Aux vents d’aventure
8 mai 2015.
Eleanor Catton nous a enthousiasmés par Les luminaires, vertigineuse plongée dans la ruée vers l’or en Nouvelle Zélande, Philipp Meyer signe un chef-d’œuvre avec Le fils, vaste fresque américaine de 1850 à nos jours, Patrick Deville se lance les pas de Léon Trotsky et de Malcom Lowry dans Viva. Avec L’Île du Point Némo, Jean-Marie Blas de Roblès nous emporte dans un tourbillon jubilatoire, hommage aux maîtres du roman d’aventures ! Miguel Bonnefoy nous entraîne au Venezuela, sur les pas d’Octavio, allégorie de Saint-Christophe, Le voyage d’Octavio. Melanie Sadler, dans Comment les grands de ce monde se promènent en bateau imagine... que le dernier empereur aztèque, aurait réussi à fuir, pour devenir Suleyman le Magnifique. Et le grand Luis Sepúlveda, dans son nouveau roman, promène le lecteur dans le Chili de sa jeunesse. Du pur bonheur !
DERNIER OUVRAGE
Romans
Fenua
Seuil - 2021
La Polynésie se décline en un poudroiement d’îles, atolls et archipels, sur des milliers de kilomètres, mais en fin de compte un ensemble de terres émergées assez réduit : toutes réunies, elles ne feraient pas même la surface de la Corse. Et ce territoire, c’est le Fenua.
Comme toujours chez Deville, le roman foisonne d’histoires, de rencontres et de voyages. On déambule, on rêve. On découvre les conflits impérialistes et coloniaux qui opposèrent la France et l’Angleterre, on croise Bougainville, Stevenson, Melville, puis Pierre Loti sur les traces de son frère Gustave, ou Victor Segalen et Gauguin, le peintre qui a fixé notre imaginaire de cette partie du monde, entre douceur lascive et sauvagerie.
Des îles merveilleuses qui deviendront, vers le milieu du XXe siècle, le terrain privilégié d’essais nucléaires dont le plus sûr effet aura peut-être été de susciter un désir d’indépendance...
DERNIER OUVRAGE
Romans
Un nom de torero
Anne-Marie Métailié - 2017
Les 63 pièces d’or de la collection du Croissant de Lune Errant ont été volées par les nazis. Après quarante ans de sommeil, à la chute du mur de Berlin, elles réapparaissent en Patagonie et la course-poursuite commence entre la Lloyd Hanséatique et les anciens agents de la Stasi.
La Lloyd a un atout majeur : Juan Belmonte. Il porte un nom de torero et un lourd passé de guérillero de toutes les révolutions perdues de l’Amérique latine. La Lloyd ne lui a pas laissé le choix : partir à la recherche des pièces d’or ou perdre Véronica, son unique raison de vivre, brisée par la torture.
Dans cette course au trésor vers la Patagonie, Belmonte retrouve un Chili où le poids du silence n’a pas enterré la profonde humanité des habitants du bout du monde. Luis Sepûlveda montre une fois encore qu’il est un extraordinaire raconteur d’histoires.
Traduit de l’espagnol (Chili) par François Maspero
Revue de presse :
- « L’excellent policier de Sepúlveda qui se rattache à l’école prometteuse du thriller sud-américain, absorbe sans servilité l’influence des maîtres nord-américains : efficacité des constructions, rigueur du style, morale sourcilleuse du héros dont les échecs accumulés attestent la grandeur. »
Jean Soublin, L’Express
- « Sur cette trame de thriller politique et policier, Sepúlveda écrit un de ces grands livres dont Manuel Vazquez Montalban ou Leonardo Sciascia ont le secret. Il utilise le roman comme moyen de sonder le réel, l’actualité, les obscures histoires du monde politique. »
Michèle Grazier, Télérama
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Revue
Apulée n° 9 - Art et politique
Zulma - 2024
L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.
De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…
Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !
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Romans
Les Luminaires
Buchet Chastel - 2015
Nouvelle-Zélande, 1866. En pleine ruée vers l’or, l’île voit débarquer sur ses côtes tout ce que la vieille Europe compte d’ambitieux et de désespérés. Parmi eux, Walter Moody, un jeune britannique ruiné bien décidé à trouver fortune accoste au port d’Hokitika, sur la côte Ouest, après un éprouvant voyage. Mais une étrange assemblée l’attend dans le petit hôtel où il a trouvé refuge. Là, dans une atmosphère des plus tendues, douze hommes du cru tiennent une réunion secrète pour tenter d’élucider des faits étranges qui agitent la communauté depuis plusieurs semaines. Un riche notable a disparu, une prostituée a tenté de mettre fin à ses jours, et on a découvert une immense fortune dans la maison d’un pauvre ivrogne, mort lui aussi. Moody succombe bientôt à l’irrésistible attrait du mystère et se retrouve plongé dans un entrelacs d’intrigues et de destins vertigineux.
