Journaliste marocaine, Kenza Sefrioui est une femme d’engagement. Après avoir écrit pour le magazine Le Journal hebdomadaire, et Babelmed, site des cultures méditerranéennes, elle milite aujourd’hui au sein de l’association « Racines », qui œuvre pour le développement culturel au Maroc.
Après un cursus de littérature comparée à la Sorbonne et d’arabe littéral à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales), elle consacre sa thèse de doctorat à la revue Souffles, publiée en 2013 sous le titre La revue Souffles, 1966-1973 : espoirs de révolution culturelle au Maroc. Née en 1966 à l’initiative de quelques poètes et intellectuels dont Abdellatif Laâbi, cette revue, qui condamne la politique répressive d’Hassan II et prône la révolution culturelle, a joué un role moteur dans le renouveau culturel du pays. Pour l’auteure, si « cette tribune ouverte à toutes les recherches novatrices » a cristallisé l’activité culturelle de cette époque, les écrits de la revue sont toujours d’actualité, les « Marocains ne bénéfici[ant] toujours pas d’une pleine liberté d’expression ». En 2013, Kenza Sefrioui remporte pour son ouvrage, le prix Grand Atlas dans la catégorie Essais francophones.
Depuis 2010, aux côté de Aadel Essaadani et Dounia Benslimane, elle milite au sein de la très dynamique association « Racines », engagée pour le développement culturel, social et humain au Maroc. Ses missions sont nombreuses : interpeller les dirigeants sur leur politique culturelle, faire réagir les intellectuels et les producteurs culturels, mais aussi organiser des collectes, aider à construire des réseaux nationaux et régionaux, susciter des débats sur les arts, la culture et les industries créatives au Maroc et en Afrique… Racine est également représentante nationale du réseau africain The ARTerial Network. L’objectif de ce réseau est d’œuvrer – dans le cadre d’une coopération sud-sud – pour la mise en place de véritables politiques culturelles en Afrique, pour la protection des droits des artistes et la propriété intellectuelle, pour la promotion de la culture en tant que droit humain et en tant que facteur de développement ainsi que pour la mise en place d’une industrie créative pérenne.
Bibliographie :
- La revue Souffles, 1966-1973 : espoirs de révolution culturelle au Maroc (Éditions du Sirocco, 2013)