HEYNS Michiel

Afrique du Sud

5 avril 2013.
 

Biographie

Acclamé à sa parution en Afrique du Sud en 2002, le premier roman de Michiel Heyns, Jours d’Enfance, dévoilait à travers les yeux d’un gamin blanc l’hypocrisie morale de l’Apartheid et les rivalités entre Anglais et Afrikaner dans les années 1960. Le succès est tel que le romancier abandonne alors son costume de professeur d’Université pour se consacrer à plein temps à l’écriture.

Également traducteur littéraire, l’écrivain sud-africain jouit d’une reconnaissance dans ce domaine puisqu’en 2008 il remporte l’English Academy’s Sol Plaatje Award for Translating, ainsi que le South African Translators’ Institute Award pour sa traduction en anglais d’ Agaat, un roman de l’écrivaine sud-africaine de langue afrikaans Marlene van Niekerk.

Enquête aux multiples rebondissements, dont l’intrigue se déroule en 2010 dans un gros bourg de province afrikaner, son dernier roman traduit en français, charnel, viscéral, raconte l’Afrique du Sud d’aujourd’hui avec maestria.


En savoir plus :

Le blog de Michiel Heyns


Bibliographie :


Présentation de Un passé en noir et blanc

Un matin de janvier 2010, Peter Jacobs, journaliste et écrivain vivant à Londres, débarque à Alfredville, sa ville natale, qu’il a quittée il y a plus de vingt ans. Curieux de voir ce qu’est devenu, depuis la fin du régime d’apartheid, ce gros bourg au cœur du Little Karoo, l’une des provinces les plus Afrikaners d’Afrique du Sud. Mais attiré surtout par l’idée d’écrire une série d’articles sur l’assassinat de sa cousine, Désirée. Désirée, une belle jeune femme, diplômée d’une grande université, avait épousé, au grand scandale de sa famille, le chef de la police locale : Hector Williams, un Noir. Qui est bien entendu soupçonné du meurtre de sa femme. Le motif est évident : la jalousie. Et de toute façon, qu’attendre d’autre d’un tel mariage...

L’enquête de Peter, dont il nous offre le récit, va durer dix jours. Afflux de souvenirs, rencontres co- casses, constat du peu de changement des mentalités, notamment chez les Blancs, et surtout profond bouleversement affectif. Peter, qui vient de se séparer de son compagnon James, noir jamaïcain, comprend, en retrouvant Bennie, son meilleur ami de jeunesse, que le lien qui les unissait était en réalité beaucoup plus complexe. Or Bennie, devenu policier, et qui dirige le commissariat en attendant le procès de Williams, semble étrangement mêlé au meurtre...

Nous voici donc dans une enquête aux multiples rebondissements, mais aussi dans une histoire profondément fascinante, au terme de laquelle Peter, s’il découvre qui est l’assassin, remet sa vie totalement en question, à commencer par ses rapports avec son pays perdu.


Présentation de Jours d’enfance

Décembre 1968, Simon et ses copains de son collège anglophone de Bloemfontein, « métropole » de l’État libre d’Orange en Afrique du Sud, s’apprêtent à flanquer une dérouillée au tennis aux péquenots d’un collège technique des environs. Éducation anglaise contre enseignement afrikaner. Les visiteurs débarquent et, parmi eux, Fanie van den Bergh, un garçon qui a partagé l’enfance de Simon à Verkeerdespruit, patelin champion de l’apartheid, village de petits et moyens Blancs afrikaners, servi par ses Bantous parqués dans le township.

La confrontation sportive ravive des souvenirs oubliés et met en évidence, au passage, les conflits raciaux et de classe. Heyns choisit d’explorer le fossé entre Anglais et Afrikaners, fossé dont Simon – fils d’un magistrat anglais « libéral » et d’une Afrikaner – est le reflet. Fanie, lui, est issu d’une des familles pauvres de la paroisse, celles dont s’occupent les dames de l’ouvroir sous la houlette du pasteur Claassen. Car le pasteur préside à tout dans ce petit bourg : sa femme transmet sa parole, les autres s’exécutent. Et les déviants, il y en a évidemment quelques-uns, sont impitoyablement chassés – Steve et sa moto, Trevor et sa chemise rose… Pour ces enfants, il y a surtout l’école, où ils apprennent la vie, à défaut d’autre chose : la bêtise tellement humaine, les amitiés compliquées, les expériences sexuelles, mais aussi l’hypocrisie morale et le conservatisme raciste du monde des adultes…

Revue de presse :