TEMPS FORTS SAMEDI 7 JUIN

Après-midi Brésil

6 juin 2014.

SAMEDI 13H30-19H, AUDITORIUM (PALAIS DU GRAND LARGE)

 

En ouverture, un documentaire couvert de prix, nominé aux Oscar, sur une favela de Rio : Faleva rising. Suivi d’une rencontre « Dans l’enfer des villes » avec ces écrivains nouveaux, dont certains appelés « de la périphérie », qui disent la fureur des grandes mégapoles. Puis, à travers le film Romances de terre et d’eau à 16h30, la découverte de la culture si particulière du Brésil du Nordeste, suivi à 16h45 d’une rencontre avec les écrivains et les réalisateurs qui s’y rattachent. Les deux pôles de la création, au Brésil !

Dans le caractère furieux des villes prodigieuses

Cette première partie de l’après-midi commence à 13h30 par le documentaire culte de Jeff Zimbalist et Matt Mochary, Favela Rising, sur l’histoire d’Anderson Sá, un ancien trafiquant de drogue, hanté par le meurtre de sa famille et de plusieurs de ses amis, qui réussit à initier une révolution non-violente dans les favelas de Rio. Ou comment, à travers le hip-hop, les rythmes de la rue, les danses afro-brésiliennes, la favela réussit à faire front, face aux bandes armées des trafiquants et à la police corrompue.
Suivra un débat avec Patricia Melo, la nouvelle star des lettres brésiliennes : le roman noir du Brésil d’aujourd’hui, traité avec une force visionnaire. Edyr Augusto, dramaturge, poète, journaliste, au style en coup de poing, pour dire le vertige de la violence, dans la jungle urbaine : son Moscow a été dit un « Orange mécanique » brésilien, et nul n’a mieux dit que Luiz Ruffato, le tohu-bohu de São Paulo, toujours entre décomposition, explosion, et création, où vie et mort s’échangent et se nourrissent l’une l’autre : une immense fresque tissée de livre en livre sur le Brésil d’aujourd’hui. Tandis que Jean-Paul Delfino poursuit son immense fresque brésilienne dans Saudade, qui nous fait assister à la naissance de Rio...

Morro Dos Prazeres et Romances de terre et d’eau

Couleur Nordeste

Il est un autre Brésil – et même plusieurs. Quand les grandes villes du Sud, dans les années vingt s’affirment avant-gardistes, les Nordestins se revendiquent, eux, régionalistes. Littérature populaire encore vivante dite de « cordel », vivacité des traditions orales, prégnance du folklore et du mysticisme dans les grandes œuvres romanesques, comme celles de Jorge Amado : le Nordeste garde son originalité.
La seconde partie de cet après-midi Brésil débute à 16h30, avec le documentaire Romances de terre et d’eau présenté par les réalisateurs Jean-Pierre Duret et Andrea Santana (2002). Avec lucidité et humour, les journaliers de la terre au Nordeste du Brésil se battent pour leur survie économique, mais aussi pour préserver la vitalité de leur culture. C’est de leur terre aride que sont nés leurs mythes, s’est forgée leur culture, qu’ils s’efforcent de faire vivre par le poème, la musique, des créations à base d’argile, des danses rituelles – et c’est ce « métier de vivre » qu’ils entendent transmettre dignement à leurs enfants. Suivra une rencontre littéraire : humeur noire, violence omniprésente, la grande figure de la littérature du Nordeste, d’aujourd’hui, attachée à puiser son inspiration dans les formes d’expression les plus populaires est Raimundo Carrero. Avec Marcelino Freire qui dit comme pas un la tension entre les deux mondes, du Nordeste perdu des migrants et des rues de São Paulo, dont il restitue les voix multiples, contradictoires, bouillonnantes, violentes et poétiques. Avec également João Almino, Jean-Yves Loude, Jean-Pierre Duret et Andrea Santana.

 

DERNIER OUVRAGE

 

LOUDE Jean-Yves

Écrire pour voyager et voyager pour écrire, tel pourrait être sa devise. Ethnologue, journaliste et écrivain, il avait tout juste vingt ans en 1970 lorsqu’il se précipite vers les horizons lointains d’Asie. Depuis, il ne cesse de parcourir le monde pour concilier ses deux passions, publiant de nombreux écrits sur les richesses des cultures et l’imaginaire des peuples. Son dernier ouvrage prend la forme d’une enquête menée par un écrivain voyageur français qui cherche à saisir le caractère des habitants des Açores, vignerons et pêcheurs, qui affrontent les éléments depuis cinq siècles.

