Bagdad, Zone Rouge

Fayard

17 janvier 2014.
 

« Rouler ! Rouler dans Bagdad, indéfiniment, sans vraie raison, si ce n’est que tu veux voir, voir ce qui se passe, même s’il ne se passe rien de sensationnel. Tu ne te lasses pas de regarder à quoi ressemble une ville morte, figée dans la peur, une ville où personne n’est censé se promener. Rouler dans cette ville, c’est se laisser aller à l’envoûtement du spectacle qui défile devant tes yeux, comme au cinéma. Sauf que tu es à Bagdad-la-mystérieuse, Bagdad-la-maudite, Bagdad-l’oubliée. Rouler à défaut de pouvoir faire autre chose, rouler pour se convaincre qu’on existe, que la ville n’est pas un mirage, qu’elle fonctionne cahin-caha et que tu en témoigneras. Rouler, ici, c’est comme prendre un tranquillisant, ou un excitant, ou peut-être bien les deux, ça dépend. Car rouler c’est se perdre, et c’est aussi se laisser aller à franchir courageusement d’invisibles frontières. » A. N.


Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Un continent derrière Poutine ?

Seuil - 2018

En mars 2018, au moment de la publication du livre, le peuple russe se prononcera sur la réélection de Vladimir Poutine à la tête du pays. Selon toute probabilité, alors que sa personnalité suscite débat et controverse à l’extérieur de ses frontières, mais aussi dans certains cercles en Russie, cette réélection sera une formalité. Par le choix subjectif de quelques rencontres sans tabou, ces portraits de plusieurs familles ou couples montreront le peuple dans sa complexité, donneront à voir en quoi Vladimir Poutine l’a fait évoluer, à travers une palette de points de vues réalistes. Et pas seulement dans les zones urbaines ni exclusivement dans la Russie occidentale. A travers ces portraits, Anne Nivat raconte en quoi ce pays n’est pas tout à fait celui qu’on nous décrit en Occident. En quoi voter Poutine n’est pas, dans la tête des Russes, forcément voter pour un “dictateur”. Montrer l’étendue des possibilités et des situations dans cet immense pays, en commençant par l’extrême-est pour remonter, comme, en son temps, le Nobel de littérature Vladimir Soljenitsyne, jusqu’à sa partie européenne. Conter la vie des Russes ordinaires baignés dans le système “poutinien”, évoquer l’attitude “compréhensive” vis-à-vis de la corruption, la fin de l’humiliation versus la stabilité du pouvoir, pourquoi même les opposants ne remettent pas en cause l’annexion de la Crimée, le post-capitalisme…