Lueur d’espoir

Écrit par Xavier Mortureux, incipit 2, en 2nde au Lycée Saint Jean Hulst à Versailles (78). Publié en l’état.

28 mai 2014.
 

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespérée, d’un simple jouet d’enfant, d’une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde cruel et obscur qu’est la guerre.
Tournant le dos à la maison incandescente, la mère partit avec sa fille d’un pas lent, titubant au rythme des irrégularités du sol creusé par les obus. Elle traversa ce que fut son ancien village, tout en cherchant d’un œil vif le jouet. Au-dessus de leurs têtes se jouait un étrange balai de feu et de cendres, tel un spectacle grandiose de pyrotechnie parfaitement en accord avec le bruit des explosions.
Enfin, à l’issue d’une escapade d’à peine quelques minutes, elles découvrirent la poupée, au pied d’un chêne, le dernier arbre encore debout de ce que fut autrefois un bois. Cet arbre était un peu en retrait du front, ce qui l’avait jusque-là préservé. L’enfant venait souvent jouer ici autrefois, avec son frère, désormais parti faire la guerre avec le père. La mère, n’ayant pas de destination précise, s’était laissée guidée au rythme de ses pas qui connaissaient ce chemin familier et aujourd’hui étrange. Elle avait l’habitude de venir au pied de cet arbre pour ramener à la maison les enfants qui jouaient dans la forêt. Mais ce terrain n’était plus qu’une terre désolée, ternie par le bois qui achevait de bruler.
La poupée avait été propulsée par l’obus vers l’arbre, quelques centaines de mètres en contrebas. En effet, leur maison se dressait à la sortie du village, perchée au sommet d’une colline, autrefois douce et verdoyante. La colline n’était pas très haute, ainsi la cime des arbres du bois dressés au pied de la colline se trouvait à hauteur du chemin vers la maison.
La poupée avait bien reçu des dommages matériels mais elle se tenait encore en un seul morceau. La petite, indifférente à la pluie de feu et de sang qui l’entourait, sauta des bras de sa mère et courut prendre sa poupée dans ses bras. Elle affichait un visage joyeux, les yeux pétillants :