Le Laitier de nuit

Liana Levi

8 avril 2014.
 

spip_logo“Il est impossible de suivre les histoires, une vie n’y suffirait pas. Mais au moins sait-on une chose : par quoi tout à commencé.” Ce point de départ, c’est le meurtre d’un estimable pharmacien en plein centre de Kiev. A partir de là, Andreï Kourkov s’attache aux tribulations d’une petite dizaine de personnages, tour à tour grotesques et attachants - un agent de sécurité somnambule, un vigile amoureux, un douanier mal à l’aise, un chat qui ressuscite avec obstination, un psychiatre persuadé que le monde devrait être gouverné par ses confrères plutôt que par les fous, un député soucieux de rester éternellement jeune, une jeune femme qui se rend tous les matins dans un étrange centre de collecte pour donner son lait… Autant d’énigmes et de faits singuliers qui d’abord s’entrecroisent pour peu à peu tisser la trame, pas seulement d’un roman, mais bel et bien d’un pays tout entier. Ce récit à plusieurs voix qui, de prime abord, peut sembler n’être qu’un savoureux divertissement, une peinture ironique de l’Ukraine postsoviétique, acquiert par la force des symboles qu’il manipule, une singulière épaisseur philosophique.

Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les abeilles grises

Liana Levi - 2022

Dans un petit village abandonné de la « zone grise », coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte : Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’« apithérapie ». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert…

Traduit du russe (Ukraine) par Paul Lequesne.