Tout le programme des débats et rencontres à Bamako

13 novembre 2019.
 

Jeudi 23 novembre

08.00-10.00 : Rencontre avec les élèves des lycées de Bamako, rencontre avec les élèves des CLAEC, conférences dans les universités (J. Chevrier, E. Harris, J. Rouaud, Alain Mabanckou)

Conférence de Jean Rouaud : « pour une littérature-monde en français »
"Nous nous faisions peu à peu à cette idée que le français allait bientôt rejoindre le Walhalla glorieux des langues mortes aux côtés du grec et du latin. Glorieux parce que cet ensevelissement s’accompagnait de toutes les offrandes littéraires produites par cette même langue en bientôt mille ans. Proust se lirait dans la proximité d’Ovide et Montaigne dans celle de Platon. Et on ne voyait pas qui pourrait s’opposer à ce déclin fatal, la fin de la France coïncidant avec la fin du roman, l’affaire semblait pliée. En fait, abusés par cette vision ethno-centriste, on voyait mal. La langue qui s’était installée ailleurs dans le cours de l’histoire, libérée de l’étreinte de la source-mère, devenue autonome, choisie, avait de nouveau à proposer, vue d’Afrique, d’Asie ou des Caraïbes, son interprétation du monde. Et cette émergence d’une littérature-monde, c’est bien la meilleure chose qui pouvait arriver à tous les écrivains de langue française dispersés sur les cinq continents. A condition de bien comprendre que la langue française a quitté l’île de la Cité pour composer un archipel."


•Bibliothèque nationale

11.00-12.00 : CAFE LITTERAIRE
Demain l’Afrique
Une rencontre avec : Abdourahman Waberi, pour son roman « Aux Etats Unis d’Afrique » (Lattès)
La Fédération des Etats-Unis d’Afrique prospère avec ses centres boursiers, ses mégalopoles, ses savants et ses artistes réputés, indifférente au sort des millions de réfugiés de la sanglante et désolée Euramérique qui se pressent à ses frontières ou viennent s’échouer sur les plages d’Alger et de Djerba. Le chemin vers cette terre promise africaine, Maya l’a déjà emprunté, il y a bien longtemps. Elle a été arrachée à la misère et à la faim par un homme providentiel, Docteur Papa, alors en mission humanitaire en Normandie. Il l’adopte et l’emmène à Asmara, en Erythrée.Mais à présent Maya doit partir, retrouver l’Europe et ses maux, se rapprocher des siens. Elle entame un long et douloureux périple vers les terres sombres et misérables qui l’ont vu naître. Une fable cruelle, poétique, drôlatique - dont l’humour, renversant tout à coup le regard, nous porte, mine de rien, à la réflexion...

15.30-16.30 : CAFE LITTERAIRE
Le pouvoir de la parole
Avec : Beyrouk, Ousmane Diarra, Roland Colin, Edem, Rouda, Gary Klang
Une des grandes forces de la littérature africaine, dans sa diversité, est le rapport qu’elle entretient avec l’oralité, c’est-à-dire avec le conte, et au delà du conte, aux mythes - dont les puissances, dans le roman français, sont trop souvent négligées, sinon oubliées. Ousmane Diarra, qui signe chez Gallimard un superbe roman, Vieux Lézard , est aussi un conteur, qui chaque année enchante le festival. Le roman de Beyrouk (Et le ciel a oublié de pleuvoir (Dapper, 2006), aux allures de légende, a la « beauté sèche des routes qui mènent à l’oued ». Roland Colin vient de publier « Les contes noirs de l’ouest africain » (Présence africaine). Edem, avec Port Melo (Gallimard) installe personnages et lecteurs au cœur même de l’écriture. Et qui mieux que Rouda, le slameur qui avait enthousiasmé Bamako l’année dernière, pouvait témoigner aujourd’hui du « pouvoir de la parole » ?

16.30 : INAUGURATION

16.00 : Projection de Kirikou et les bêtes sauvages de Michel Ocelot
(75’, Gebeka Films, France 3 et Cinéma et studio O, 2005)


Vendredi 24 novembre

08.00-10.00 : Rencontre avec les élèves des lycées de Bamako, rencontre avec les élèves des CLAEC, conférences dans les universités (E. Harris, Alain Mabanckou)


•Bibliothèque nationale

Samedi 25 novembre

Bibliothèque nationale

-11.00-12.00 : L’heure du conte
Avec : Ernest Ahippah
Né en Côte d’Ivoire, il vit aujourd’hui en Bretagne. Danseur, musicien, conteur, auteur pour la jeunesse, ce « breton calciné » comme il aime à se présentrer avait enchanté petits et grands l’année dernière. Une raison suffisante pour qu’il nous revienne...


