- © Patrice Normand
En vingt ans, l’écrivain brestois Tanguy Viel a publié sept romans, tous forts d’une écriture à la fois déliée et incisive, mais chacun unique par leur proposition littéraire. S’il plante toujours le décor de ses romans dans son Finistère natal, il nous offre un style hypnotique et musical, des narrations à la première personne et des récits à l’unité de lieu et de personnagesres serrée.
Tanguy Viel publie son premier roman Le Black Note en 1998 aux Editions de Minuit qui feront paraître ensuite Cinéma (1999), L’Absolue perfection du crime (2001), Insoupçonnable (2006), Paris-Brest (2009), La Disparition de Jim Sullivan (2013), et, en janvier 2017 Article 353 du code pénal. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2003-2004, il a obtenu le prix Fénélon et le prix de la Vocation pour L’Absolue perfection du crime.
Tanguy Viel se refuse à parler en termes de codes et de genres littéraires, car dans l’écriture, il ne se reconnaît dans aucun genre, n’essaye de suivre aucune autre trame que celle de son imagination débordante. Pourtant, la puissance de son style très cinématographique lui permet de manier à la perfection les codes du polar. Il reste en tout état de cause extrêmement attaché à sa Bretagne natale, il affirme que toute son œuvre provient de son lieu de naissance, c’est là qu’il puise, cherche et trouve l’inspiration.
Dans Cinéma, qui l’a révélé au grand public, Tanguy Viel opère une relecture magistrale du film Le Limier de Mankiewicz. Un exercice de style, grâce auquel il parvient à rendre le cinéma encore plus cinématographique. Dans l’Absolue Perfection du crime ou Insoupçonnable, il nous plonge dans l’univers du roman noir et du polar sur lequel plane la figure tutélaire d’Hitchcock, dont il se plaît souvent à rappeler les secrets de fabrication. Paris-Brest, à la fois récit et roman, opère une mise en abîme vertigineuse puisque son narrateur, un romancier français, nous raconte comment il compte écrire un roman américain.
Lauréat du Grand Prix RTL Lire 2017 pour son dernier ouvrage, Article 353 du code pénal, il y raconte l’histoire d’un meurtre, mais surtout celle de son meurtrier, Martial Kermeur. Un homme ordinaire, divorcé, piètre père pour son fils, récemment licencié. Le roman prend une dimension sociale et interroge la misère émotionnelle et la solitude, fléaux d’une société individualiste où l’isolement menace toujours.
Bibliographie :
- Article 353 du code pénal (Éditions de Minuit, 2017)
- La Disparition de Jim Sullivan (Éditions de Minuit, 2013)
- Hitchcock, par exemple (Naïve, 2010).
- Cet homme-là... (Desclée de Brouwer, 2009)
- Paris-Brest (Editions de minuit, 2009)
- Insoupçonnable (Editions de minuit, 2006)
- Maladie (Inventaire - Invention, 2002)
- L’absolue perfection du crime (Editions de minuit, 2001)
- Tout s’explique : réflexions à partir d’« Explications » de Pierre Guyotat (Inventaire - Invention, 2000)
- Cinéma (Editions de minuit, 1999)
- Le Black Note (Editions de minuit, 1998)