STORA Benjamin

Algérie

30 mars 2015.
 

Biographie

© Julien Falsimagne

Benjamin Stora, historien, professeur des Universités, Président du conseil d’orientation du musée de l’histoire de l’immigration, est l’auteur de très nombreux ouvrages. Il a publié chez Stock : La Dernière Génération d’Octobre (2003), Les Trois exils, Juifs d’Algérie (2006), Les Guerres sans fin (2008), Voyages en postcolonies (2012), Le 89 arabe, dialogue avec E. Plenel (2011) et Camus brûlant, avec J.-B. Péretié (2013).

Avec son essai-récit, l’un de ses livres les plus intimes, Les clés retrouvées, il retrace son propre trajet, de son enfance à Constantine qu’il a dû quitter à 12 ans en 1962, jusqu’à sa nouvelle vie en France où comme tant d’autres exilés il a dû se reconstruire. À travers le regard d’un enfant devenu historien, il révèle les relations entre les différentes communautés, à la fois proches et séparées et restitue avec émotion un monde perdu, celui des juifs d’Algérie, fous de la République et épris d’Orient.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Les clés retrouvées

Stock - 2014

Lorsque la mère de Benjamin Stora est décédée en 2000, il a découvert, au fond du tiroir de sa table de nuit, les clés de leur appartement de Constantine, quitté en 1962. Ces clés retrouvées ouvrent aussi les portes de la mémoire. La guerre est un bruit de fond qui s’amplifie soudain. Quand en août 1955, des soldats installent une mitrailleuse dans la chambre du petit Stora, pour tirer sur des Algériens qui s’enfuient en contrebas, il a quatre ans et demi et ne comprend pas. Quelques années plus tard, quand ses parents parlent à voix basse, il entend les craintes et l’idée du départ. Mais l’enfance et la vie alors sont en même temps pleines de gaité et de chaleur. Les souvenirs de Benjamin Stora sont visuels, colorés, sensuels. Il raconte la douceur du hammam au milieu des femmes, les baignades à la plage de Philippeville (aujourd’hui Skikda), le cinéma du quartier où passaient les westerns américains, la saveur des plats et le bonheur des fêtes.
Ces scènes, ces images révèlent les relations entre les différentes communautés, à la fois proches et séparées. Entre l’arabe quotidien de la mère et le français du père, la blonde institutrice de l’école publique et les rabbins de l’école talmudique, la clameur des rues juives et l’attirante modernité du quartier européen, une histoire se lit dans l’épaisseur du vécu.