William Blake ou l’infini

Albin Michel

17 janvier 2014.
 

Un soir de novembre 1757, au-dessus d’une échoppe de bonnetier, naît à Londres, William Blake. D’aucuns pensent que l’Humanité est alors à la fin d’une époque et qu’il lui faut entamer un nouveau cycle. Cette renaissance, Blake en sera le prophète. Pour retrouver la joie que nous portons en nous, dit-il, il suffit de nettoyer les fenêtres de la perception. Ayant vu Dieu à huit ans, puis un arbre « rempli d’anges », on le croit fou. Il dessine, peint, grave, écrit de longs poèmes prophétiques.
C’est à l’intensité de sa vision qu’on doit ses gravures hallucinées, ses teintes d’un autre monde, ses apocalypses décrivant la détresse et la terreur de son temps. Blake était un révolutionnaire qui voulait bannir l’injustice et promouvoir l’égalité. Mais sa vision s’étend bien au-delà d’un horizon politique borné par des politiciens qu’il méprise. Il est un des premiers à dénoncer un système : celui mis en place par la soif de profit. A l’argent-roi, devenu le but unique de l’existence, il oppose l’esprit, c’est-à-dire la poésie et l’art. Bien entendu, il eut toute son époque contre lui : critiques en colère, public absent, échecs répétés, accusations virulentes, insultes. Condamné à la solitude et à la pauvreté, il n’en continua pas moins de poursuivre son chemin.

Christine Jordis le suit pas à pas, jusqu’à nous, et en fait notre contemporain. Née en Algérie, Christine Jordis a étudié à la Sorbonne et à Harvard. Auteur d’une thèse de doctorat sur l’humour noir anglais, elle a été responsable de la littérature au British Council et a dirigé la littérature anglaise aux éditions Gallimard. Collaboratrice du Monde des livres, elle est membre du Prix Femina. Elle est l’auteur d’une quinzaine de livres, tous primés.


Revue de presse

 

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Récit

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Au XVe siècle, dans le Japon médiéval, Kotaro et Hikojiro, deux intouchables, grandissent avec un seul rêve : intégrer l’escadron des jardiniers du shogun et marcher dans les pas de leur modèle, le grand moine zen, Ikkyu Sojun. Les frasques et provocations de ce moine rebelle marquent l’époque autant que ses prodigieux talents. Tout enfant, il est arraché à sa mère, suit l’enseignement rigide des monastères et connaît enfin l’éveil, lors d’une promenade méditative, lorsqu’il entend le « chant du corbeau ». Suivent trente ans d’errance. Refusant les titres et les honneurs, cet électron libre poursuit son zen à lui, passe du temple au bordel, tombe sur le tard follement amoureux d’une chanteuse aveugle, écrit de sublimes poètes érotiques qu’il jette au vent… À si bonne école, comment les deux parias parviendront-ils à sortir de leur misère ?