Faut-il oublier pour être heureux ?

25 juin 2014.
 

« Dans ma tête et dans mon coeur, la Révolution culturelle continue à faire des dégâts. Je n’ai pas réussi à lui tordre le cou. » Xu Xing revient sur sa jeunesse brisée pendant la Révolution culturelle, retrouve les témoins, dont celle qui le dénonça, s’efface devant eux, dans un film exceptionnel (Ma révolution culturelle, à 14h). Chan Koonchung imagine une Chine du futur, régnant sur l’Asie, nageant dans un bonheur béat – parce qu’on lui a effacé un mois de sa mémoire. Mais n’est-ce pas déjà ce qui se pratiquait jadis, quand les éléments éliminés du Parti disparaissaient sur les photos officielles, comme s’ils n’avaient jamais existé ? Dans un livre magistral, Li Er propose un subtil jeu de piste sur les variations de la vérité. Faut-il oublier pour être heureux ?
Avec : Xu Xing, Li Er, Qiu Xiaolong
Animé par : Pierre Haski

 

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Dragon bleu, tigre blanc

La nouvelle est tombée sans crier gare : sous couvert d’une promotion ronflante, l’inspecteur principal Chen est démis de ses fonctions ! À peine le temps de digérer la nouvelle qu’il échappe de peu à une machination visant à le surprendre en compagnie de prostituées.
Quelqu’un cherche décidément à neutraliser le plus incorruptible des flics de Shanghai. Comprenant que sa vie est en danger, Chen prétexte la rénovation du tombeau de son père à Suzhou pour s’éloigner et tenter d’agir à distance.
Avec l’aide de Yu, Peikin, Vieux Chasseur et d’une jeune maîtresse rencontrée à Suzhou, il cherche à savoir qui lui en veut. Les suspects ont tous pour point commun d’être préoccupés par la mort brutale d’un Américain survenue quelque temps plus tôt. Alors que les témoins disparaissent les uns après les autres, Lai, le pre- mier secrétaire du Parti à Shanghai, poursuit son ascension en réhabilitant les chants rouges de l’époque maoïste.

Dans cette enquête aux ramifications complexes, Qiu Xiaolong campe son personnage fétiche en héros inquiet et nostalgique et choisit une trame qui fait écho au récent scandale qui secoua la Chine : la chute du puissant Bo Xilai, condamné pour corruption, et de son épouse accusée d’avoir empoisonné un homme d’affaires britannique.

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Et tout ce qui reste est pour toi

L’Olivier - 2003

" Je n’avais plus envie de bouger depuis que j’avais traversé la moitié de la Chine à vélo. Comme si j’avais compris qu’il nous reste peu de choses en ce bas monde, et que même ce reste-là n’est pas forcément pour nous. Pékin. Le narrateur est sommé par le comité de quartier de surveiller l’entrée de l’immeuble. Installé sur un petit banc il préfère regarder passer les filles : l’antenne de télévision est volée sous son nez. Il la retrouve quelques jours plus tard sous le bras d’une vague connaissance avec qui il sympathise et qu’il suit dans le milieu marginal des " artistes " pékinois. Jusqu’à ce que tous ces peintres, acteurs et " intellectuels " provoquent chez lui un peu de dégoût et beaucoup d’ennui. Il est temps de changer d’air.
Séjour au Tibet. Le narrateur regagne sa ville natale. Nous sommes en 1989, au lendemain du Quatre Juin, l’atmosphère est sinistre, ce qui le pousse à rejoindre son ami Xi Yong en Allemagne. Après deux mois d’usine et de brötchen - la nourriture préférée de Xi Yong, tombé amoureux de la boulangère -, il décide de réaliser son rêve : un voyage en Europe. À Berlin, après une soirée passée avec un groupe de punks, il entonne L’Internationale et se fait remarquer par la police qui lui conseille d’aller plutôt voir de l’autre côté... La voix du narrateur nous est proche, mais le croire sur parole serait la pire des erreurs. Ironique, oisif, et pourvu d’un sens aigu du grotesque, il est, avant tout, un écrivain.

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Le Jeu du plus fin

Philippe Picquier - 2014

Tour de force éditorial et véritable exploit littéraire, Le Jeu du plus fin est un des romans les plus brillants et intrigants de ces dernières années en Chine.
La descendante d’un héros révolutionnaire tente de retracer son histoire et d’éclaircir le mystère entourant sa mort, à travers les témoignages de trois de ses compagnons de route, étayés, complétés ou contredits par une collection d’articles, interviews, confessions, lettres et archives émanant de ceux qui l’ont côtoyé aux diverses époques de sa vie.
Ce roman construit de façon très originale, comme une archéologie du savoir qui tenterait de faire surgir la vérité d’un homme, se lit d’abord comme un passionnant roman d’aventures où se croisent, se trahissent et s’entretuent agents secrets et agents doubles, en un ballet picaresque et virevoltant qui est aussi une relecture sans illusions et sans scrupules des années révolutionnaires.
La vision de l’Histoire telle que la restitue le romancier Li Er est tragique mais en aucun cas héroïque. Il y a du théâtre dans cette recherche impossible de la vérité historique, et le rôle qu’y jouent les hommes est plein de truculence, d’ironie et de dérision.

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