Écrire pour voyager et voyager pour écrire, tel pourrait être sa devise. Ethnologue, journaliste et écrivain, Jean-Claude Loude avait tout juste vingt ans en 1970 lorsqu’il se précipite vers les horizons lointains d’Asie. Depuis, il ne cesse de parcourir le monde pour concilier ses deux passions, publiant de nombreux écrits sur les richesses des cultures et l’imaginaire des peuples.

À aujourd’hui soixante-trois ans, il a su rester fidèle à ses ambitions. Après avoir quitté le journalisme en 1978, le globe-trotter est parti vivre huit saisons parmi les montagnards Kalash du Pakistan, a mené des explorations en Afrique noire à la recherche de mémoires oubliées, a effectué le tour du Cap-Vert en quatre-vingts jours… De ses expéditions, il rapporte des récits pour les adultes et la jeunesse.

De retour en France, il travaille beaucoup en banlieues, là où le lointain est le plus proche. Il participe à des ateliers de création avec des enfants et contribue à de nombreux recueils de mémoires.

Son dernier ouvrage, Un cargo pour les Açores, prend la forme d’une enquête menée par un écrivain voyageur français embarqué sur un cargo et qui, d’île en île, cherche à saisir le caractère des habitants des Açores, vignerons et pêcheurs, qui affrontent les éléments depuis cinq siècles.


En savoir plus :

Le site internet de l’auteur


Bibliographie :

Romans et albums jeunesse

Autres publications

 

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Romans

Le voleur de cadavres

Actes Sud - 2012

Après un revers professionnel, un homme quitte São Paulo pour se mettre au vert dans une petite ville tranquille aux portes du paradis écologique du Pantanal. Il somnole sur une berge du Paraguay quand le fracas de l’explosion d’un avion privé qui plonge dans le fleuve le sort de sa torpeur. Se portant charitablement au secours de la victime, il trouve dans le cockpit le corps sans vie du pilote et, sur le siège du passager, un sac à dos avec une bonne mesure de cocaïne. Fautil signaler le cadavre aux autorités ou se tirer avec la blanche ? La décision s’impose mais elle comporte son lot de désagréments car, même si “trouver n’est pas voler”, notre bon Samaritain commence à explorer en pente douce les chemins sinueux de la corruption de l’âme pour s’enfoncer dans l’immoralité la plus vile, entraînant dans sa chute une faune haute en couleur.
Substituant à la jungle urbaine l’exubérance naturelle d’un éden tropical, Patrícia Melo complète ici un panorama implacable du Brésil contemporain et de ses petits arrangements avec la morale ; une bassesse ordinaire qui franchit allégrement la ligne de l’équateur.

 

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Romans

Brasil

Le Passage - 2013

Rio de Janeiro, 1821. Vaincu par les manigances de Cour de la noblesse portugaise et des Cortes, Dom Joao VI, roi du Brésil, se voit dans l’obligation de rejoindre Lisbonne et la vieille Europe. Derrière lui, il abandonne une colonie sur le point de conquérir son indépendance et qui sera désormais dirigée par son fils, Dom Pedro I, un être infâme et tyrannique qui s’autoproclamera bientôt premier empereur du Brésil.
Irrésistiblement attirée par les fastes du pouvoir et du palais impérial, la jeune Madalena, fille de la très estimée Dona Josefina, gardienne d’un culte spirite, va tout quitter pour cet empereur de pacotille. Hélas, rapidement réduite à l’état d’esclave par celui-ci, elle ne rêvera que de vengeance et d’assassinat pendant que sa fille Marina et son mari Zumbi, afin d’échapper aux soldats de l’empereur, sillonneront le pays en intégrant une troupe de cirque.
Dans un pays qui n’aspire qu’à la modernité, où les gens de la rue côtoient des capitaines d’industries aux fortunes colossales, où les immeubles luxueux se multiplient et où les immigrants affluent par milliers pour se bâtir de nouvelles vies, cette fresque historique, obéissant à un sens profond du romanesque, emporte le lecteur dans un tourbillon d’aventures et d’émotions qui constitue un véritable chant d’amour pour le Brésil.
Brasil est le septième volume de la Suite brésilienne de Jean-Paul Delfino, une fresque commencée en 2005 avec Corcovado et qui couvre une période de près de trois siècles.

