Nouveaux médias, nouvelles écritures
28 mai 2014.
À nouveaux médias, nouvelles formes d’écriture – un espace que nous commençons à peine à explorer. Et une révolution peut être comparable à celle de l’imprimerie. En direct, dimanche, un duplex avec le Banff Centre au Canada, consacré aux nouvelles écritures. Là-bas, seront donnés les premiers résultats du programme franco-canadien « Lab Emergence », lancé par les services culturels de l’ambassade de France et l’Institut français : créateurs multimédias, écrivains réunis pendant une semaine viendront y présenter le résultat de leurs travaux – et dialogueront avec des écrivains rassemblés à Saint-Malo, passionnés par cette nouvelle ouverture.
Avec, côté français : Serge Bramly, François Beaune, Julien Delmaire,
Mathias Énard.
Avec coté canadien : Charles Trahan, Jean Songe, Margaux Missika, David Dufresne modéré par Christophe Musitelli et Guillaume Duchemin
DERNIER OUVRAGE
Essais
La poétique de la cale : Variations sur le bateau négrier
Rivages - 2022
Un siècle et demi après le passage avéré du dernier navire négrier, la cale hante toujours, telle une ombre, les œuvres écrites, visuelles et musicales des artistes afro-descendants. Dans les archives coloniales, elle est le décor central des vieux journaux de bord des marins. Elle affleure dans l’espace public, les musées et lieux de commémoration. Elle est dans le corps de ceux qui, sans y être tombés, ne peuvent pour autant pas l’oublier. Elle est une mélancolie, une blessure ancrée dans la chair de millions de personnes dont les racines ont été brouillées et éparpillées.
Dans ce livre intime et puissant dont la cale est le personnage-spectre, Fabienne Kanor entreprend de descendre en poésie dans les entrailles de ces monstres flottants et d’enjamber la mer dévoreuse d’hommes en sens inverse afin de libérer le pouvoir curateur de la mémoire.
DERNIER OUVRAGE
Récit
Une terre doublement promise - Israël-Palestine : un siècle de conflit
Stock - 2024
« Le massacre du 7 octobre dans le sud d’Israël, commis par des terroristes venus de la bande de Gaza, a ouvert une crise majeure, historique, aux répercussions mondiales. La guerre israélienne contre le Hamas n’en est qu’un des aspects.
Mais l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre. Cet événement tragique s’inscrit dans un contexte et une histoire qui se brouillent dans le flot d’informations et d’émotions générées par la guerre.
Ce livre se propose de revenir sur le temps long de l’histoire, en se basant sur une expérience de quatre décennies. J’ai fait mon premier reportage dans cette région en 1982, à Gaza justement, où j’ai suivi les funérailles du président égyptien assassiné Sadate à la télévision égyptienne, dans la maison du représentant officieux de Yasser Arafat… J’ai été correspondant de Libération à Jérusalem au moment de la seule tentative de paix israélo-palestinienne du dernier siècle, les accords d’Oslo de 1993, symbolisés par la poignée de mains Rabin-Arafat. J’ai suivi et documenté chaque étape de cette histoire chaotique, jalonnée de moments dramatiques – le massacre d’Hébron, l’assassinat de Rabin, etc – et d’autres périodes d’espoirs vite déçus.
Le livre puisera à la fois dans ces quatre décennies d’archives qui sont autant de témoignages sur le vif, dans un retour sur le terrain à Hebron avec un texte inédit, et dans une analyse détaillée et fouillée de la crise ouverte le 7 octobre, un tournant dans cette histoire pourtant chargée, dont on ressent les impacts jusqu’au cœur de la société française. Les photos du photographe libanais Fouad Elkhoury, qui m’a accompagné à des moments importants dans les territoires palestiniens, enrichiront cet ouvrage. »
Pierre Haski
- « Dans “Une terre doublement promise”*, notre chroniqueur Pierre Haski rassemble ses souvenirs et ses reportages pour mieux analyser, clans toute sa complexité, “un siècle de conflit”au Proche-Orient, sans oublier la responsabilité de la “communauté internationale”. » L’Obs
- « Dans ses 4 décennies de reportages, il constate l’escalade de la violence, le pourrissement de la situation, et la centralisation des forces extrémistes. Haski souligne le désir de paix en 1993 après les Accords d’Oslo, mais constate l’échec du processus avec les forces extrémistes au pouvoir aujourd’hui. » France Inter
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Romans
L’enragé
Grasset - 2023
« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. » S.C.
