Quand les artistes annonçaient le monde qui vient

Avec Michel Le Bris, Bertrand Tavernier et Fabrice Bourland

9 juin 2015.
 


Avec Michel Le Bris, Bertrand Tavernier et Fabrice Bourland, une rencontre animée par Yann Nicol

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Lune pâle

Actes Sud - 2018

Vers 1890, près de la frontière mexicaine, à l’époque où le Far West sauvage se transforme peu à peu en une société démocratique, se joue le destin d’une famille puissante aux origines mêlées – mexicaines, indiennes et américaines –, dont le patriarche, Jake Starr, règne sur la petite ville de San Miguel grâce à un féodalisme autoritaire mais bienveillant.

Quand Doan Packer, un Américain au passé trouble et au fort charisme, arrive et s’éprend d’Opal, la fille de Jake, le conflit entre les anciens et les progressistes se trouve exacerbé.

W. R. Burnett réussit le coup de maître d’imposer un héros loyal, tourmenté et obstiné tout en le faisant évoluer dans la so­ciété équivoque et captivante dirigée par la famille Starr.

Fable politique, histoire criminelle et roman d’amour, Lune pâle est un western haletant, rythmé par les amitiés fidèles et la passion amoureuse, où l’Ouest américain dévoile ses deux visages – politicien et aventureux.

La traduction française parue dans les années 1950 a été entière­ment révisée et actualisée pour la présente édition.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Hollywood Monsters

Editions 10/18 - 2015

En décembre 1938, Singleton et Trelawney goûtent un repos mérité sous le soleil de Hollywood, la capitale du septième art. Mais les vacances ne se déroulent pas comme prévu, et quand nos détectives tombent nez à nez au milieu de la nuit avec une créature semblant tout droit sortie d’un film d’épouvante avec Boris Karloff ou Bela Lugosi, c’est à se demander si la fiction n’est pas devenue réalité.

Vibrant hommage au cinéma d’avant-guerre, Hollywood Monsters nous plonge dans une Amérique à la fois lumineuse et cruelle, à l’heure où les « durs à cuir » apparaissent sur les écrans et où les politiques eugénistes sont appliquées avec une ardeur à faire froid dans le dos.