 

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Romans

Moscow

Asphalte - 2014

« Moscow », c’est le surnom de l’île de Mosqueiro - un lieu dédié aux loisirs et à la villégiature pour de nombreux habitants de Belém. Pas pour Tinho Santos : la petite bande dont il fait partie écume l’île dès que vient l’obscurité. Avec ses amis, il se saoule, se drogue et vole en toute impunité. Mais Tinho n’est pas qu’un simple délinquant juvénile : quelque chose d’encore plus sombre couve en lui... Orange mécanique à la brésilienne, Moscow est un texte court et saisissant, où aucun répit n’est laissé au lecteur. Une chronique de l’ultra-violence, d’une brutalité assumée qui fait toute sa force.


Revue de presse

 

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Romans

Hôtel Brasília

Métailié - 2012

Une nouvelle capitale est en train de s’élever au centre du Brésil, toutes sortes de gens confluent vers ce nouvel espoir de travail et de vie. Le père du héros se donne pour mission de relater au jour le jour dans ses cahiers cette nouvelle vie en train d’éclore. Il vit à Cidade Livre, la Ville libre, appelée plus tard Nucleo Bandeirante, entre ville provisoire et bidonville, peuplée d’ouvriers, d’ingénieurs, de commerçants et de prostituées. Avec lui, il y a son jeune fils, le narrateur, et ses deux tantes adoptives, Matilde et Francisca, sources d’étonnements et d’émois.
Ce récit de la construction de Brasília entre 1956 et 1960 mêle les espoirs et les exploits, les constructeurs de la ville, les visiteurs célèbres ou non, les bâtisseurs de société et les rêveurs des sectes qui s’assemblent dans le désert du planalto brésilien.

Au moment où il croit lire un reportage sur une utopie réalisée le lecteur tombe dans les rets du romancier et dans ce tourbillon vertigineux qu’est la subjectivité. Il se perd sur les traces de Valdivino, le paysan du Nordest, et de son mystérieux grand amour, la prophétesse Iris Quelemém qui règne sur le jardin du Salut. Il suit les courses du jeune garçon fasciné par la cycliste aux tresses brunes, l’épopée de l’ouverture de la route Brasilia Belem, les amours clandestines du père, les spéculations financières et les dettes qui le jetteront dans la prison où va le voir son fils adulte pour comprendre ses secrets. João Almino capte les voix qui affluent vers cette ville mythique et les restitue dans un incomparable style transparent à l’image de la lumière de Brasília.


Revue de presse

 

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Romans

Bernada Soledade, Tigresse du Sertão

Anacaona - 2014

Ce roman situé dans le sertão du Nordeste du Brésil, se déroule sur une seule nuit de tempête, avec des flash-backs relatant les événements des années antérieures. La fazenda Puchinãnã, spécialisée dans le dressage de chevaux sauvages, est en pleine déconfiture. La maison de maître est envahie de plantes rampantes et tout le personnel a fichu le camp, ne laissant sur place que trois femmes. Mais quelles femmes !
Un roman épique, avec vengeances, embuscades, batailles de bandes rivales armées jusqu’aux dents, luttes pour le pouvoir et le contrôle des territoires. Un western brésilien, avec une touche de réalisme magique…
Les obsessions de Raimundo Carrero – désir, remords, trahison, vengeance, mort et religion – sont bien présentes dans ce premier roman. On ressent dans cette œuvre matricielle, écrite en cinq jours, l’influence faulknérienne et le poids des traditions régionalistes du Nordeste brésilien.

Traduit du portugais (Brésil) par Hubert Tezenas

 

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Nouvelles

Le football au Brésil. Onze histoires d’une passion

Anacaona - 2014

Le Brésil aime le football passionnément. Famille, amitié, amour, joie, tristesse : le ballon est présent dans tous les moments de la vie. Onze auteurs brésiliens contemporains parmi les plus talentueux s’en inspirent. Onze contes, qui parlent d’enfants, d’adultes, d’hommes, de femmes ; qui prennent une tournure nostalgique, adoptent un ton ironique, parfois triste... tous plus divers les uns que les autres, avec un point commun : le ballon brésilien.