COE Jonathan

20 mars 2015.
 
© Catherine-Hélie Gallimard

Avec sa réputation de "fieffé satiriste politique", l’auteur anglais Jonathan Coe, dont la notoriété a dépassé largement les frontières du Royaume-Uni, s’attache à dépeindre son époque avec perspicacité et humour. Son œuvre romanesque dresse un tableau singulier, à la fois impitoyable et cocasse, de la société et de la vie politique anglaises des années 70 à nos jours.

Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l’université de Warwick, il devient professeur de littérature. Dès l’âge de 8 ans, Jonathan Coe s’essaie au polar et publie Le château de mystère, dès lors il ne cessera de remplir des pages. Il écrit plusieurs nouvelles et un premier roman en 1987 La femme de hasard sans faire grand bruit. Trois ans plus tard, il connaît un immense succès en Grande Bretagne lorsque paraît son roman Les Nains de la mort, notoriété qui prendra une dimension internationale quelques années pus tard, lors de la publication de son quatrième roman Testament à l’anglaise. Cette critique féroce et hilarante de l’Angleterre sous Tatcher le propulse sur la scène internationale et lui vaut le prix du Meilleur Livre Étranger en 1996. Un succès confirmé par ses romans suivants notamment avec La Maison du sommeil, prix Médicis en 1998, Bienvenu au club (2001) et cercle fermé (2004), brillante satire sur les "années Blair". Ces deux derniers romans le présentent dès lors comme un écrivain engagé.

Cet écrivain à l’humour déjanté ne se cantonne pas dans la satire politique et se plaît à varier les registres, ainsi Jonathan Coe jongle d’un thriller onirique dans La Maison du sommeil, prix Médicis étranger 1998 à une critique des modes de communication dans notre société avec La vie très privé de Mr Sim.

Père de deux fillles, il tente pour la première fois un roman pour la jeunesse en 2014 Le miroir brisé, une fable moderne pleine de délicatesse sur la solitude et les rêves d’un monde meilleur, publiée aux éditions Gallimard jeunesse. Paraît la même année Expo 58, une divertissante parodie des romans d’espionnage en hommage au Hitchock qu’il vénère.

Avec Expo 58, sous la forme d’une parodie de roman d’espionnage, il médite sur le sens de nos existences et dresse le portrait d’un monde disparu, l’Angleterre des années 1950, une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté que semble offrir la modernité et un attachement viscéral aux convenances et aux traditions en place.


Bibiographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Coe Jonathan

Gallimard - 2014

Londres, 1958. Thomas Foley dispose d’une certaine ancienneté au ministère de l’Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l’Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, Le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu’il vient de devenir père, est séduit par cette proposition exotique, et Sylvia, son épouse, ne voit pas son départ d’un très bon œil. Elle fera toutefois bonne figure, et la correspondance qu’ils échangeront viendra entrecouper le récit des nombreuses péripéties qui attendent notre héros au pays du roi Baudouin, où il est très vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d’une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l’hôtesse belge qui va devenir sa garde rapprochée…
Coe embarque le lecteur dans une histoire pleine de rebondissements, sans que jamais la tension ne retombe ou que le ridicule ne l’emporte. Sous la forme d’une parodie de roman d’espionnage, il médite sur le sens de nos existences et dresse le portrait d’un monde disparu, l’Angleterre des années 1950, une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté que semble offrir la modernité et un attachement viscéral aux convenances et aux traditions en place.

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