Quand le roman écrit l’histoire

Avec José Angel Mañas, Bachi Salim, Jil Silberstein, Aleksandar Gatalica. Rencontre animée par Yann Nicol

4 juin 2015.
 

Avec José Angel Mañas, Bachi Salim, Jil Silberstein, Aleksandar Gatalica. Rencontre animée par Yann Nicol

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La nuit des morts

Anacharsis - 2015

José Ángel Mañas déroule ici une frise flamboyante comme un bas-relief babylonien qui aurait été conçue par un dramaturge grec.
La nuit de l’an 323 avant Jésus-Christ. Alexandre le
Grand, fiévreux, agonise dans son lit face aux jardins
suspendus de Babylone. À sa demande, son devin Aristandre convoque les mânes de ceux qui l’ont accompagnédans son invraisemblable entreprise. Lentement, l’un après l’autre, les fantômes arrivent boire le sang chaud du sacrifice et se confrontent à Alexandre, auquel ils font revivre, âpres, cruels
ou joyeux, les jours intenses de son aventure.
Ainsi commence cette Nuit des Morts, point d’ancrage d’une fresque épique que José Ángel Mañas nous fait revivre en nous emmenant de la Macédoine jusqu’en Inde en passant par Suse, capitale de l’Empire perse achéménide, ou les
déserts d’Égypte et d’Hyrcanie.
Emportés par les péripéties d’une conquête effrénée qui semble ne jamais devoir finir, Macédoniens, Perses, Indiens on Égyptiens un temps amis, le lendemain ennemis implacables, au campement d’Alexandre ou dans les palais des capitales de l’Empire perse, se débattent comme qui se noit dans la mer d’un destin d’orage. Nicias, simple soldat, Alexandre et ses amis d’enfance, Darius Codoman, Grand Roi de Perse, ou sa mère Sisygambis, Autophradatès et Artabaze, les fidèles tenants d’un empire qui s’effondre, ou Cambyse, traître malgré lui, et Bessos l’ambitieux donnent de la voix dans un monde bouleversé où les dieux eux-mêmes sont de la partie.

Un roman polyphonique au rythme hardi dont les chants successifs nous conduisent au coeur des petites et grandes aventures qui ont présidé à la naissance par le fer et dans le sang d’un empire aussi immense qu’éphémère, et à l’éclosion d’une légende universelle.
La Nuit des Morts, au fond, c’est le Roman d’Alexandre de ce début de XXIe siècle.

Traduit de l’espagnol par Anouk Minkine.


Revue de presse

C’est un magnifique roman qui ne devrait pas intéréssé que les amateurs du genre historique."

https://www.joseangelmanas.com/secreto_oraculo.html

Lors de la phase de recherche, il a retrouvé ses vieux livres de la Faculté d’Histoire. Des études qui lui ont permis de se rapprocher de cette époque avec plus d’aisance. "Il existait une tension entre le roman et l’Histoire, mais je n’ai pas hésité. J’ai pris les licences poétiques dont j’avais besoin. Quand tu entreprends un tel défi, tu as deux problèmes : exagérer ou réduire le nombre de pages. Ce sont onze ans de campagne. Il faut synthétiser. Je l’ai fait en cinq cents pages. L’obstacle suivant est la monotonie. Il faut tisser les batailles de sorte à ne pas ennuyer, parce quec’est toujours la même chose : Alexandre arrive, il affronte son adversaire et gagne. Et cela se répèet encore et encore.
https://www.larazon.es/manas-deja-el-kronen-y-se-pasa-a-la-novela-historica-QJLA_RAZON_29164#Ttt1u4tLRAXB5fpS


Vidéo

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

L’île où les hommes implorent

Noir sur Blanc - 2019

En 2012, La Terre est l’oreille de l’ours s’offrait comme une célébration du Vivant où notations en forêt, spéculations et remémorations se conjuguaient avec une mosaïque de lectures brassant sciences naturelles, environnement, éthologie, psychologie, poésie, spiritualité et anthropologie. Cinq ans plus tard, L’île où les hommes implorent s’attache, le temps de quatre saisons, à inventorier les éléments constitutifs d’une rapide dégradation des conditions de vie sur la planète Terre. D’où son sous-titre : « Chronique d’un désastre amorcé ».
 
Mû par une inquiétude que chaque mois s’emploie à confirmer, l’auteur n’en ressent que plus fort l’urgence d’explorer la palette des prodiges recelés par le monde qui s’étiole – ce à travers quatre entités géographiques : le territoire traditionnel des Innus du Québec-Labrador, l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, l’île cycladique de Sifnos et la campagne vaudoise où l’ancien Parisien a choisi de s’établir.
 
