LOI Emmanuel

France

16 avril 2014.
 

Ce qui m’intéresse c’est l’écriture qui ne raconte pas de salade, c’est-à-dire pas d’encombrement narcissique. Travaillée à l’os.

© A.di Crollalanza

La carrière littéraire d’Emmanuel Loi a démarré de façon peu banale : alors qu’il est incarcéré pour cinq ans suite à un braquage, il lit beaucoup - entre autres, tout Faulkner et Balzac - et publie son premier ouvrage, L’Écriture de peu (Christian Bourgois, 1979), pendant cette période. Il est aujourd’hui auteur d’une œuvre plurielle et dense, souvent d’inspiration autobiographique, touchant à tous les genres (roman, théâtre, poésie, essai) tout en évitant les étiquettes et la pensée pré-formatée.

Il vit à Marseille depuis plus de trente ans et décrit la cité phocéenne comme « un égout à ciel ouvert ; un égout auquel je suis très attaché. » C’est cette relation ambivalente entre passion et rejet, amour et haine, qu’il développe dans son dernier livre, Marseille Amor, hommage à une ville profondément mélancolique. Il lui consacre également une nouvelle dans le recueil Marseille Noir, dirigé par Cédric Fabre, dans lequel on retrouve des auteurs tels que François Beaune, Minna Sif ou encore Christian Garcin.


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Portrait d’Emmanuel Loi dans Le Monde Livres

Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Marseille amor

Seuil - 2014

Il est né dans les Vosges, mais c’est sans doute à Marseille qu’il trouve ses plus sûres racines ou amarres. Pour le meilleur et pour le pire. Cette ville chaotique, mystérieuse, vénéneuse peut-être, agitée, il y débarque dans les années soixante-dix, sur fond d’agitation politique, avec toute sa soif de liberté.

Et c’est dans cette ville que revient de nos jours Emmanuel Loi, toujours aussi indocile, pour arpenter le terrain de sa mémoire en une errance urbaine qui réveille les fantômes et constate les réalités d’un aujourd’hui, où ne se retrouvent plus tout à fait les saveurs d’antan.

Dans un mélange de haine et d’amour, l’auteur empoigne Marseille à bras le corps, il se perd, sort des sentiers battus, cherche à comprendre le mystère de ce port des grands brassages. Il est supposé livrer un texte de commande, une étude urbaine. Mais il est trop rétif à la contrainte pour jouer tout à fait le jeu. Et régulièrement, il s’échappe de la ville pour aller vider, en Seine-et-Marne, la maison de sa mère, dans le deuil encore béant de celle-ci.