Quelle place pour la culture au Maroc aujourd’hui ?

25 juin 2014.
 

Avec : Taha Adnan, Kenza Sefrioui, Minna Sif, Kebir M. Ammi, Fouad Laroui
Animé par : Santiago Mendieta

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Un génial imposteur

Mercure de France - 2014

J’eus envie de traverser la mer, sur n’importe quel rafiot, pour prendre part au grand chambardement, la guerre que j’appelais de mes voeux depuis toujours, comme bien des fils de cette terre brimée. Tout ce que j’avais vécu, depuis ce lointain jour sur le bateau de Glen, dans la baie d’Alger, m’apparut soudain comme le passage obligé, l’épreuve avant la grande épreuve. J’étais un élu parmi les vivants ! Je ne pouvais pas exiger plus. J’étais prêt à me vêtir de mort, j’ignorais que j’allais enfiler la tunique de l’infamie.

La vie de Shar est un roman. Après avoir fui précipitamment l’Algérie, son pays natal, il a parcouru le monde, de l’Europe à l’Amérique latine, en passant par l’Asie, se mettant au service d’organisations mercenaires et changeant de camp au gré des événements. En 1954, il revient en Algérie : d’abord à la tête d’une troupe de maquisards sanguinaires, il passe ensuite à l’ennemi (côté français), participe un temps à l’OAS, mais retourne une nouvelle fois sa veste, s’engageant pour l’Indépendance de l’Algérie. Au terme d’une ascension aussi fulgurante qu’immorale, il obtiendra des responsabilités au sein du nouveau gouvernement. Mais le vent de l’Histoire peut encore tourner

Comment s’arranger avec l’histoire et se faire passer pour un héros ? Dans ce roman plein de rebondissements, Kebir Ammi décrit ce que l’âme humaine a de moins noble. Ou l’incroyable destin d’un anti-héros flamboyant, cynique, opportuniste et sans scrupule qui prospère sur les trahisons, les intimidations et les crimes.



Revue de presse :

Le Courrier

 

DERNIER OUVRAGE

 
Théâtre

Bye Bye Gillo

Elyzad - 2013

Al Jilali, alias Gillo, est sur le point d’être expulsé de Belgique vers son Maroc natal. Jeté dans un avion, sous l’escorte de deux "anges gardiens" en képi, il a tout juste le temps de nous livrer le récit de sa vie. Sur un ton mêlant légèreté et gravité, il évoque les tractions sordides qui l’on conduit en Europe, l’exploitation par sa propre famille, sa vie de sans-papiers, toute la joyeuse énergie avec laquelle il fait contre mauvaise fortune bon coeur, même quand il rencontre l’amour, un amour contrecarré par sa condition. Au terme des épreuves qu’il a traversées, ce retour sur soi permet d’affronter l’instant fatal en homme lucide et libre.
Par ce monologue théâtral, Taha Adnan donne voix à tous ceux que l’on n’entend jamais, les immigrés clandestins, et livre un témoignage brûlant, qu’il est urgent de considérer.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La revue Souffles : Espoirs de révolution culturelle au Maroc (1966-1973)

Sirocco - 2012

PRIX GRAND ATLAS 2013 (Maroc)

"Une étude pionnière consacrée à une revue maghrébine" (Salim Jay) qui questionne une période essentielle de l’histoire du Maroc. Créée à Rabat en mars 1966 par un petit groupe de jeunes poètes d’expression française, Souffles a été, tout au long de ses sept années d’existence, une tribune singulière dans le paysage de la presse marocaine. Elle a porté un véritable mouvement littéraire et intellectuel, avant de devenir la tribune du mouvement marxiste léniniste.

Disparue en 1972, après l’arrestation d’Abdellatif Laâbi et d’Abraham Serfati, son histoire, retracée au travers des témoignages de ses auteurs, montre que sa vision moderniste et progressiste invitait à des questionnements toujours d actualité. Kenza Sefrioui, journaliste et critique littéraire, a consacré sa thèse de doctorat en littérature comparée à la revue Souffles.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les tribulations du dernier Sijilmassi

Julliard - 2014

Adam Sijilmassi revenait d’Asie ou il avait négocié brillamment la vente de produits chimiques marocains. Alors qu’il survolait la mer d’Andaman, il se posa soudain une question dérangeante : « Que fais-je ici ? » Pourquoi était-il transporté dans les airs, à des vitesses hallucinantes, alors que son père et son grand-père, qui avaient passé leur vie dans les plaines des Doukkala, n’avaient jamais dépassé la vitesse d’un cheval au galop ? Ce fut une illumination. Il décida de renoncer à cette vie qui ne lui ressemblait pas, se résolut à ne plus jamais mettre les pieds dans un avion et à changer totalement de mode de vie. Funeste décision !
Arrivé à l’aéroport de Casablanca, il entreprit de rejoindre la ville à pied, ce qui lui valut de rentrer chez lui encadré par deux gendarmes. Dès que sa femme comprit ce qu’il voulait faire, elle retourna vivre chez sa mère, en emportant le chat. À peine avait-il donné sa démission que son employeur le mettait à la porte de son appartement de fonction. Qu’importe, il ne céderait pas. Il se débarrasserait de cette défroque d’ingénieur, nourri au lait du lycée français de Casablanca. Il viderait sa tête de tout ce fatras de fragments de littérature française qui lui compliquait la vie. Il redeviendrait le Marocain authentique qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Il partit (à pied...) vers son village natal. Fatale décision ! Certes, il redécouvrit la bibliothèque de son grand-père et dévora la littérature et la philosophie qu’avaient produites quelques génies au temps béni de l’Andalousie arabe. Mais, dans son village, personne ne comprenait pourquoi un ingénieur de Casablanca venait s’enfermer dans la maison délabrée de sa famille. Était-il un fou ? Ou un perturbateur ? Un prophète ? Fallait-il l’abattre ou le vénérer ?
Dans son style inimitable, Fouad Laroui nous entraîne à la suite de son héros dans une aventure échevelée et picaresque ou se dessine en arrière-plan une des grandes interrogations de notre temps : qui saura détruire le mur que des forces obscures sont en train d’ériger entre l’Orient et l’Occident ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Massalia Blues

Alma - 2013

Clochard céleste, conteur roublard, Brahim pousse son caddie dans la ville basse qui bouillonne. Il nous conte l’histoire violente, féroce, ensanglantée et comique de sa vie de chaque côté de la Méditerranée. Il vient d’abord de ce lieu extraordinaire pour un homme : le pays des femmes. Les voilà toutes, déferlantes, hardies, bavardes et moqueuses. Fadéla la dégourdie, la mère de Brahim. Zina la morte, sa maîtresse. Leïla, la pute aux canines d’or. Grand-mère Haffida qui dévore pour survivre à la brutalité des hommes. Fatem la poétesse. Et, pour finir, Antoinette la blonde marseillaise.
Dans un langage dont la vigueur rappelle l’écriture de Léon Bloy et de Céline – Minna Sif nous ouvre avec Massalia Blues un monde de misères et de sublimités propres au roman picaresque.