Écrire la mer

Avec Coher Sylvain, Riff Reb’s, Nicolas Cavaillès et Bellec François.

9 juin 2015.
 

Avec Coher Sylvain, Riff Reb’s, Nicolas Cavaillès et Bellec François. Rencontre animée par Géraldine Delauney

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Histoire universelle de la navigation : Tome 2, Des étoiles aux astres nouveaux

Jean-Pierre de Monza - 2017

Prenant le relais des conquérants portugais, les nations du nord de l’Europe s’engouffrèrent à leur tour sur la route des Indes pour y bâtir, grâce à leurs puissantes compagnies, les bases du capitalisme moderne. D’autres arpenteurs sillonnaient des océans de plus en plus lointains et gagnaient parfois la gloire en laissant leur nom à une terre, un détroit, une péninsule. Dans leur sillage se profilaient déjà les navigateurs scientifiques du XVIIIe siècle. Certains, comme Bougainville, crurent trouver à l’autre bout du monde le paradis sur Terre. Cook, Lapérouse et tant d’autres y connurent leur enfer, entrant à jamais dans les encyclopédies au siècle même qui les inventa. La plupart contribuèrent avec modestie à l’inventaire des peuples, des sciences naturelles et de la géographie. Dans les ateliers des villes européennes, stimulés par le Longitude Act de 1714, des chasseurs de prime tentaient de vaincre l’insupportable problème de la longitude. Hommage aux calculs des savants et astronomes, aux savoir-faire des mécaniciens et instrumentistes, aux horlogers, enfin, qui, tentant de domestiquer le temps, inventèrent le chronomètre... et la longitude fut ! Anglais et Français, si souvent ennemis sur les mers, s’associèrent dans ces nouvelles sciences. Les navigateurs peaufinèrent l’image du monde avec la complicité des hydrographes et des cartographes, puis des météorologistes et des océanographes. Les découvertes majeures du XIXe siècle - électricité, radiotélégraphie - amenèrent des inventions qui rendirent chaque jour plus sûr le métier de marin jusqu’à l’avènement de l’informatique et des satellites. Ce second tome de l’Histoire universelle de la navigation clôt deux millénaires de courage, d’utopie, d’obstination et d’intelligence. C’est à la fois le souffle d’une épopée humaine et la rigueur d’une aventure scientifique qui sont ici contés avec brio et portés par une remarquable iconographie, déjà garants du succès du premier tome de cette somme magistrale. Le parcours de François Bellec est atypique. Contre-amiral, il est aussi Peintre officiel de la Marine, sociétaire et président d’honneur de la Société nationale des beaux-arts. Il a dirigé le Musée national de la Marine de 1980 à 1997. Il est membre et ancien président de l’Académie de marine, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, de l’Académie de marine portugaise, et vice-président de la Société de géographie. Consultant pour l’histoire et expert de la Commission nationale des monuments historiques pour le patrimoine maritime, il a reçu en 2013 le grand prix des Sciences de la mer Albert 1er de Monaco, et l’année dernière la médaille navale Vasco de Gama pour services rendus à l’histoire navale du Portugal. Il a collaboré à une trentaine d’ouvrages et d’encyclopédies, et il a publié une vingtaine de livres sur l’histoire des hommes et de la mer, dont trois romans. II appartient au groupe des Ecrivains de Marine fondé par Jean-François Deniau.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Bande Dessinée

Trilogie maritime, A bord de l’étoile Matutine, Hommes à la mer, Le loup

Soleil / MC Productions - 2014

À l’occasion des fêtes de fin d’année et de la parution de Hommes à la mer , immergez-vous au coeur d’une trilogie littéraire, sombre et poétique spectaculairement mise en scène par Riff Reb’s, un auteur reconnu et multi-récompensé. Tel un coffre au trésor, ce superbe écrin renferme en son sein les trois albums parus : À bord de l’Étoile Matutine, Le Loup des mers et Hommes à la mer .