L’Enragé présenté par Sorj Chalandon
- « Comme à son habitude, c’est avec ses tripes, d’une écriture à la fois lyrique et tranchante, que l’écrivain décrit la violence, la haine de cet enfant "enragé" dont il connaît intimement la souffrance, thème récurrent de ses romans. » France Info
- « Sorj Chalandon revient avec le roman L’Enragé (Grasset). Dans la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer, en 1934, cinquante-six jeunes s’évadent. Tous les « colons » sont rattrapés… sauf un. Chalandon a imaginé son destin. S’ensuivent des situations qui sont autant de dilemmes éthiques : si je suis en cavale, dois-je tracer ma route seul ou m’encombrer de celui qui compte sur mon aide ? Puis-je voler de l’argent à quelqu’un qui m’a porté secours ? La violence motivée par un sentiment d’injustice est-elle excusable ? Rares sont les fictions qui interrogent aussi ouvertement la frontière entre le bien et le mal. » Philo Magazine
- « L’auteur donne vraiment vie à Julien, il devient ce gamin. Sorj Chalandon lui donne une présence, une âme. Mais pas qu’à lui ! On entre au cœur de cette île, au plus près des habitants et du personnel pénitentiaire, avec ce qu’ils ont de plus sombres et de plus sinistres en eux. Pourtant, certains personnages sauront apporter un peu de douceur. Avec un style d’écriture percutant et saisissant, dans une ambiance austère et nauséabonde, Sorj Chalandon nous donne froid dans le dos. » 20 Minutes
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Biographie
Léonard de Vinci
- 2019
Une nouvelle édition de l’ouvrage de Serge Bramly, entièrement mise à jour et enrichie d’illustrations in-texte
Le 2 mai 2019, le monde commémore le cinq-centième anniversaire de la mort de Léonard de Vinci.
Serge Bramly a entièrement remis à jour et enrichi sa biographie de l’artiste, parue en 1988. Cette nouvelle édition tient compte de nouvelles découvertes et sera enrichie de nombreuses illustrations, afin de donner une image encore plus cohérente de la vie et de l’œuvre de cet « homme absolu ».
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Romans
Déserter
Actes Sud - 2023
Quelque part dans un paysage méditerranéen orageux familier et insaisissable, en marge d’un champ de bataille indéterminé, un soldat inconnu tente de fuir sa propre violence. Le 11 septembre 2001, sur la Havel, aux alentours de Berlin, à bord d’un petit paquebot de croisière, un colloque scientifique fait revivre la figure de Paul Heudeber, mathématicien est-allemand de génie, disparu tragiquement, resté fidèle à son côté du Mur de Berlin, malgré l’effondrement des idéologies.
La guerre, la désertion, l’amour et l’engagement... le nouveau roman de Mathias Énard – vif, bref, suspendu – observe ce que la guerre fait au plus intime de nos vies.
« J’avais entrepris l’écriture de la biographie fictive du mathématicien est-allemand Paul Heudeber depuis quelque temps lorsque la guerre en Ukraine a envahi mes carnets. Le 24 février 2022, le conflit a frappé de plein fouet mes projets. Le roman que j’envisageais ne pouvait plus être le même. La résurrection du discours – nazis, dénazifier – faisait remonter les années 1940 jusqu’à nous. La Russie assumait son impérialisme. Elle brandissait sa violence comme une fierté. Les couleurs des années 1990 (hiver, sang, feu) teintaient de nouveau l’Europe. Les chars soviétiques T72, ces boîtes plates et vertes que nous avions vues dans les champs de maïs abandonnés de Pannonie tirer sur Vukovar, roulaient vers Odessa, et leurs équipages, ces soldats russes de moins de vingt ans, brûlaient vifs trois par trois, prisonniers de leur blindage, lorsqu’un missile Javelin ouvrait leur tank comme on arrache la tête d’un oisillon avec les dents. À travers les arbres, on voyait de nouveau les animaux – les cochons, les chiens – errer jusque sur nos écrans, souvent horriblement mutilés, avant d’être achevés d’un coup de baïonnette. Odessa, l’Alexandrie de la mer Noire, allait subir le sort de Sarajevo.
