SALLIS James

Etats-Unis

28 mars 2013.
 

Biographie

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Traducteur de Queneau aux Etats-Unis, critique littéraire et professeur de creative writing en Arizona, James Sallis est avant tout l’une des grandes figures du polar américain. Créateur des séries Lew Griffin et John Turner marquées par une écriture sombre et directe, il a publié en 2002 une monumentale biographie de l’écrivain afro-américain Chester Himes. Son roman Drive a inspiré le film du même nom, sorti en France en 2011, et plébiscité par le public et la critique (Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes 2011).

En 2013, la maison d’édition Payot & Rivages publie Le tueur se meurt, un polar dans lequel James Sallis met en scène trois personnages, Sayles, Chrétien et Jimmie ; trois hommes perdus dans les abysses de leur solitude dans l’écrasante chaleur de Phoenix. Récit qualifié de visionnaire par la critique américaine, ce roman dépeint à la perfection les tréfonds de l’âme humaine.


Bibliographie :

Série Lew Griffin :

Série John Turner

Autres publications


Présentation de Le tueur se meurt

À Phoenix, ville champignon artificiellement surgie du désert, Chrétien, vieux tueur à gages malade, cherche celui qui a tiré sur l’homme qu’il était chargé d’abattre. Sayles, un policier d’un certain âge dont la femme est frappée par une maladie non reconnue, enquête sur la tentative de meurtre, ce qui le mène irrésistiblement vers Chrétien. De son côté, Jimmie, un jeune garçon d’à peine dix ans qui vit seul dans la maison où ses parents l’ont abandonné, se met à faire des rêves étranges et violents dont il sait qu’il n’est pas le protagoniste.

Ces trois êtres humains que tout sépare — leur âge, leur milieu, leur vie — vont se trouver réunis par les circonstances. Dans cette ville malsaine, aussi malade que les personnages de cette histoire, chacun vit replié sur lui-même, aveuglé par la lumière artificielle des néons, ou errant dans l’obscurité quand se produisent les nombreuses coupures d’électricité, une obscurité qui est aussi celle de la solitude et de la mort.

Ce roman baigne dans une atmosphère qui oscille entre le réalisme du roman hard-boiled et une forme d’onirisme poétique propre à James Sallis. Le résultat est un livre fascinant, d’une grande modernité, sur le rapport de l’homme contemporain à la mort et sur la violence qui lui est infligée par l’artificialité croissante du milieu qui l’entoure. Comme souvent chez les grands auteurs américains, on sort de la lecture de ce livre avec l’impression d’avoir visité une autre planète. « Ce qui m’attire dans le roman policier, dit James Sallis, c’est qu’il place toujours les gens dans des situations étranges. »


Résumé de Bête à bon dieu :

Dernier volet des enquêtes de Lew Griffin, Bête à bon dieu est un livre crépusculaire et sans issue. Cloîtré dans sa chambre, à bout de souffle, Lew est un homme au seuil de la mort. Sans qu’il puisse lutter, les souvenirs agités des dernières semaines remontent à la surface de sa conscience : la disparition de son fils David, atteint de schizophrénie, la fusillade dont a été victime son meilleur ami, Don, et les pigeons de son parc favori qui meurent empoisonnés. Lew Griffin revêt une dernière fois ses habits d’enquêteur atypique pour tenter de déterrer la vérité et de faire enfin la lumière sur les traumatismes du passé. Même si l’issue est tragique. Roman noir saisissant, Bête à bon dieu est un tableau bouleversant de la condition humaine en ce début de millénaire. L’errance de Lew Griffin dans les ruelles sombres de La Nouvelle-Orléans est aussi la nôtre...