision continentale du Moyen Âge africain, appuyée sur une connaissance de première main des sites et des documents, et la volonté réfléchie de donner toute leur place aux documents, sous leur aspect souvent lacunaire.

Revue de presse :


Présentation de La mémoire aux enchères

Nombreux sont les échos actuels des batailles de mémoire, au sujet de l’Afrique, engagées en Amérique à la fin du XIXe siècle, en Europe et en Afrique depuis la fin de la période coloniale  : suspicion de racisme envers les chercheurs occidentaux, affirmation du rôle des Juifs dans la traite des esclaves, revendication de la place de l’Afrique dans l’essor de la civilisation, contestation sur la couleur de peau des anciens Égyptiens… Passé d’une scène à l’autre – religieuse et philosophique, académique, médiatique, politique et judiciaire –, ce nouveau genre de guerre culturelle a été analysé sous le vocable d’« afrocentrisme »  : une idéologie ou plutôt un archipel idéologique aux réticulations planétaires, qui profite aujourd’hui du développement du communautarisme, de l’internet, et de la marginalité sociale des personnes issues de l’immigration.

À croire ces batailles nouvelles, à les croire franco-françaises, à penser qu’elles opposent des fronts unis et aisément repérables, on se condamne à une lecture naïve des faits et à une analyse superficielle.

C’est à ce danger que la présente étude permet d’échapper.


Présentation de Histoire de l’Afrique du Sud

Terre de conquêtes, de violences et de métissages, le Sud de l’Afrique fascine : ce furent d’abord les pionniers africains, nomades ou défricheurs, qui découvrirent et transformèrent ces immensités. Puis des voyageurs d’Occident abordèrent le cap de Bonne-Espérance, croyant y voir briller les feux de l’Inde. Ceux qui vinrent ensuite convoitaient le bétail, la terre, le diamant et l’or. L’histoire de l’Afrique du Sud est celle d’un long peuplement qui, depuis des siècles, redessine les frontières et bouleverse les identités.

Dans la fournaise de ce creuset, les hommes mêlent leurs sangs et leurs croyances, forgent leurs différences : Noirs et Blancs, Coloureds, Indiens, Afrikaners, Zulu, Khoesan... Qui sont-ils, ou plutôt qui veulent-ils être ?

Cette histoire africaine est aussi hantée par les multiples visages de la domination et de la soumission. L’apartheid, cet idéal délirant d’ordonnancement du monde, de mise en fiche de l’identité humaine, voulait arrêter le temps, celui qui métisse les peaux et mélange les cultures. Mais l’histoire a repris son cours. Comme un défi à son passé, l’Afrique du Sud continue de s’inventer.

Revue de presse :