Pour Marion Gervais, le film documentaire s’est imposé comme une évidence. Formée aux Ateliers Varan, elle créé au travers de ses films des portraits de gens dignes et forts, déployant l’ampleur de sa palette humaniste au profit de ceux que rien ne semble effrayer, qui refusent de courber l’échine, ceux qu’elle appelle « les petits combattants de la vie ». Dans Anaïs s’en va-t’en guerre, sa production sortie en 2014, elle livre, en dehors de tout voyeurisme, le quotidien d’une jeune femme de 24 ans seule contre tous et prête à tout pour devenir agricultrice. Dans La Belle Vie, film né de sa web-série La bande du skate park et nommé Étoile de la Scam 2017, elle dresse le portrait saisissant et empli de vie d’un petit groupe d’adolescents tuant l’ennui à coups de virées en skate, d’imagination, et de rêves, surtout. Elle continue de battre la mesure d’une vie vécue hors des sentiers battus avec son nouveau film, Anaïs s’en va aimer, suivant Anaïs dans sa poursuite de la maternité dans une œuvre marquante pour son authenticité et l’attention au détail qui caractérise si bien sa réalisatrice.