J’ai compris plus ou moins à ce moment-là, alors que mes angoisses et mes cauchemars devenaient de plus en plus pressants, qu’il fallait que je m’enfonce de nouveau dans mon traumatisme de guerre, mes obsessions ; j’ai imaginé un personnage au creux d’une montagne, au bord de la Méditerranée. Il a un fusil à la main, il vient de quitter la guerre, mais il ne suffit pas de la quitter, il faut s’en défaire. Il va errer dans les territoires de son enfance avant de partir vers le nord pour passer la frontière et quitter le pays.
L’histoire de Paul Heudeber, sa fidélité à l’amour et au socialisme, malgré la déportation et la guerre froide, se prolongeait dans celle du déserteur, elle s’y reflétait, et le soldat perdu envoyait ses vibrations désespérées vers Paul Heudeber et sa fille Irina. Tout se projetait, se reflétait dans les lacs autour de Berlin et dans la recherche de l’espérance. »
Mathias Énard
- « Ses romans expérimentent les charmes, les mystères et la musicalité de la langue, tout en étant traversés par la violence de l’Histoire. » Télérama
- « Entre poésie et conjectures scientiflques, le romancier affronte le retour de la guerre sur le sol européen, questionne l’engagement et la fldélité dans un livre perturbant, dont l’écho n’en flnit pas de résonner. » L’Humanité
- « Ce défrichage d’une ambition démesurée trouve parfaitement sa mesure romanesque, dit toute la furie des hommes, la puissance de l’amour et la beauté de la nature. » Le Point
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Romans
Delta Blues
Grasset - 2021
Printemps 1932, dans le delta du Mississippi. Une chaleur suffocante écrase la campagne et menace les récoltes. Un assassin sans visage frappe la nuit, et une injustice sans nom règne le jour. Des croix brûlent sous la lune, les cavaliers fantômes du Ku Klux Klan font régner la terreur et le Mississippi prend les couleurs de l’enfer. Au milieu du désastre, deux amants : Betty et Steve. Ils sont jeunes, Noirs et pauvres, mais persuadés que leur amour les sauvera...
Vaste fresque historique et musicale, aux accents faulknériens, Delta Blues déploie une galerie de personnages : Noirs, Blancs, Indiens et métis, planteurs et bluesmen errants, prêcheurs, sorcières, politiciens véreux, bagnards, trafiquants d’alcool et Legba, le dieu vaudou, « Maître des carrefours » qui, tel un détective d’outre-monde, veille sur le destin de chacun.
Au fil des pages, un monde renaît : le Delta, la terre où naquit le blues, où des femmes et des hommes opprimés trouvèrent les voix qui firent écho à leur humanité.
Inspiré par le réalisme magique, écrit dans une langue vibrante et poétique, Delta Blues est un chant universel, bouleversant.
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
La lune dans le puits : Des histoires vraies de méditerranée
Verticales - 2013
« Ceux qui parlent dans ce livre sont moi. J’ai digéré toutes leurs histoires, je les écoute, les réécoute, je me parcoure et je retrouve dans l’écho du miroir mes histoires miennes. »
Entre décembre 2011 et avril 2013, François Beaune est parti collecter des histoires vraies autour du bassin méditerranéen. Il a choisi d’en retranscrire environ deux cents, dont les siennes, et d’en ordonner la matière au fil des âges de l’existence – depuis l’enfance jusqu’à la mort –, telle l’autobiographie imaginaire d’un seul et même individu-collectif. La lune dans le puits dessine ainsi l’odyssée insolite, populaire et iconoclaste de celles et ceux qui portent les légendes contemporaines du berceau de l’humanité.
Revue de presse
- " Où l’on comprend aussi les racines de tout récit : la famille, l’intégrité corporelle (blessures, amputations), le désir, la guerre. Tout le nécessaire pour une bonne tragédie. Et que le récit, par l’implication d’un corps, celui du conteur, est aussi une réparation. " Libération
- " La présence de l’oral se sent, comme les difficultés que certains narrateurs éprouvent face à l’écrit. Les défaillances sont la matière du livre, pour ne pas dire le matériau. Elles lui donnent sa tonalité. On rit beaucoup, on est effaré, horrifié, accablé. " L’école des Lettres
- François Beaune sur France Inter :