MALAURIE Jean

France

15 mars 2010.
 

Biographie

Né à Mayence en 1922, Jean Malaurie est anthropogéographe, explorateur spécialiste des régions arctiques. Il a d’abord étudié la géomorphologie, notamment au Sahara avant de se joindre à une expédition conduite par Pau-Émile Victor dans le Grand Nord. Cet espace deviendra son domaine d’étude, il y conduit lui-même de nombreuses missions. Il devient en 1948 à 26 ans, géographe aux Expéditions polaires françaises de Paul-Emile Victor sur la côte ouest du Groenland. Il a été nommé à la première et seule chaire de l’enseignement supérieur français sur l’Arctique et a fondé avec Fernand Braudel, le prestigieux Centre d’études arctiques du CNRS / EHESS en 1957.

Il a fondé la collection Terre Humaine aux Editions Plon qui a rendu accessible l’ethnologie au grand public. Ayant partagé et étudié la vie des Inuits dans le Nord du Groenland, il décrit ce peuple dans un ouvrage majeur Les derniers rois de Thulé. Il livre aussi un récit de ses expéditions sur le territoire arctique visant à faire connaître ces populations autochtones dans Hummocks.

Aujourd’hui directeur de recherche émérite au CNRS et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Jean Malaurie y dirige le Centre d’Études Arctiques. Depuis 1994, il est Président de l’Académie Polaire à Saint-Pétersbourg qui forme les cadres supérieurs autochtones sibériens, et président du Fonds Polaire Jean Malaurie.

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Bibliographie :


Présentation de L’Allée des Baleines

Nouvelle édition revue et augmentée d’un avant-propos de Sergueï A. Aroutiounov (traduit du russe par Marilyne Fellous), d’un texte inédit de Jean Malaurie et d’illustrations nouvelles.

Dans le détroit de Béring, berceau boréal des Inuit, l’Allée des baleines se dresse majestueuse telle la « Delphes de l’Arctique » : ignoré pendant des siècles, le site où sont disposés mâchoires, crânes et os de baleines franches, les très grandes baleines, est découvert seulement en 1976. En août-septembre 1990, Jean Malaurie dirige une expédition russo-française près du cap Chaplino en Tchoukotka (Sibérie nord-orientale) et s’interroge sur les perspectives archéologiques et philosophiques de ce site culturel exceptionnel. Par une approche anthropogéographique, il tente de décrypter les mystères de ces « hiéroglyphes » et « ivoires gravés », et d’appréhender l’ordre caché de ces terres sacrées.

Pas à pas avec les Inuit, Jean Malaurie nous invite à questionner ces peuples premiers dans un savoir partagé.

Le russe Sergueï A. Aroutiounov est le premier découvreur de l’Allée des baleines en 1976. Membre correspondant de l’Académie des Sciences de Russie, professeur et directeur du département de l’Institut d’Ethnologie et d’Anthropologie de l’ASR, il rend un hommage vibrant, dans sa préface, à Jean Malaurie, qui a une « capacité de comprendre, de percevoir l’essence des phénomènes tant naturels que culturels, et dans sa capacité de transmettre cette compréhension ».

Dans un texte inédit, « Code mental et hybridation », Jean Malaurie pousse plus avant sa réflexion sur le sens caché de la nature et son caractère sacré : il nous interpelle sur la nécessité de lire les signes, en acceptant l’idée d’un code mental singulier et immatériel chez les Inuit, qui tient debout le monde.

Présentation de Terre Humaine : Une anthologie :

Les extraits d’une centaine d’ouvrages publiés dans la collection Terre humaine sont précédés d’un entretien avec Jean Malaurie, fondateur de cette collection cinquantenaire. Terre Humaine a créé dans les sciences sociales et la littérature, depuis cinquante ans, un courant novateur dont cette anthologie permet de mesurer la fécondité. Traquant la vie, cette collection de regards croisés a d’abord renouvelé la littérature de voyage pour construire, livre après livre, une anthropologie à part entière, fondée sur l’engagement et l’expérience vécus. L’exploration de l’univers n’a pas de fin. Le spectacle de la vie reste une découverte, et les théories touchant les sociétés humaines se révèlent, les unes après les autres, toutes aussi fragiles. L’homme est à lui-même inconnu. Toujours d’avant-garde, Terre Humaine demeure, dans son combat résolu en faveur des minorités, un appel à la liberté de penser.