KING John

Anglais

8 mars 2015.
 

Alors que les politiciens Tony Blair et John Major décrètent la fin « des classes », John King, écrivain de la working class, dénonce la dérive d’un système où la société britannique ne parvient plus à protéger les plus faibles. Ce romancier anglais, né en 1960, aime jouer avec les stéréotypes, explorer et décrypter sans fard et faux semblant une Angleterre prolétaire régie par des structures hiérarchiques née dans les années 60. Écrivain du réel, il aborde des sujets variés tels que : le football, le punk-rock, la littérature, la politique…

Passionné de football, John King introduit le sport dans la littérature à la fois comme une métaphore de la vie et comme un élément sociologique pour analyser une société et un pan de l’histoire britannique. Il connaît un succès immédiat avec son premier roman Football Factory paru en France en 1998 qui traite du hooliganisme et de la classe ouvrière des années 90. Ce premier tome d’une trilogie composée de La Meute et Aux Couleurs de l’Angleterre trace une fresque d’une Angleterre amoureuse du football, en proie au chômage et au racisme. Par une écriture rythmée et même nerveuse proche de la musique punk, son autre passion, il plonge le lecteur dans une descente aux enfers et le mêle aux contradictions, aux frustrations et aux défaites de la société britannique. Loin d’être des outils de protestation ou de prise de position idéologique, ses personnages sont seulement l’image d’une société rude et désenchantée.

Human Punk poursuit dans la veine réaliste qui lui est propre, formidable analyse du peuple anglais, de sa culture et des racines sociales de la violence : punk, hooligans et « autres joyeux damnés ». John King est également l’auteur de deux romans du réel : The Prison House non traduit en France et Skinheads (2012), qui décrivent une facette de l’Angleterre, violente et attachante à la fois.

Avec le fuck d’une main squelettique sur fond de drapeau anglais en illustration de couverture et une insulte pour titre, John King donne le ton. Cru, âpre, rude, White Trash est un véritable coup de poing littéraire. Il nous entraîne dans les couloirs sinistres d’un hôpital en compression d’effectifs où deux voix se confrontent, celles d’une infirmière et de son supérieur. Dans ce roman noir de 2002 enfin traduit en français, John King bouscule son lecteur et le mène sur une pente totalement inattendue en révélant la fracture sociale qui gangrène la Grande Bretagne.
À l’heure où les systèmes de santé sont au cœur des problématiques des gouvernements occidentaux, White trash remet en perspective le caractère trompeur des déclarations politiques.


Bibliographie

Non traduit

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

White Trash

Au diable Vauvert - 2014

White Trash met en scène l’affrontement d’une infirmière et de son supérieur dans un hôpital en compression d’effectifs. À partir du démantèlement des services sociaux britanniques, John King, "l’écrivain du football et de la classe ouvrière anglaise", se livre à une satire des stéréotypes de classes et traite finalement des inégalités et de la place de l’humain dans la société.
Il nous offre un roman noir puissant sur la fracture sociale, émouvant et d’une actualité troublante