France Inter : 3D, le journal par Stéphane Paoli

25 juin 2014.
 

Avec Raymond Depardon, Patrick de Saint-Exupéry, Elisabeth Leuvrey, Michel Le Bris puis Muriel Bloch et Pascal Dibie.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

California Dream - Voyage chez les rêveurs d’avenir

Anne-Marie Métailié - 2023

L’auteur, un jeune ethnologue, est envoyé à Berkeley dans les années 1980 pour enquêter sur l’“écologie humaine”.
À la suite de Henry David Thoreau et de Henry Miller, il vit dans une communauté de Big Sur des aventures tendres et cocasses que le regard aigu de l’ethnologue et son écriture curieuse et amusée transforment en une sorte de fable écologique.
On se laisse emporter avec bonheur par cette relecture de nous-mêmes où l’on retrouve à la fois nos inquiétudes, notre modernité et nos espoirs. Sortant de cet ouvrage éminemment humain et politique, on se demande surtout pourquoi on n’a pas écouté ni pris au sérieux ces “rêveurs d’avenir” qui, il y a quarante ans de cela, nous avertissaient déjà de l’état catastrophique dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
Un récit candide et vif sur un essai de construction d’un monde plus vivable et respectueux de la nature, un texte en résonance avec les débats actuels.


 

DERNIER OUVRAGE

 

At(h)ome

Plus de cinquante ans après la fin de la guerre de libération, une cinéaste française et un photographe algérien nous ramènent en 1962 en plein Sahara. D’une zone désertique irradiée aux faubourgs d’Alger, ils suivent le parcours des retombées d’une explosion nucléaire dont les traces dramatiques interrogent la responsabilité des nations. Un film d’une grande rigueur formelle sur un sujet choquant et inconnu.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

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Romans

Ce que disent les rêves

Gallimard - 2022

Entrez dans le cercle des conteurs du monde entier : ils sont aussi de grands rêveurs.

Universels, fantasques et mystérieux, le conte et le rêve se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Le premier se raconte depuis la nuit des temps, le second se garde en soi comme un secret, mais l’un et l’autre puisent aux mêmes sources : les peurs et les désirs, les esprits et les anciens, la mémoire et le temps. S’ils nous semblent parfois sans queue ni tête, les rêves nous mènent souvent par le bout du nez pour le plus grand bonheur des contes. Qu’ils annoncent une vie meilleure ou qu’ils révèlent des possibles, ils y jouent souvent le rôle de messager... à tort ou à raison.
Du Japon au Grand Nord, de la Chine à la Russie, des Amérindiens aux Aborigènes, de la tradition juive à la philosophie zen, entrez dans le cercle des conteurs.

 

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Beaux livres

Le desert, allers et retours

La Fabrique - 2014

Un petit livre pour cinquante ans de désert – ou comment le jeune photoreporter pigiste parti un jour de 1962 « couvrir » un fait divers de la guerre d’Algérie est devenu le photographe célèbre exposé au Grand Palais.
Les étapes de la carrière de Raymond Depardon sont comme rythmées par le grand désert saharien. En 1972, dans le Tibesti, son désert de prédilection, il suit pendant des mois l’affaire Claustre, cette ethnologue prise en otage par les combattants du Frolinat (Front de libération du Tchad). Ces combattants, il va les accompagner dans l’attaque de Faya Largeau et il va les suivre, appareil à la main, dans leur lutte.
C’est encore dans le désert, sur une dune de Mauritanie que Depardon a l’intuition de ce qu’il faut faire pour sortir du photojournalisme : faire des films, et tout seul. Et il raconte comment il a tourné dans le sable aussi bien des documentaires (Tibesti Too) que des fictions (La Prisonnière du désert, avec Sandrine Bonnaire).
Dans ce livre, Depardon parle aussi de technique, de la difficulté de photographier et de filmer le désert.
Quelque 60 photos, pour une bonne part inédites, illustrent ces propos de Raymond Depardon, modestes et drôles, qui sautent de sa fermenatale aux sables et aux palmeraies où vivent des éleveurs « qui ont beaucoup de traits communs avec mon père ».

 

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Roman graphique

La fantaisie des Dieux

Les Arènes - 2014

Il n’y avait plus de mots. Juste ce silence. Épais, lourd. C’était un génocide, celui des Tutsis du Rwanda, le troisième du xxe siècle. Il faisait beau, il faisait chaud. Sur les collines de Bisesero, nous avions pénétré le monde du grand secret. Des instituteurs tuaient leurs élèves, des policiers menaient la battue. C’était la « grande moisson ». François Mitterrand niait « le crime des crimes ». Comment raconter ?
Patrick de Saint-Exupéry est le co-fondateur et le rédacteur en chef de la revue XXI. Prix Albert Londres, il a été témoin du génocide tutsi. Il est l’auteur de L’Inavouable, La France au Rwanda (Les Arènes) devenu un classique depuis sa parution en 2004.
Hippolyte est l’auteur d’une dizaine d’albums de reportage en BD ou de séries, notamment L’Afrique de papa (Des bulles dans l’océan), Les ombres (Phébus) et Le Maître de Ballantrae, adaptées de Robert-Louis Stevenson (Denoël Graphic). Il avait 17 ans lors du génocide tutsi. Il s’est rendu pour la première fois au Rwanda en 2013.


Revue de presse