Formidable restitution des grands romans anglo-saxons du XIXe siècle, Les Luminaires est une narration ambitieuse dont la structure emprunte à l’astrologie pour livrer un inoubliable roman d’amour, une histoire de fantômes, de pouvoirs et d’énigmes insolubles campés dans une Nouvelle-Zélande ou la fièvre de l’or est reine.
Traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par Erika Abrams
Revue de presse
« Un instant, on croit lire Charles Dickens ou George Eliot. Pourtant, il s’agit du deuxième livre d’une jeune Néo-zélandaise de moins de 30 ans. »
« La leçon de cette carte céleste du livre est claire : nous ne sommes pas seuls. Nous existons dans un rapport harmonieux ou dissonant avec ce qui nous entoure. Une étoile s’écarte, un personnage agit : tout est changé. Le ciel est chargé et changeant au-dessus du petit port de la mer de Tasmanie. »
« Eleanor Catton rend la parole à une communauté éphémère, perdue aux antipodes, qui ne l’avait jamais eue. Au fil de ce roman aple et délicieusement bavard, le silence émeut et trouble. On l’entend partout, il nous guide et nous échappe – celui de l’histoire en train de s’écrire, des secrets, de la nuit des astres et des hommes. Et à la fin, le monde se tait. »
Nils C. Ahl, Le Monde des Livres
(Lire l’article sur le site)
- "Au départ, ainsi qu’elle l’a raconté au Guardian, Catton savait deux choses sur ce qui allait devenir les Luminaires : qu’elle voulait écrire un roman d’aventures inspiré par les livres qu’elle avait aimés dans sa jeunesse, comme l’Ile au Trésor de Stevenson, et qu’elle voulait que ça se passe en Nouvelle-Zélande, le pays où elle a grandi (elle y vit toujours, à Auckland, où elle enseigne)."
Libération
- "Romanesques et théoriques à l’extrême : tels sont Les Luminaires, et c’est un tour de force. À partir d’une fresque à la Dickens, un feuilleton échevelé de « cocuage, de chantage, de meurtres et de vengeance » paré de tous les oripeaux du roman victorien, Eleanor Catton compose une fiction postmoderne saisissante et insaisissable, louvoyant à la diable entre la prolifération du récit et sa dénégation". Le Magazine Littéraire
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Romans
Borges Fortissimo
Flammarion - 2022
C’est l’effervescence à Buenos Aires : deux manuscrits inédits de Borges viennent d’être découverts à la Bibliothèque nationale. Comble de la surprise, ce sont des romans, alors qu’il n’en a jamais publié de son vivant, et l’un d’eux met à l’honneur une figure féminine insolite chez le plus grand écrivain argentin. En est-il vraiment l’auteur ? Cástor Manam, ex-président, prétend dans une interview télévisée que le grand maître lui aurait confié ces manuscrits avant sa mort, ce dont la célèbre journaliste Beatriz García García se permet de douter. Au même moment, Pía, une jeune fille d’origine indigène, rejoint ses amis Andrés et Esteban dans leur bouquinerie échauffée par la nouvelle du jour. Tout ce petit monde enquête, chacun à sa façon, et bientôt, ce labyrinthe étrange révèle son secret.Dans une langue virevoltante, Mélanie Sadler nous offre un roman aussi pétillant qu’érudit, porté par un Borges inattendu et une polémique littéraire qui enflamme le pays des généraux, des écrivains aveugles et de Maradona.
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Sucre Noir
Rivages - 2017
Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument.
Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices.
Revue de presse
- Un roman feu d’artifice où, si tout explose, saveurs, couleurs, parfums, désirs, c’est le talent de conteur de Bonnefoy qui brille dans la nuit le plus longtemps. (Le Point)
- Une saga, un portrait de femme, un récit d’aventure, un grand roman. (…) Bonnefoy est comme un peintre qui joue autant des aplats de couleur que de la matière, autant des motifs en grand large que des petites choses du quotidien. Et c’est dans ce brassage que le roman trouve sa force. Sans oublier, bien sûr, le souffle philosophique qui vient gonfler les voiles de conte aventureux (…) Miguel Bonnefoy est sûrement l’un des grands écrivains d’aujourd’hui et de demain. (Éric Libiot, L’Express)
- Miguel fait scintiller une langue française qu’il ne craint pas de rendre poétique et brûlante comme l’incendie final. Sucre noir s’impose comme l’une des belles surprises de cet automne, loin des regards nombrilistes et des soubresauts historiques. (Christine Ferniot, L’Express)
- Dans la veine du réalisme magique, le Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy signe une épopée miniature qui se collette, sous une apparente légèreté, avec les problèmes économiques actuels du Venezuela (…) Le pays serait-il un vieillard qui meurt avec ses chimères, faute d’avoir su exploiter ses véritables richesses ? C’est la question que pose ce conte en Technicolor, qui dégage, à chaque page, une puissante odeur de sucre et de rhum. (Sophie Joubert, l’Humanité)