Hommage à Christian Rolland et Jean-Claude Izzo

12 juin 2013.

Ils étaient, tous deux, de l’équipe de départ d’Etonnants Voyageurs

 

Avec Maëtte Chantrel, Christian Rolland avait fait du "Café littéraire" le véritable coeur du festival. Discret, toujours souriant, c’était un formidable professionnel, d’une rigueur exemplaire, et d’une culture qu’il avait l’élégance de ne jamais afficher. Romancier, il venait de publier son troisième livre, Neige noire, aux éditions Denoël.
Quant à Jean-Claude Izzo, il avait dirigé la communication du festival jusqu’à ce que la maladie le contraigne à ralentir son activité, Serge Roué avait alors pris le relais. Il le disait volontiers lui-même : c’est l’aventure d’Etonnants Voyageurs, et celle de la revue Gulliver, qui lui avaient donné l’élan d’écrire – et dès son premier roman, Total Khéops, il avait touché droit au coeur un très vaste public.
Ensemble, nous avions souvent rêvé à ce moment où nous pourrions multiplier à l’étranger "Etonnants Voyageurs" – faire en sorte qu’ils soient véritablement "du monde entier".
Christian est décédé subitement, en juillet dernier. Jean-Claude, à la fin de janvier. Et ils nous laissent seuls, terriblement seuls : cette année qui devait être celle des rêves se réalisant prend du coup un goût amer...
Ils seront à nos côtés, tout au long de ces journées, que nous leur dédierons.

Jean-Claude Izzo © Jean-Marie Huron/Editing

Izzo était doux, simple, follement séduisant et rêvait de reprendre la route. Il pensait au Laos, où il espérait puiser la matière d’un roman d’aventures. Le succès lui avait permis de tenir à distance la noirceur. Pas assez longtemps

Libération

Hommage à Jean-Claude Izzo, samedi à 16h00, au Théâtre Chateaubriand, en compagnie de Michel Abescat, Didier Daeninckx, Jacques Ferrandez, Guy Konopnicki, Martine Laval et Patrick Raynal.

Christian Rolland © DR

Christian avait les pieds profondément ancrés en Bretagne et la tête pleine du monde entier. Il aimait la littérature, les bons vins, le cinéma, le travail bien fait… Pour moi qui fut son amie et sa complice de travail pendant plus de 20 ans,
la seule manière de lui rester fidèle est de continuer.
Rendez-vous au Café littéraire…

Maëtte Chantrel

Hommage à Christian Rolland, dimanche à 14h00, Rotonde Surcouf, en présence de François Bourgeon, René Frégni, Alain Goutal, Yann-Fanch Kéméner, Patrick Raynal, Jean Rouaud, Gilles Servat et Alan Stivell.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Bande Dessinée

Suites algériennes (1962-2019) (Tome 2)

Casterman - 2023

Avec la montée du Front Islamique du Salut (FIS) durant les années 90, l’Algérie bascule dans la guerre civile et devient un terrain dangereux, surtout pour un journaliste français. Paul-Yanis va toutefois tenter le diable afin de sortir du placard où sa rédaction l’a enfermé, se refaire une réputation professionnelle... et retrouver Nour, la jeune femme rencontrée lors des manifs étudiantes de 1988 et dont il est sans nouvelle... Fin de partie forcément tragique pour le cycle que Ferrandez consacre à l’Algérie des 30 dernières années.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Bande Dessinée

Les Passagers du vent, Tome 9. Le sang des cerises, Livre 2 : Rue des Martyrs

Delcourt - 2022

Après avoir vengé Klervi, blessée d’un coup de couteau par son ancien souteneur, Zabo décide de l’emmener loin de Paris. Au cours du voyage en train qui les conduit en Bretagne, Zabo confie à sa protégée les traumatismes qu’elle a subis durant la Semaine sanglante jusqu’à sa déportation en Nouvelle-Calédonie en compagnie de Louise Michel et Henri Rochefort, deux figures de la Commune de Paris...

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Lord Gwynplaine

Albin Michel - 2018

La quarantaine, visage grave et regard de velours, qui est le mystérieux lord Bradley Gwynplaine ? On l’aurait vu à Toulouse, en 1993, dans la peau d’un capitaine accusé de complicité d’acte terroriste. En Guyane, derrière la muraille infranchissable d’une prison infâme où la justice l’avait envoyé croupir. À Medellin, au fin fond d’une hacienda où serait enfoui un trésor appartenant à l’abbé Esteban Pablo Vargas Uribbe. Et à Paris, dans l’ombre du procureur Villedieu, un parvenu prêt à sacrifier sa famille pour sa carrière…
Est-ce le même homme ? Tandis que les cadavres s’accumulent, avec la précision d’une vengeance savamment orchestrée, une vérité implacable se fait jour : le chemin le plus court vers la liberté est la foi absolue dans la justice suprême.
Insolentes, jubilatoires et iconoclastes, deux illustres plumes du polar rendent hommage à la grande tradition du roman d’aventures et réinventent Le Comte de Monte Cristo : Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal arrachent les masques des puissants, des ordres établis et des politiques véreux pour nous entraîner au cœur d’une épopée magnifique et meurtrière d’une brûlante actualité.


 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

L’École des colonies

Hoëbeke - 2015

« Nos ancêtres les Gaulois. » C’est ainsi que débutent les cours d’histoire des écoles du Tonkin, du Dahomey ou du Soudan, à l’orée du XXe siècle. Le domaine colonial français - 11 millions de kilomètres carrés, 48 millions d’habitants - occupe alors le deuxième rang mondial.
Les écoliers d’Afrique subsaharienne, d’Asie, d’Océanie, des Antilles ou du Maghreb sont éduqués pour devenir de vrais Français. Chaque matin, les cours commencent après avoir inscrit en français sur un tableau noir « Mes enfants, aimez la France, votre nouvelle patrie ».
L’apprentissage de la langue est l’élément clé de la francisation. Hygiène, discipline et morale, les valeurs civilisatrices, sont inculquées sur un mode paternaliste tricoté de racisme.
Le traitement manichéen réservé à l’expansion coloniale dans les manuels scolaires reflète l’idéologie d’alors : le colonialisme envisagé comme une nécessité politique, économique et humanitaire, une oeuvre républicaine apte à établir ordre et paix. Un enseignement pour modeler aux besoins de la France une future main-d’oeuvre qu’il importe d’assimiler. En écho, les cartes de géographie détaillent les richesses économiques des "possessions" françaises et des affiches scolaires édifiantes sanctifient Savorgnan de Brazza ou Lyautey comme "pacificateurs".