•Bibliothèque nationale

-15.30-16.30 : CAFE LITTERAIRE
Humanimalité
Chaque être humain, dit la légende, possède son double animal : Alain Mabanckou, du coup, nous livre dans son dernier roman l’histoire d’un étonnant porc-épic, chargé par son alterego humain, un certain Kibandi, d’accomplir à l’aide de ses redoutables piquants toute une série de meurtres rocambolesques...
Quel miroir nous tend cet autre, l’animal, à la fois proche et pourtant tenu à distance, auquel l’écrivain prête parfois sa voix, en lequel il découvre souvent un double ?
Ce débat, réunissant des écrivains et des anthropologues interrogera les liens complexes qui unissent hommes et bêtes, la place de l’animal en société et les frontières - parfois poreuses - entre ces mondes.
Avec : Ismaïla Samba Traoré, Alain Mabanckou, Moussa Konaté, Roland Colin, Jean-Pierre Dozon.
Rencontre organisée en lien avec le numéro 163 de la revue Notre Librairie "Indispensables animaux".

-16.00 : Projection du dessin animé « Ti’Tom, les aventures Outre-mer »
EN partenariat avec RFO
Coproduction RFO, Cross River Productions, Cross River Mascareignes / ProDOM, Canal Réunion, Caribara. Avec la participation de Ma Planète. D’après une idée originale de Jean-Marc Desrosiers et Michel Gantier.
Ti’Tom, les aventures Outre-mer est né de cette envie de produire une série d’animation pour les enfants d’Outre-mer avec le concours et le savoir faire des techniciens de l’Outre-mer. Le premier épisode de TI’TOM a été diffusé dans 19 pays, participant ainsi à la reconnaissance et à la découverte de la culture et de la beauté de l’Outre-mer à travers le monde.
Ti’Tom est un curieux petit animal. Avec ses grandes oreilles et sa drôle de frimousse, il ne ressemble à aucun autre. Orphelin et solitaire, TI’Tom vivait heureux sur son île jusqu’au jour où le rat trafiquant d’animaux rares, BACARIN, l’arrache à ses parents adoptifs.Ti’Tom apprend alors un secret qu’il n’aurait jamais dû découvrir : quelques part dans le monde vit sa famille, les Domino. Désormais rien, ni même BACARIN n’empêcheront Ti’Tom de retrouver ses parents...Même s’il devait les chercher jusqu’au bout du monde ! Ainsi commence le voyage en Outre-mer ...

Cette projection, en partenariat avec RFO sera suivie d’un goûter et d’une distribution de goodies.

-16.30-17.30 : RENCONTRE
Festin de la détresse : biens matériels, biens spirituels.
Avec : Aminata Sow Fall et Jean Rouaud
Chronique d’une famille et d’une cour, Festins de la détresse le dernier livre d’Aminata Sow Fall, nous plongent au cœur de vies en proie aux absurdités que provoquent les changements économiques et sociaux, trop rapides pour le temps d’une vie humaine. Puissant dans la mémoire complexe du chant africain, Aminata Sow Fall veut "changer la croyance selon laquelle la nourriture et les biens matériels sont seuls nécessaires à la survie », et souligne fortement « l’importance de créativité et des besoins spirituels » - plus importants, dit-elle, que des biens matériels qui ne suffisent pas à fonder la dignité d’un être humain.
Une belle rencontre en perspective entre la grande dame des lettres africaines et Jean Rouaud, prix Goncourt 1990, qui vient récemment de publier l’Imitation du bonheur (Gallimard)

•Centre Culturel français


Dimanche 26 novembre

•Bibliothèque nationale

-10.00-11.00 : CAFE LITTERAIRE
Entre Afrique et Amérique
Avec : Eddy L. Harris, Mamadou Mahmoud N’Dongo, Alain Mabanckou.
Alain Mabanckou, écrivain africain, enseigne la littérature aux Etats-Unis, Eddy Harris, une des figures majeures de la littérature américaine, interroge avec passion à travers ses romans l’histoire du peuple noir, Mamadou Mahmoud N’Dongo plonge dans l’enfer de la haine raciale aux Etats-Unis...

-11.00-12.00 : CAFE LITTERAIRE
Afrique, nouvelle vague
Avec : Abdourahman Waberi, Garba Tapo, Koffi Kwahulé, Edem.
La littérature africaine est en pleine effervescence, fait découvrir chaque année des voix nouvelles. Peut-on distinguer de grandes tendances, des similitudes de thèmes, de points de vue ? Edem, togolais devenu canadien (Port Melo, Gallimard) Garba Tapon, malien (Faatankin, Jamana) Koffi Kwahulé, né en Côte d’Ivoire (Baby face, Gallimard) : autant de livres qui ont marqué cette année littéraire. Avec ( c’est un comble !) Abdourahman Waberi, déjà, dans le rôle du grand frère, et témoin...

-15.30-16.30 : Musique et spectacle poétiques préparé par les élèves de Bamako

-16.30-17.30 : En guise d’au revoir
Spectacle d’Ernest Ahippah
Atelier BD avec Alain Brézault
Slam avec Rouda et les participants à l’atelier