TESSON Sylvain

France

28 mars 2017.
 
© Thomas Goisque

Écrivain voyageur et géographe de formation, Sylvain Tesson effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivi en 1993 d’un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. Un périple qui annonce une vie d’aventurier ! Il traverse ensuite les steppes d’Asie centrale à cheval avec une autre aventurière Priscilla Telmon ; en 2004, il reprend l’itinéraire des évadés du goulag de Sibérie jusqu’en Inde à pied… autant de périples d’où il rapporte des récits, qui connaissent un succès certain. Rapidement, il finance également ses expéditions par la réalisation de documentaires et des cycles de conférence aux quatre coins de France et d’ailleurs.

Prix Médicis Essai en 2011 pour Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson se plonge à nouveau dans l’écriture de nouvelles, genre qu’il affectionne tout particulièrement, et publie en 2014 S’abandonner à vivre, recueil dont le titre évoque un « fatalisme - mais un fatalisme joyeux ». D’où qu’ils viennent, les personnages de ses dix-neuf histoires - marins, artistes, voyageurs, prostituées - partagent ainsi une philosophie : ils acceptent leur sort devant l’absurdité de la vie.

Avec Berezina en 2014, Sylvain Tesson part sur les traces de la Grande armée en side-car ; deux siècles après la retraite de Napoléon et de ses soldats de Moscou à Paris, il réalise le même périple. L’historien et l’explorateur se succèdent au fil des pages et le récit nous fait voyager dans l’espace et le temps avec une aisance hors du commun.

Après une chute du haut d’un toit qui manque de lui ôter la vie, Sylvain Tesson entreprend une rééducation à la fois physique et mentale, il décide de s’intéresser aux paysages ruraux et traverse la France à pieds, un temps de pause et de silence nécessaire à sa reconstruction. Avec Les chemins noirs, il nous livre un récit intime qui dit aussi les revers de ce que l’on appelle l’aménagement du territoire, et dévoile la nostalgie d’une France rurale qu’il n’a pas connu.

Dans son dernier livre Une légère oscillation, l’auteur nous invite à vivre l’instant présent et à apprécier les bonheurs simples.


En savoir plus

Pour découvrir le film de Sylvain Tesson : Six mois de cabane au Baïkal (Sylvain Tesson, Bô Travail !/France Tv, 2011, 52’)


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Une légère oscillation

Éditions des Équateurs - 2017

La géographie de Sylvain Tesson est vaste. Elle couvre Paris, les toits de Notre-Dame, les calanques de Cassis, les montagnes de Chamonix, l’Irak, l’Ukraine, la Russie. Il y a les expéditions et les voyages intérieurs, les bivouacs d’un soir et les méditations d’un jour, mais aussi les escalades des parois et les descentes au fond des livres. Entre les mots se dessine l’écriture d’un destin. Alors que son dernier livre Sur les chemins noirs raconte son voyage du sud de la France au Cotentin, Une très légère oscillation est un miroir le long d’autres chemins.

Le journal de Sylvain Tesson oscille entre le Manuel d’Epictète et les pensées de Jules Renard. Il nous incite à jouir de l’instant, à ne rien attendre du lendemain et à s’extasier des manifestations du vivant : une branche dans le vent, le reflet de la lune. C’est la chose la plus difficile au monde que de reconnaître le bien-être dans ses expressions les plus humbles, de le nommer, le saisir, le chérir. Savoir qu’on est en vie, que cela ne durera pas, car tout passe et tout s’écoule.

Tout intéresse Sylvain Tesson. Sa panoplie littéraire enveloppe l’actualité la plus brûlante : Daech, les attentats, l’islam, le pape, la politique française mais aussi l’intemporel, la poésie, le spirituel. Humour et poésie sont les deux lignes de vie de Sylvain Tesson même quand il chute d’une toit et se retrouve hospitalisé pendant de longs mois à la Salpetrière : « Un fleuve bordé de saules pleureurs, est-ce une rivière de larmes ? »