Valérie Rouzeau, Prix Robert Ganzo

Avec Valérie Rouzeau, Yvon Le Men, Margarita Perez-Ganzo, Manuel Vich-Ganzo.

4 juin 2015.
 

Avec Valérie Rouzeau, Yvon Le Men, Margarita Perez-Ganzo, Manuel Vich-Ganzo.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie

Bruno Doucey - 2024

Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.

« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds

m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd

dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays

ils font de l’inconnu
un étranger. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Va où

La table ronde - 2015

Valérie Rouzeau écrit en funambule. Ses mots, ses phrases tiennent à un fil, celui sur lequel elle s’élance pour une traversée ardente, sans balancier ni filet. Elle prend tous les risques, ne regarde pas où elle met les pieds (chaussure rouge à l’un, verte à l’autre, don d’un clown, peut-être ?), semble trébucher, mais jamais ne tombe. Elle avance portée par un élan vital, traversée d’émotions et de sensations à la fois débordantes et contenues. Va où, qu’importe : va loin, c’est certain.








“ Me mets en quarantaine pour faire mes lignes quoi d’autre
Me dégourdis les doigts sentiment sur la touche tac tac tac suis toquée
Me rassemble à l’index toc toc toc suis frappée
Ça peut durer longtemps de pianoter toujours et
de taper jamais
Si je perdais mon temps il me ferait ce coup-là
de me retrouver”

“ Que me coule douce la Seine j’y ai laissé ma main je n’en ai plus besoin c’était un coquillage
C’était toute pour des prunes
La main qui fait rougir fallait que l’écrevisse
J’ai noyé le chagrin et la gaieté me dure j’ai craché les noyaux ”