Kjell Ola Dahl a cessé d’enseigner pour se consacrer à l’écriture, qu’il délaisse parfois pour s’occuper de ses champs. L’homme dans la vitrine est son deuxième roman. C’est la première des enquêtes des inspecteurs Gunnarstranda et Frølich, nous attendons déjà la suite à l’automne 2008.

DAHL Kjell Ola

Norvège

28 février 2007.
 
Kjell Ola DAHL
©Jo Michael

Kjell Ola Dahl est né en 1958 en Norvège. En 2000, il cesse d’enseigner pour se consacrer à l’écriture, qu’il délaisse parfois pour entretenir son tracteur et s’occuper de ses champs.
Après 96°, L’homme dans la vitrine est son deuxième roman à paraître dans la Série Noire. C’est la première des enquêtes des inspecteurs Gunnarstranda et Frølich que vous retrouverez dans le prochain livre de K.O. Dahl, Le quatrième homme, à paraître à l’automne 2008.

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Bibliographie :

Résumé de L’homme dans la vitrine :

Reidar Folke Jespersen est un vieil homme acariâtre atteint d’un cancer. Agé de 79 ans, il est marié à la belle Ingrid, de vingt-cinq ans sa cadette. Un vendredi matin, Reidar observe sa femme alors qu’elle se rend chez son amant, qui n’est autre que son ancien professeur de danse. Il va ensuite retrouver ses deux frères qui possèdent avec lui un tiers du commerce d’antiquités. Les deux frères veulent vendre la boutique pour couler des jours tranquilles, mais Reidar refuse et part en claquant la porte. Puis il appelle sa femme au domicile de son amant et lui ordonne de cesser immédiatement cette relation. L’après-midi, il se rend à la réserve du magasin. Habillé en smoking, il attend une belle jeune femme avec qui il boit du sherry tout en écoutant du Schubert. De retour chez lui, un homme l’attend au pied de son immeuble. Ils se disputent férocement et Reidar gifle celui qui l’attendait avant de rentrer chez lui pour un dîner familial particulièrement tendu. Durant la nuit, Ingrid se réveille, agitée. Elle croit sentir la présence de quelqu’un dans l’appartement mais surtout Reidar a disparu !
Le lendemain matin, les inspecteurs de police Gunnarstranda et Frølich arrivent au magasin d’antiquités. Le cadavre de Reidar est exposé, nu, dans la vitrine, vidé de son sang après avoir reçu un coup de baïonnette. Une ficelle rouge est nouée autour de son cou, le corps a une blessure au flanc, trois croix sont dessinées sur le front, au marqueur, ainsi qu’une lettre et trois chiffre : J 195. Dans la boutique, pas de trace d’effraction ni de vols. Pour les deux inspecteurs, une enquête difficile commence : les pistes sont tellement nombreuses (Reidar était si peu apprécié), qu’ils ne savent pas où donner de la tête. Surtout que le secret du crime se trouve enfoui dans le passé, un passé peu glorieux qui remonte aux heures de la Seconde Guerre mondiale et que Reidar s’est toujours attaché à cacher...

L’homme dans la vitrine est un roman d’enquête, nous suivons les recherches méthodiques des deux policiers pour atteindre la vérité.
K.O. Dahl utilise tous les ressorts classiques du genre : les interrogatoires et les contre-interrogatoires, la présence de personnages ambigus qui ont tous quelque chose à se reprocher. L’auteur ne cesse de nous manipuler en distillant des rebondissements crédibles, en nous fourvoyant dans des fausses pistes qui s’emboîtent les unes aux autres telles des poupées russes. Les personnages sont denses, leurs psychologies fouillées et l’auteur joue avec la palette sombre des sentiments humains (le désir, l’amour déçu, la vengeance, la dissimulation et les fantômes du passé). Le ton est réaliste, procédurier et inscrit L’homme dans la vitrine dans la catégorie des « whodunnit ». Bien sûr, nous retrouvons également cette patte nordique qui confère son originalité à ces polars venus du froid : nous suivons le quotidien des deux inspecteurs, notamment celui de Gunnarstranda qui tente d’oublier la médiocrité humaine en s’occupant de son poisson rouge une fois la nuit tombée tout en sirotant un whisky bien tourbé. L’enquête se déroule en plein hiver et la neige, le gel, le froid nous enveloppent dès les premières pages. Enfin, sans pour autant dévoiler entièrement la résolution de l’intrigue, la fin de l’enquête est également un moyen pour l’auteur de se pencher sur le passé de la Norvège et de s’interroger sur la responsabilité de ses concitoyens durant cette sombre époque et sur la fascination de certains pour l’idéologie nationale-socialiste. À l’arrivée, L’homme à la vitrine est un roman policier à la fois divertissant et dense qui satisfera tous les amateurs d’enquête policière réaliste.