Mémoires algériennes

Avec Benjamin Stora, Habiba Djahnine et Michel Serfati

5 juin 2015.
 


Avec Benjamin Stora, Habiba Djahnine et Michel Serfati, une rencontre animée par Christelle Capo-Chichi

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Les clés retrouvées

Stock - 2014

Lorsque la mère de Benjamin Stora est décédée en 2000, il a découvert, au fond du tiroir de sa table de nuit, les clés de leur appartement de Constantine, quitté en 1962. Ces clés retrouvées ouvrent aussi les portes de la mémoire. La guerre est un bruit de fond qui s’amplifie soudain. Quand en août 1955, des soldats installent une mitrailleuse dans la chambre du petit Stora, pour tirer sur des Algériens qui s’enfuient en contrebas, il a quatre ans et demi et ne comprend pas. Quelques années plus tard, quand ses parents parlent à voix basse, il entend les craintes et l’idée du départ. Mais l’enfance et la vie alors sont en même temps pleines de gaité et de chaleur. Les souvenirs de Benjamin Stora sont visuels, colorés, sensuels. Il raconte la douceur du hammam au milieu des femmes, les baignades à la plage de Philippeville (aujourd’hui Skikda), le cinéma du quartier où passaient les westerns américains, la saveur des plats et le bonheur des fêtes.
Ces scènes, ces images révèlent les relations entre les différentes communautés, à la fois proches et séparées. Entre l’arabe quotidien de la mère et le français du père, la blonde institutrice de l’école publique et les rabbins de l’école talmudique, la clameur des rues juives et l’attirante modernité du quartier européen, une histoire se lit dans l’épaisseur du vécu.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Fragments de la maison

Bruno Doucey - 2015

Après un premier recueil, publié en Algérie en 2003, mon amie Habiba Djahnine revient à la poésie en femme apaisée, combative et lucide. Dans ce livre écrit directement en français, ce n’est pas la guerre civile qui est évoquée, mais le temps d’après la guerre, le corps sorti des décombres de l’histoire, l’amour retrouvé, dans un monde voué à la reconstruction des autres et de soi. « J’éloignerai la guerre et l’identité / Je construirai les fragments de la maison », écrit-elle. Et d’ajouter, quand l’exil devient voyage : « Tu m’attends sur l’autre versant de mon crépuscule ». D’Alger la blanche aux sables du désert, Habiba Djahnine écrit de la poésie comme on construit une maison : avec ses nerfs, avec ses rêves, les mains plongées dans l’argile de la vie. Pour refuser « l’alphabet de la peur », le regard constamment rivé à la ligne d’horizon.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Finir la guerre

Phébus - 2015

Confronté au brutal suicide de son père, Alex va se mettre en tête de comprendre les raisons qui ont poussé le vieil homme à commettre l’irréparable.
Une mystérieuse lettre en provenance d’Algérie, arrivée quelques jours avant sa mort, éveille sa curiosité et l’incite à explorer cette piste, celle de son père mobilisé au sud de Tébessa en 1959. Là-bas, il découvrira une culture fascinante, des paysages grandioses et Kahina – l’auteure de la fameuse lettre –, mais aussi les affres de la guerre qui ont tôt fait de transformer les héros en bourreaux.
Divorcé, père en mal de reconnaissance, Alex a besoin de connaitre la vérité sur son aïeul pour devenir le pilier qu’il souhaite être pour son fils et faire éclater la chape de plomb qui écrase leur famille.