FINKELSTEIN Bluma

Israël - France

5 avril 2007.
 
Bluma FINKELSTEIN
D-R

D’origine roumaine, Bluma Finkelstein est Professeur émérite de littérature française et comparée à l’Université de Haïfa où elle vit.
Voix majeure dans la littérature israélienne francophone contemporaine, elle a reçu en 2002 le ’Prix du Président de l’Etat d’Israël’ pour son œuvre en langue française (prix attribué pour la première fois à un écrivain francophone israélien).
En 2008, Bluma Finkelstein a été décorée de ’l’Ordre National du Mérite’ par M. l’Ambassadeur de France en Israël, sur décision du Président, M. Jacques Chirac, pour s’être attachée tout au long de sa carrière universitaire à promouvoir la langue et la culture françaises.
Responsable du dossier de la Culture à la Mairie de Haïfa et conseillère municipale, Bluma Finkelstein a été l’initiatrice de nombreux projets culturels, comme celui du ’Chemin des Poètes’ et elle continue de militer pour le rapprochement israélo-palestinien.
Elle est la Directrice artistique du Festival Etonnants Voyageurs à Haïfa qui se tiendra du 16 au 19 octobre prochains. Elle a publié 30 recueils de poèmes en France, ainsi que trois essais littéraires. Ses poemes ont été traduits en hebreu par le poete Aharon Amir ainsi qu’en roumain.
Bluma Finkelstein prépare actuellement un essai intitulé Moïse est un autre, foi juive et foi chrétienne.

In english


Bibliographie :

Recueils de poèmes :


Extrait :

Ecrire ce n’est que des mots
mais un puits à paroles peut-il donner de l’eau ?
peut-il remplir l’attente et paraître une mer ?
J’écris je creuse : petite fourmi
Veut devenir vautour
*
Ma voix s’arrache à la pesanteur nulle des vocables
mes yeux vident leur vue sur la page en attente
mais une seule larme ne suffit pas pour écrire
il faut beaucoup souffrir pour bien pleurer
le soleil viendra-t-il assainir la mare
et sécher le bourbier ?
*
Ne dis rien et le dictionnaire restera lettre morte
sur ce champ de bataille une feuille ne peut rien
laisse les glossaires cache le stylo meurs à ta vérité
respire ton quart d’heure de vraie liberté
*
Etre la trace des mondes enfouis
sous des sables sans nom sans âge sans espoir
ne pas dire la lune taire le soleil
écouter l’arbre qui annonce la lisière d’une forêt
*
Jamais la même figure
jamais la même image
le silence c’est rien
étalée sur une page
*
Superbe la langue qui n’a plus que des signes
marquant la pause totale et l’arrêt du glas
magnifique la mort de l’écrit qui s’étale
sur ce que vie signifie de vie
*
Comme le vol de l’aigle en montagne
comme la blancheur de la neige comme la chaleur du désert
naturels et paisibles à leur place immuable
ainsi les mots pour l’homme qui n’a que les mots
pour vivre et mourir
*
Après les mots l’apaisement
et avec lui le silence superbe
le magnifique silence de la terre
dans sa profondeur amorphe mais pacifique
*
Une parole écrite pèse
comme ce granit qui s’appuie sur la terre
de tout son poids de pierre
La parole d’une seule bouche
est une toile d’araignée qui nous tient prisonniers
dans ses fils d’acier
*
J’assainis la source où trempent
mes nostalgies L’ardeur de dire :
poésie
use mes réticences et j’abonde
en paroles que je vole au silence


Essais littéraires :

Argumentaire de L’Héritage de Babel :

Physiquement, nous vivons après Babel, mais spirituellement, nous en sommes les héritiers directs. Est-ce un bon ou un mauvais héritage ? Quels avantages pourrons-nous tirer de l’enseignement biblique concernant la destruction de la Tour de Babel ? N’aurions-nous pas été plus tranquilles et moins hargneux les uns envers les autres, si l’unité du genre humain eût été acquise lors de la construction de la Tour ?