Journaliste de presse, de radio et de télévision, Bernard Pivot a animé pendant vingt-huit ans des émissions littéraires sur France 2 : Ouvrez les guillemets, Apostrophes, Bouillon de culture. Né dans le Beaujolais, il était peut-être destiné à écrire son Dictionnaire Amoureux du vin.

PIVOT Bernard

France

30 mars 2007.
 
Bernard PIVOT
© D. R.

Bernard Pivot est né Quincié-en-Beaujolais en 1935. Après un bref passage en faculté de droit, il s’inscrit au CFJ (Centre de formation des journalistes). Il sort vice-major de sa promotion et y rencontre d’ailleurs sa femme. Il se forme au journalisme économique pendant un an puis intègre Le Figaro littéraire en 1958 en tant que rédacteur, puis chef du service littéraire. En 1973, il produit et anime le magazine littéraire « Ouvrez les guillemets » sur la première chaîne en 1973. L’année suivante, l’ORTF éclate et Bernard Pivot lance la célèbre émission littéraire « Apostrophes », dont la première est diffusée sur Antenne 2 en 1975. C’est à cette date qu’il fonde le magazine Lire, il sera directeur de la rédaction jusqu’en 1993, puis occupera le poste d’éditorialiste jusque 1998.
En 1986, il anime l’émission Les Dicos d’or sur Antenne 2 puis sur France 3 où il organise et co-présente le championnat du monde d’orthographe de langue française. Il devient en 1991 producteur-présentateur de Bouillon de culture, émission non moins légendaire. Enfin, après avoir siégé au Prix Interallié, Bernard Pivot est désormais membre de l’Académie Goncourt.
Si 2004 est sans conteste l’année de la consécration (il est élu à l’Académie Goncourt) , 2005 est l’année des adieux : Bernard Pivot annonce officiellement son départ en retraite, mettant un point final à toutes ses émissions. De quoi lui laisser le temps de continuer l’écriture. Son lieu de naissance le prédestinait peut-être à publier son Dictionnaire Amoureux du vin…

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Bibliographie :

DVD Les Grands entretiens de Bernard Pivot :

Argumentaire de Dictionnaire Amoureux du vin :

Qu’il nous parle d’un temps révolu où, dans les rédactions de journaux, on buvait peut-être autant qu’on écrivait. Qu’il nous entretienne de Montesquieu ou bien encore de Lamartine, tous deux propriétaires-récoltants, qu’il évoque pour nous la Romanée Conti ou le château Chasse-spleen, que nous lui emboitions le pas pour descendre à la cave ou bien encore pour une dégustation, tout dans ce livre respire le plaisir de la compagnie des autres, la gaîté communicative. Le Dictionnaire amoureux du vin, c’est un dictionnaire amoureux de la vie.

Petit florilège :
« La grande supériorité de la cave sur le grenier, c’est qu’en plus du passé qu’ils détiennent l’un et l’autre, la cave a de l’avenir. » « Les vins français dans la bouche des Français sont incontestablement les plus causants du monde. Même après avoir été bus, ils continuent de jacasser. » « Allez donc savoir pourquoi il y a tout de suite moins de plaisir lorsque la dégustation s’appelle examen organoleptique ! » « En Italie, après le Concile de Trente, les feuilles de vigne furent chargées d’une vilaine besogne : recouvrir sur les tableaux et sur les statues le sexe des femmes et des hommes. Combien d’Adam et Eve, alors, avec une feuille de delizia di vaprio, de lambrusco grasparossa ou de chingo bianco collée par un coup de vent miraculeux sur leurs zizis premiers ? On avait surnommé ces peintres retoucheurs des « braguetteurs ». La feuille de vigne est restée longtemps le symbole de la pudibonderie, de l’hypocrisie, de la censure, alors qu’elle protège le raisin et prélude aux vendanges et aux joies, quelques fois paillardes, qui en découlent. »