ROLIN Jean

France

3 mai 2022.

Journaliste de formation, Jean Rolin publie des livres depuis plus de trente ans et a aussi collaboré à plusieurs journaux tels que Libération, Géo et Le Figaro. Fils de médecin militaire, né en 1949 à Boulogne-Billancourt, cet ancien militant maoïste, aujourd’hui auteur d’une trentaine d’ouvrages, est un écrivain atypique et baroudeur. Il revient sur Seine en 2020 avec Le Pont de Bezons, un nouveau roman qui nous emmène sur les berges du fleuve, dans un voyage improbable entre Melun (Seine-et-Marne) et Mantes (Yvelines). Des paysages banals deviennent de magnifiques instants suspendus sous la plume poétique de l’auteur, qui dessine par fragments une vie urbaine dans les marges ; un véritable récit de voyage, en plein coeur de la France.

 

Journaliste de formation, Jean Rolin publie des livres depuis plus de trente ans et a aussi collaboré à plusieurs journaux tels que Libération, Géo et Le Figaro. Fils de médecin militaire, né en 1949 à Boulogne-Billancourt, cet ancien militant maoïste, aujourd’hui auteur d’une quinzaine d’ouvrages, est un écrivain atypique.

De la Somalie à la Bosnie, de la banlieue parisienne à l’Asie, de l’Afrique du Sud aux États-Unis, il a arpenté le monde, en long, en large et en travers. Tour à tour qualifié d’écrivain d’ici et d’ailleurs - d’écrivain des pourtours - de curieux, de vagabond, de chroniqueur de l’inconfort, Jean Rolin passe pour être un fin observateur de la condition humaine et un amateur de zones dites « incertaines », à savoir les terrains vagues, le périphérique parisien, les rails tanzaniens, les villages en ruines de Bosnie, la frontière belge, les ports industriels français… Ses récits - peut-on vraiment parler de romans quand rien de ce qu’il raconte ne sort vraiment de son imagination ? - s’inspirent de celles et ceux qui ont croisé sa route un jour ou l’autre...

Récompensé en 1988 par le prix Albert Londres pour La ligne de front, par le prix Médicis en 1996 pour L’organisation et par le prix Ptolémée en 2006 pour L’homme qui a vu l’ours, Jean Rolin est non seulement un auteur flatté par la critique mais aussi - et surtout - un témoin du temps présent, dont l’écriture teintée d’humour et de poésie est avant tout saluée pour son réalisme.

En 2009, Un chien mort après lui donne à lire une vision âpre et atypique du monde et des hommes. Avec ce récit d’errance qui prend pour point d’équilibre la figure du chien à travers les âges et les continents, Jean Rolin prouve encore une fois quel indispensable écrivain il est.

En 2011, il revient avec Le Ravissement de Britney Spears, un livre qui surprend, tant par son thème que par le choix de Jean Rolin de s’attaquer à un récit de fiction. Même s’il nourrit son texte de l’atmosphère de Los Angeles où il a résidé plusieurs semaines, ce nouveau livre est un roman où il déploie toute la liberté permise par son sujet. On y découvre les tribulations d’un agent secret chargé de veiller sur la star, agent qui ressemble tout de même à l’auteur comme on a pu le découvrir dans ses livres précédents : un antihéros, badaud faussement désinvolte et ironique à souhait. Bien que le réalisme y soit moins évident, la patte de Jean Rolin se ressent derrière sa plume : encore une fois, son œuvre puise sa source dans l’exploration d’un territoire inconnu et nous montre notre monde sous un angle original. Dans Le Ravissement de Britney Spears, il déploie le talent d’évocation et l’inimitable humour mélancolique que l’on connaît à l’auteur d’Un chien mort après lui.


Liens


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le Pont de Bezons

P.O.L. - 2020

« Heureux qui a vu le jour se lever sur le pont de Bezons ». C’est la première phrase de ce roman dont le projet consiste « à mener sur les berges de la Seine, entre Melun et Mantes des reconnaissances aléatoires, au fil des saisons, dans un désordre voulu ». Mais très rapidement ces déambulations prennent des allures de petite odyssée sur les berges du fleuve, au cœur de banlieues bousculées, parcourant des espaces fracassés, des friches et des zones industrielles. Traversée du monde d’à côté, celui que nous ne voyons plus depuis des décennies. De micro évènements prennent une tournure fatale et romanesque, comme la fermeture d’un Mc Donald’s à Bezons ou des parties de pêche organisées par des Rroms. On y croise des réfugiés tibétains sur une péniche à Conflans, un café kurde révolutionnaire à Corbeil, un restaurant brésilien, des mosquées salafistes à Saint-Denis, une base assez confidentielle de la marine nationale. C’est le roman discret d’un monde bouleversant de solitude, d’oublis, de ruines et de décomposition.

Au cœur de ce parcours, il y a aussi les retrouvailles avec une vieille cousine et la maison de Carrières- sous-bois qui cache un secret de famille que le narrateur révèle pour la première fois : le fantôme de l’oncle Joseph. Mais le chaos de ce monde périphérique, sous le regard aigu du narrateur, cache lui aussi un mystère : la présence de toute une vie sauvage et animale nichée souvent dans d’improbables lieux. Oiseaux rares, cygnes sauvages, poissons… Avec humour, Jean Rolin traque les détails des existences, des paysages, des lieux, et les traces historiques d’un décor périurbain qui devient sous nos yeux le roman contemporain de notre abandon.