Pense à demain
Actes Sud
17 janvier 2014.
Dernier volume d’un grand roman séculaire qui débute en 1913 avec Dans la main du diable, et se poursuit dans les années 1930 avec L’Enfant des ténèbres, Pense à demain couvre une période qui s’étend des années 1960 à septembre 2010. On y retrouve, trente ans plus tard, les personnages dont les destins dessinent le portrait tragique du siècle. Mais qui "tourne la manivelle" de l’Histoire ? De quel sordide passé aux crapuleuses ramifications mêlant politique et affairisme, les uns et les autres sont-ils comptables ? De quels terribles marécages — et parfois quels charniers — s’élèvent les existences ? Qui a pouvoir de désigner le visage du crime, d’absoudre sa face et d’abolir son image ? Comment naissent les histoires ? Sinon par leur fin, souvent. Ainsi le présent est-il prescrit par hier, et demain, illisible, chiffré au passé, souvent très antérieur.
Revue de presse
- "Renouant avec le roman populaire, elle revendique le droit de la fiction à interroger l’Histoire." LE MAGAZINE LITTERAIRE
- "Pense à demain s’autorise une écriture ample, poétique où alternent descriptions et accélérations, un peu comme si Zola avait croisé Auguste Renoir, Conrad et Giono à la table de Fellini." LIRE
- "Faisant fi du mépris qui entoure trop souvent les romans populaires, Anne-Marie Garat s’est donc lancée avec bonheur dans cet espace en usant de tous les genres (policier, historique, sentimental...) et de toutes les conventions romanesques. LE MONDE
- "Faire du roman-feuilleton un observatoire privilégié de l’histoire, c’est l’ambition d’Anne-Marie Garat. (...) Avec sa trilogie, elle libère le feuilleton d’un quelconque mépris intellectuel, l’actualise tout en jonglant avec ses artifices et cite ses auteurs de référence : Eugène Sue, Jacques Tardi ou Roger Martin du Gard, sans jamais les pasticher, ni les parodier." TELERAMA
DERNIER OUVRAGE
Romans
La nuit atlantique
Actes Sud - 2020
Un soir d’automne, Hélène, trente-huit ans, archiviste de son état (et aimant à se prétendre célibataire “par vocation”), arrive dans une petite station balnéaire de Gironde dans l’idée de venir en n mettre en vente cette maison isolée sur la dune, acquise dix ans plus tôt. De cette bâtisse aux allures de faux cottage anglais, porteuse d’une falsi catrice mémoire et qui, au l du temps, s’est muée pour elle en malé que talisman, Hélène veut se débarrasser pour toujours, et, ce faisant, évacuer quelques fantômes qui parasitent secrètement son existence. Contre toute attente, elle trouve, au bout de son expédition, la maison occupée par un jeune photographe canadien d’origine japonaise, Joe Naruse, squatteur au demeurant très civilisé, dont la conversation et les propos “exotiques” vont bercer sa soirée tout en commençant, en sous-main, à bousculer ses plans. À ce progressif déplacement des enjeux contribuera, dès le lendemain, l’arrivée elle aussi parfaitement inopinée, en gare de Soulac-sur-Mer, de la lleule adorée d’Hélène, Bambi, en proie à des préoccupations aussi sérieuses qu’inédites.
La maison mal aimée va-t-elle peu à peu devenir un havre, une arche de Noé ? Les forces cosmiques qui gouvernent l’univers n’en décideront pas ainsi mais entreront dans la danse pour assurer la médiation qui fera advenir la mutation profonde dont, à sa mesure, chacun des personnages du roman semble devoir faire l’expérience, à l’instar de notre humanité elle-même.
Entre retrouvailles en terrain (trop ?) connu, nouvelles relations que le hasard suscite, mêlant les horizons géographiques et historiques, entre chemins de forêts nocturnes et tempête centennale, crimes anciens surgissant d’un tableau et autres voix perdues, entre érosion des côtes et de toutes ses certitudes, Hélène s’e ondre avant de se relever pour s’ouvrir aux initiations qui l’attendent et vivre la mutation libératrice et amoureuse à laquelle, sur le divan de sa psychanalyste parisienne, elle ignorait si ardemment aspirer, et qui a mis en déroute tous ses démons personnels.
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Revue de presse :
- « L’intensité d’écriture d’Anne-Marie Garat tient dans cette aptitude à faire corps avec son héroïne comme avec ces paysages atlantiques que l’écrivaine connaît par cœur, pour y avoir grandi. Elle découle de la confiance accordée à son lectorat, embarqué en même temps que chahuté par ce récit exigeant, jalonné par une foultitude de rebondissements et de détours inattendus, aimantés à leur tour par la villa et leurs occupants pour en éclairer les parts d’ombre mais aussi la chaleureuse lumière. » (Lætitia Favro, LE JOURNAL DU DIMANCHE)
- « La nuit atlantique est un grand texte qui vous emportera à coup sûr ! » (Augustin Trapenard, FRANCE INTER, « Boomerang »)
- « Sa sinuosité chirurgicale fait mouche. Anne-Marie Garat, c’est d’abord un style, soutenu par un regard non sans valeur morale. Il y a chez elle une profondeur guillerette, une nostalgie sautillante, une déréliction positive, un pessimisme insouciant. Elle a l’effondrement joyeux et la tragédie rigolarde. La catastrophe, sous sa plume, devient sinon délectable, du moins vivable.
S’engloutir dans ce roman d’Anne-Marie Garat s’avère une expérience qui éprouve et donc grandit. Nous y faisons le plein d’énergie constructrice pour exister en toute lucidité, parmi ces temps qui aveuglent et annihilent. » (Antoine Perraud, LA CROIX)