 

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Romans

Vaincre à Rome

Actes Sud - 2019 - 2019

Samedi 10 septembre 1960, avant-dernier jour des Jeux olympiques de Rome : le marathon va se courir non dans un stade mais au sein même de la Ville éternelle. Soixante-neuf concurrents pour un seul vainqueur. Et c’est dans la tête de celui qui montera sur la plus haute marche du podium que le lecteur est embarqué pour un voyage de 2 heures, 15 minutes, 16 centièmes. Non content de battre le record du monde en terre italienne plus de vingt ans après la prise d’Addis Abeba par Mussolini, le soldat éthiopien Abebe Bikila va courir les 42 kilomètres et 195 mètres pieds nus. “Vaincre à Rome, ce serait comme vaincre mille fois” a dit Hailé Sélassié. Vaincre pieds nus, ce sera comme vaincre en jouant dans la poussière de Debre Zeit. En pleine période de décolonisation et de démembrement des empires européens, un berger africain remporte l’or et couronne tout un continent.
Sylvain Coher, qui s’était déjà imposé par ses précédents romans comme l’écrivain du mouvement, des sensations, nous convie à une expérience extraordinaire : insu er à la langue et aux mots le rythme, la mécanique, les accélérations d’une course de fond, jusqu’au bien-être des endorphines, jusqu’à l’envol nal du sprint. Abebe Bikila est ce sportif omniscient qui sait le destin et qui court comme une pythie, sûr de sa victoire, prescient de la nuit célébrée qu’il va vivre dans quelques heures ; il n’y a pas de suspense et pourtant une tension s’installe, celle des muscles, de la crampe qui pourrait guetter malgré la certitude de ce qui va advenir.
Seul un tour de force littéraire à la musicalité inédite, aux digressions étincelantes, pouvait rendre compte d’un tel exploit sportif. Devenu Petite Voix dans la tête du champion, l’auteur se coule dans le rythme variable de sa foulée infatigable pour raconter comment grandissent les héros, comment se relèvent les peuples, comment se gagnent les revanches et comment naissent les légendes.


Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pourquoi le saut des baleines

Editions du Sonneur - 2015


Ce court ouvrage, qui tient autant de l’essai cétologique que de la fantaisie littéraire, s’attaque à l’un des mystères les plus coriaces et les plus fascinants du règne animal : les bonds prodigieux qu’effectuent parfois les grands cétacés hors de l’eau. Beaucoup d’hypothèses ont été formulées à ce sujet par les biologistes du comportement, aucune n’a convaincu. L’auteur explore une piste personnelle et théorise sur ce que les baleines se tordant au-dessus de l’océan doivent à l’ennui et à l’absurde ; il invite à considé­rer leur saut comme une victoire sur l’insupportable et comme une manifestation exemplaire de la plus haute des libertés.
« Nous ignorons pourquoi les baleines et autres cétacés effectuent parfois ces sauts stupéfiants au-dessus des mers et des océans, mais les hypothèses ne manquent pas, elles se renforcent même du seul fait que la question n’a pas été tranchée. On dit qu’elles bondissent dans les airs pour déglutir, se débarrasser de leurs parasites, communiquer, séduire en vue d’un accouplement, pécher en gobant, chasser en catapultant, fuir des prédateurs sous-marins comme l’espadon ou le requin, s’étirer, s’amuser, en imposer, ou encore ponctuer un message, une attitude. Aucune de ces explications ne convainc : fâcheusement partielles ou intolérablement saugrenues, toutes ont été contestées. Comme c’est le cas face aux grandes interrogations métaphysiques, elles semblent toutes buter contre l’étroitesse du cerveau et de l’imagination qui les échafaudent. La question serait-elle insoluble ? […] Ivresse, libération, secousse non moins absurdes, en dernier lieu, futiles, qui n’apaisent qu’un moment, qu’il faut toujours recommencer, et dont la baleine doit savoir en son for intérieur, dans ce magma d’instincts, de mémoire et d’analyse, la grande vanité. Mais en un monde qui n’est que poussière d’étoile remuée dans un trou noir, la créature, même bardée de ses instincts, gènes et neurones, même flattée par l’héritage multi-millénaire de la sélection naturelle, peut goûter un acte aussi gratuit que la totalité dans laquelle elle baigne. Ainsi la baleine sauterait-elle quia absurdum, parce que c’est absurde ? »