Matinée

Pour saluer Paulo Lins : La Cité des hommes

28 mai 2014.

UNE MATINÉE, SAMEDI 10H-13H, THÉÂTRE CHATEAUBRIAND

 

La sortie de son roman, La Cité de Dieu, en 1997, fut un électrochoc au Brésil : une formidable plongée dans l’enfer d’une favela de Rio, vue à travers le regard d’un de ses anciens habitants, qui conjuguait une précision quasi-ethnographique et un souffle romanesque exceptionnel. Scandale, débats, polémiques reprirent de plus belle, à l’occasion de son adaptation au cinéma par Fernando Meirelles, en 2002, nominée aux Oscars, aux Golden Globes, présentée à Cannes. Et à son adaptation aussi à la télévision, sous forme d’une série pour laquelle Paulo Lins écrira le scénario de plusieurs épisodes : La Cité des hommes. Il vient de publier au Brésil, à paraître en septembre chez Asphalte : Depuis que la samba est samba.

La Cité de Dieu, 10 ans plus tard

Projection donc, à 10h, de deux épisodes de La Cité des hommes, une rencontre, puis la projection d’un documentaire passionnant de Cavi Borges et Luciano Vidigal La Cité de Dieu, 10 ans plus tard : ce que sont devenus Buscape, Ze Pequeno, Manu le Coq, les protagonistes du film, gamins des rues recrutés dans la favela.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La Cité de Dieu

Gallimard - 2003

Paulo Lins a passé son enfance dans une favela de Rio de Janeiro. Pour écrire La Cité de Dieu, il a mené pendant plusieurs années des recherches sur le crime organisé dans les bidonvilles brésiliens.

« Les nouveaux occupants apportèrent les ordures, les boîtes de conserve, les chiens bâtards, les Échous et les Pombagiras sur des colliers sacrés, les jours de rixes, les vieux comptes à régler, les lambeaux de rage de coups de feu, les nuits pour veiller les cadavres, les marques des crues, les troquets, les marchés du jeudi et du dimanche, les vers rouges dans le ventre des enfants, les revolvers, les représentations d’Orichas entortillées autour du cou, les poulets pour les offrandes, les sambas chantées et syncopées, les jeux clandestins, la faim, la trahison, les morts, les christs sur des chaînettes fatiguées, les forrós chauds pour danser, les lampes à huile pour éclairer le saint, les petits fourneaux à charbon, la pauvreté pour vouloir s’enrichir, les yeux pour ne jamais voir, ne jamais dire, jamais, les yeux et le cran pour faire face à la vie, déjouer la mort, rafraîchir la rage, ensanglanter des destins, faire la guerre et être tatoué. »

Traduit du portugais (Brésil) par Henri Raillard