Voyage de François de l’Estra : Aux Indes Orientales (1671-1676)

Chandeigne

27 mai 2019.
 

François de L’Estra, jeune noble parisien, s’embarque en 1671, sur un navire de l’éphémère Compagnie royale des Indes orientales créée par Louis XIV et Colbert, qui admirait et haïssait tant les Hollandais calvinistes et leur propre entreprise commerciale (VOC). Son périple qui durera 5 ans dans le monde asia­tique et se terminera en captivité chez les Hollandais à Batavia, a donné lieu à la Relation ou journal d’un voyage nouvellement fait aux Indes orientales, imprimée en 1677. L’Estra, homme enjoué et prêt à affronter toutes les aventures, propose un regard plus complet que les voyageurs qui l’ont précédé. Ses observations des us et coutumes à Goa, Ceylan, au Bengale et à Batavia, brillent par une ouverture d’esprit et une objectivité « pré-ethnographique » plutôt rares à l’époque. Sans doute regardait-il par le petit bout de la lorgnette le grand projet de Louis XIV de donner à la France une place sous le soleil d’Asie, mais sa relation, rédigée d’une plume alerte, n’en a que plus de charme.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Prisonniers des glaces. Les expéditions de Willem Barentsz et la découverte du Spitzberg

Chandeigne - 2018

Willem Barentsz est le navigateur hollandais le plus célèbre en son pays, mais sa figure reste peu connue en France. Pourtant, il fut l’un des premiers à tenter le passage du nord-est vers la Chine lors de trois voyages mémorables de 1594 à 1596. Lors du troisième, il redécouvrit l’archipel du Spitzberg, le Svalbard des Vikings, dont la connaissance s’était depuis perdue. Poursuivant plus à l’est, son navire fut pris par les glaces au nord de la Nouvelle-Zemble.

Les dix-sept marins, ignorant tout de la réalité de la nuit polaire, durent hiverner de longs mois dans une cabane qu’ils bâtirent, se nourrissant de renards et luttant chaque jour contre les ours affamés, le scorbut et le froid extrême. L’été venant, constatant que leur vaisseau était à jamais perdu, les hommes se résignèrent à regagner en chaloupe la Norvège. Lors de ce voyage de 2800 km sur une mer partiellement gelée, Barentsz trouva la mort, mais douze survivants revinrent à Amsterdam où le récit de leurs exploits fut imprimé et connut un immense succès en Europe avant de retomber dans l’oubli, jusqu’à ce qu’un navire retrouve la « cabane de survie » en 1871 et rapporte des centaines d’objets quotidiens, parfois très émouvants, que les hommes avaient laissés sur place.

Traduit par Xavier de Castro (pseudonyme de Michel Chandeigne)