De lieux en peuples aimés, Jil Silberstein dit la splendeur d’un rituel particulier aux Nuu-chah-nulth de l’île de Vancouver, les prouesses d’une araignée (le Pholque phalangide), les enjeux du Pléistocène, l’exploration du Pacifique. Il s’initie à la dérive des continents. Sonde les motifs d’un marbre antique du sanctuaire de Delphes. Retrouve au cœur de la forêt subarctique le peuple innu dépossédé par le colonialisme. Célèbre l’écrivaine américaine Annie Dillard, le Tao te king et son cher Joachim Du Bellay.
 
D’une telle démarche « tous azimuts » résulte l’irrésistible goût d’observer à son tour. Et de chérir ce qui peut l’être encore.

 

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Romans

À la guerre comme à la guerre !

Belfond - 2015

Peu avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, Europe toute entière.
« La Grande Guerre ». C’est de la bouche d’un mort que le médecin légiste Mehmed Graho, officiant à Sarajevo au lendemain du 28 juin 1914, entend ces mots. Et quel mort : l’archiduc François-Ferdinand en personne, tué en pleine rue avec son épouse par un jeune homme. Comme une traînée de poudre, l’animosité se répand à travers l’Europe : la Grande Guerre va commencer, et tout le monde se mobilise, partout. En Hongrie, où un gratte-papier travaillant pour le Pester Loyd se sent pousser des ailes quand son rédacteur lui demande de rédiger des lettres de menace à l’adresse de la cour de Serbie ; en Allemagne, quand, à la fin d’un récital, le chanteur d’opéra Hans Dieter Huis voit son ovation interrompue par un petit officier venu délivrer un message belliqueux du Kaiser ; en France, quand un jeune écrivain souffreteux, dénommé Jean Cocteau, s’empiffre de pâté et de fromage par peur d’être réformé pour son extrême maigreur ; en Turquie, où les trois apprentis du marchand d’épices stambouliote Mehmed Yildiz partent pour le front, à son grand désarroi ; et en Serbie, quand, à la sortie du train, le commandant en chef de l’armée, Radomir Putnik, prononce ces mots prophétiques : « Il va y avoir du grabuge ». Cinq ans de grabuge, précisément, que l’on ne connait que trop bien… mais est-ce vraiment le cas ?
Cette épopée totale sans être exhaustive, convoquant le fantastique comme un puissant symbole, accomplit l’exploit de représenter l’ampleur et les conséquences de la Grande Guerre dans l’Europe toute entière. Ce roman choral accompagne l’agonie de la Belle Époque et l’avènement d’un futur incertain, où la croyance positive dans le progrès scientifique et industriel est ébranlée à jamais.

Traduit du serbe par Harita Wybrands


Revue de presse :

« À la guerre comme à la guerre ! montre que le Verbe peut être d’une puissance inouïe, mortelle et incroyablement vaste. »
Miomirka Nesić, Mons Aureus

« À la guerre comme à la guerre ! dévoile le pouvoir d’une narration qui parviendrait à représenter avec succès l’essence même de l’Histoire. »
Mileta Aćimović Ivkov, Polja

« Dans ce roman aux milles visages, Gatalica construit sa narration à partir de multiples points de vue divergents sur la Première Guerre Mondiale. La frontière entre le réel et la fiction s’efface. Borislav Pekić a déclaré que le souffle de l’Histoire et la poésie contenu dans notre passé sont deux des éléments qu’on retrouve dans toute grande œuvre littéraire. À la guerre comme à la guerre ! est un roman qui réunit définitivement ces deux qualités. »
Petar Pijanović,  !Politika

 

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Biographie

Le consul

Gallimard - 2015

En juin 1940, en pleine débâcle, Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux, sauva la vie de milliers de personnes en désobéissant à son gouvernement. Entre 30 000 et 50 000 réfugiés de toutes nationalités et religions bénéficièrent d’un visa signé de sa main qui leur permit de fuir la menace nazie. Plus de 10 000 juifs échappèrent à une mort certaine dans les camps.Relevé de ses fonctions, exilé dans son propre pays, oublié de tous, Aristides de Sousa Mendes paya jusqu’à la fin de sa vie le prix fort pour ses actes de courage.Salim Bachi retrace, dans ce roman en forme de confession, le destin exceptionnel d’un homme mystérieux et tourmenté, croyant épris de liberté et père de quatorze enfants que l’amour d’une femme et de l’humanité vont transfigurer.


Revue de presse

J’ai désobéi par amour.
https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/le-consul-portrait-dun-juste-par-salim-bachi-208907