- © Catherine-Hélie Gallimard
Avec sa réputation de "fieffé satiriste politique", l’auteur anglais Jonathan Coe, dont la notoriété a dépassé largement les frontières du Royaume-Uni, s’attache à dépeindre son époque avec perspicacité et humour. Son œuvre romanesque dresse un tableau singulier, à la fois impitoyable et cocasse, de la société et de la vie politique anglaises des années 70 à nos jours.
Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l’université de Warwick, il devient professeur de littérature. Dès l’âge de 8 ans, Jonathan Coe s’essaie au polar et publie Le château de mystère, dès lors il ne cessera de remplir des pages. Il écrit plusieurs nouvelles et un premier roman en 1987 La femme de hasard sans faire grand bruit. Trois ans plus tard, il connaît un immense succès en Grande Bretagne lorsque paraît son roman Les Nains de la mort, notoriété qui prendra une dimension internationale quelques années pus tard, lors de la publication de son quatrième roman Testament à l’anglaise. Cette critique féroce et hilarante de l’Angleterre sous Tatcher le propulse sur la scène internationale et lui vaut le prix du Meilleur Livre Étranger en 1996. Un succès confirmé par ses romans suivants notamment avec La Maison du sommeil, prix Médicis en 1998, Bienvenu au club (2001) et cercle fermé (2004), brillante satire sur les "années Blair". Ces deux derniers romans le présentent dès lors comme un écrivain engagé.
Cet écrivain à l’humour déjanté ne se cantonne pas dans la satire politique et se plaît à varier les registres, ainsi Jonathan Coe jongle d’un thriller onirique dans La Maison du sommeil, prix Médicis étranger 1998 à une critique des modes de communication dans notre société avec La vie très privé de Mr Sim.
Père de deux fillles, il tente pour la première fois un roman pour la jeunesse en 2014 Le miroir brisé, une fable moderne pleine de délicatesse sur la solitude et les rêves d’un monde meilleur, publiée aux éditions Gallimard jeunesse. Paraît la même année Expo 58, une divertissante parodie des romans d’espionnage en hommage au Hitchock qu’il vénère.
Avec Expo 58, sous la forme d’une parodie de roman d’espionnage, il médite sur le sens de nos existences et dresse le portrait d’un monde disparu, l’Angleterre des années 1950, une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté que semble offrir la modernité et un attachement viscéral aux convenances et aux traditions en place.
Bibiographie
- Expo 58, trad. de Josée Kamoun, (Gallimard, 2014)
- La Vie très privée de Mr Sim, trad. de Josée Kamoun, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 2011
- La Pluie avant qu’elle tombe, trad. de Jamila et Serge Chauvin, (Gallimard, 2008)
- Le Cercle fermé, trad. de Jamila et Serge Chauvin, (Gallimard, 2006)
- Bienvenue au club, trad. de Jamila et Serge Chauvin, (Gallimard, 2002)
- Une touche d’amour, Éditions du Rocher
- Les nains de la mort, roman traduit de l’anglais par Jean-François Ménard, (Gallimard, 1990)
- La maison du sommeil, roman traduit par Jean Pavans, (Gallimard, 1998)
- Testament à l’anglaise, roman traduit de l’anglais par Jean Pavans, Gallimard, (prix du Meilleur Livre Etranger 1996)