Maroc du monde entier

19 juin 2014.
 

Avec : Fouad Laroui, Taha Adnan
Animé par : Marie-Madeleine Rigopoulos

 

DERNIER OUVRAGE

 
Théâtre

Bye Bye Gillo

Elyzad - 2013

Al Jilali, alias Gillo, est sur le point d’être expulsé de Belgique vers son Maroc natal. Jeté dans un avion, sous l’escorte de deux "anges gardiens" en képi, il a tout juste le temps de nous livrer le récit de sa vie. Sur un ton mêlant légèreté et gravité, il évoque les tractions sordides qui l’on conduit en Europe, l’exploitation par sa propre famille, sa vie de sans-papiers, toute la joyeuse énergie avec laquelle il fait contre mauvaise fortune bon coeur, même quand il rencontre l’amour, un amour contrecarré par sa condition. Au terme des épreuves qu’il a traversées, ce retour sur soi permet d’affronter l’instant fatal en homme lucide et libre.
Par ce monologue théâtral, Taha Adnan donne voix à tous ceux que l’on n’entend jamais, les immigrés clandestins, et livre un témoignage brûlant, qu’il est urgent de considérer.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les tribulations du dernier Sijilmassi

Julliard - 2014

Adam Sijilmassi revenait d’Asie ou il avait négocié brillamment la vente de produits chimiques marocains. Alors qu’il survolait la mer d’Andaman, il se posa soudain une question dérangeante : « Que fais-je ici ? » Pourquoi était-il transporté dans les airs, à des vitesses hallucinantes, alors que son père et son grand-père, qui avaient passé leur vie dans les plaines des Doukkala, n’avaient jamais dépassé la vitesse d’un cheval au galop ? Ce fut une illumination. Il décida de renoncer à cette vie qui ne lui ressemblait pas, se résolut à ne plus jamais mettre les pieds dans un avion et à changer totalement de mode de vie. Funeste décision !
Arrivé à l’aéroport de Casablanca, il entreprit de rejoindre la ville à pied, ce qui lui valut de rentrer chez lui encadré par deux gendarmes. Dès que sa femme comprit ce qu’il voulait faire, elle retourna vivre chez sa mère, en emportant le chat. À peine avait-il donné sa démission que son employeur le mettait à la porte de son appartement de fonction. Qu’importe, il ne céderait pas. Il se débarrasserait de cette défroque d’ingénieur, nourri au lait du lycée français de Casablanca. Il viderait sa tête de tout ce fatras de fragments de littérature française qui lui compliquait la vie. Il redeviendrait le Marocain authentique qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Il partit (à pied...) vers son village natal. Fatale décision ! Certes, il redécouvrit la bibliothèque de son grand-père et dévora la littérature et la philosophie qu’avaient produites quelques génies au temps béni de l’Andalousie arabe. Mais, dans son village, personne ne comprenait pourquoi un ingénieur de Casablanca venait s’enfermer dans la maison délabrée de sa famille. Était-il un fou ? Ou un perturbateur ? Un prophète ? Fallait-il l’abattre ou le vénérer ?
Dans son style inimitable, Fouad Laroui nous entraîne à la suite de son héros dans une aventure échevelée et picaresque ou se dessine en arrière-plan une des grandes interrogations de notre temps : qui saura détruire le mur que des forces obscures sont en train d’ériger entre l’Orient et l’Occident ?