TAJADOD Nahal

Iran / France

16 avril 2013.
 

Biographie

© Tina Merandon

Chercheuse brillante, spécialiste des interactions religieuses entre la Perse et la Chine ancienne, cette femme de lettres d’origine iranienne a reçu en 2007 la Grande médaille de la francophonie.

Née en 1960 à Téhéran dans une famille d’érudits francophiles (son père traduit Victor Hugo en persan), elle quitte l’Iran pour la France en 1977, deux ans avant la Révolution islamique, et étudie à l’INALCO où elle obtient un doctorat de chinois. Sa thèse, "Mani, le Bouddha de lumière", porte sur l’apport iranien à la culture et à la civilisation chinoises. Spécialiste du manichéisme perse, syncrétisme de bouddhisme et de christianisme né dans l’Iran du IIIème siècle, traductrice du poète perse Rûmi,
elle a publié plusieurs essais dont Les Porteurs de Lumière (1993) et Sur les pas de Rûmi (2006).

Après deux premiers récits d’inspiration autobiographique, Passeport à l’iranienne (2007) et Debout sur la terre (2010), elle publie en 2012 un roman intitulé Elle joue, un passionnant jeu de miroirs entre deux femmes iraniennes qui se racontent tour à tour leur pays d’enfance. Inspiré d’une série d’échanges avec l’actrice Golshifteh Farahani, l’héroïne d’A propos d’Elly et de Syngué Sabour d’Atiq Rahimi, véritable star, aujourd’hui interdite de séjour dans son pays pour avoir tourné dans un film américain, ce livre confronte deux générations de femmes, deux Iran. Sous ses faux airs de mélo, de farce ou de tragédie, Elle joue raconte, entre soupirs, lamentations et rire les bouleversements de l’Histoire.

In english


Bibliographie :


Présentation de Elle joue

Deux femmes se parlent. Deux Iraniennes. La première, née après la révolution de 1979, et qui n’a connu que le régime islamique, est une jeune comédienne au succès grandissant. La seconde, écrivain reconnu, a grandi dans l’Iran du Shah.

Nous les suivons pas à pas dans leur vie quotidienne. La première raconte son enfance, sa découverte de l’amour, ses engagements politiques, ses démêlés avec la censure, son exil. La seconde, installée à Paris depuis trente ans, se souvient de l’Iran de sa jeunesse où elle pouvait se promener sans foulard et en minijupe.
Un roman à deux voix se construit, drôle, pathétique, violent, doux parfois. Les deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent la vie des femmes dans l’Iran d’aujourd’hui.

Dans ce livre bouleversant qui ne ressemble à aucun autre, Nahal Tajadod retrouve les accents de vérité qui ont fait le succès de Passeport à l’iranienne.


Revue de presse :


Argumentaire de Passeport à l’Iranienne :

Comment le renouvellement d’un passeport permet d’avoir un point de vue totalement différent et finalement drôle de la vraie vie à Téhéran aujourd’hui. Voilà ce que nous offre le récit de Nahal Tajadod à partir d’une histoire authentique qui lui est arrivée en avril 2005. Pour obtenir le précieux document, toute la folie, la générosité, l’humour d’un peuple pourtant sous une lourde emprise politique, apparaît dans une galerie de portraits. Deux photographes spécialistes de portraits islamiques lui présentent un médecin légiste qui troque des organes... Des femmes en noir attendent assises dans la rue l’ouverture des administrations... Une maquerelle qui veut envoyer des filles à Dubaï... Une grand-mère qui offre une poule vivante à un militaire implacable... Un chauffeur qui s’indigne que l’on refuse ’la bombe’ à l’Iran alors que les Indiens et les Pakistanais - qui pourtant ont la peau plus foncée - la possèdent... Un technicien qui cache une parabole TV dans une marmite d’offrandes religieuses... Un autocuiseur qui mérite une bénédiction...