LUPANO Wilfrid

France

4 mars 2016.
 
© Roller

Scénariste de Bande-dessinée, Lupano signe une œuvre riche et diversifiée, pour laquelle il a obtenu ces dernières années de nombreuses récompenses. Que ses récits soient drôles, décalés, fantastiques, sociaux, politiques ou noirs, le scénariste fait toujours mouche.
Wilfrid Lupano est né à Nantes, mais c’est à Pau qu’il passe la plus grande partie de son enfance. Une enfance entourée des BD de ses parents, même si c’est surtout à une pratique assidue du jeu de rôle qu’il doit son imaginaire débridé, un savoir-faire de raconteur d’histoires et son goût pour l’écriture. Fan de Franquin et Gotlib, il a pour auteur et scénariste préféré l’admirable René Goscinny. Plus contemporains, il aime Ferri, Marc-Antoine Mathieu, Guy Delisle et Baru.
L’admiration reste, mais l’enfance partie, il travaille dans les bars pour financer ses études – un peu de philo et une licence d’anglais – il y rencontre deux futurs amis et associés, Roland Pignault et Fred Campoy. Ensemble, ils réalisent un western humoristique, Little Big Joe publié chez Delcourt, dont le premier tome paraît en 2001. Il récidive avec Virginie Augustin et Alim le tanneur, un récit fantastique en quatre tomes, qu’il termine en 2009. Cette même année, Guy Delcourt lui fait part de son idée de créer une bande dessinée d’humour sur le président Nicolas Sarkozy : Les Aventures de Sarkozix. Entre-temps, sa carrière est lancée, et il enchaîne les titres : L’assassin qu’elle mérite, L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu, Azimut...
Le Singe de Hartlepool est son premier roman graphique, qui obtient le Prix 2013 des libraires de bande dessinée et le Prix Château de Cheverny des Rendez-vous de l’Histoire de Blois. En 2014, Wilfrid Lupano obtient le Fauve du meilleur polar avec Ma révérence. Chez Delcourt, il écrit le scénario muet d’Un océan d’amour pour Gregory Panaccione qui reçoit le prix BD FNAC 2015.

Lupano, passionné par la Commune de Paris, s’associe à une nouvelle série sur des femmes ayant marqué cette période méconnue de ses contemporains : Communardes est une ode au militantisme avant tout et au combat féministe. La série est composée de trois one-shots, avec un personnage principal féminin que l’on retrouve dans les autres albums en personnage secondaire.
Azimut est une série évoquant des épopées tragi-comiques de héros qui ne se résignent pas : l’histoire paraît surréaliste, le récit part dans tous les sens, imbriqué et ouvert. C’est en quelque sorte un conte philosophique un peu déjanté qui ne se prend pas au sérieux. L’enjeu est le temps, celui de l’argent, de la jeunesse, de la mort ou des amours éternelles. Une véritable quête mystique pour les multiples personnages qui peuplent ce récit.

Chez Dargaud, Les Vieux Fourneaux, scénarisé par Lupano et dessiné par Paul Cauuet, voit ses deux premiers tomes publiés en 2014. Ils connaissent alors un grand succès, le premier tome, Ceux qui restent, est récompensé par le Prix du Public - Cultura à Angoulême en janvier 2015.
Après Bonny and Pierrot, le tome 3 de cette série sur la "pire génération de l’histoire de l’humanité" sort en novembre 2015 et s’intitule Celui qui part. À travers d’incessants va-et-vient entre les années 1950 et les années 2010, la série raconte sur un mode tragi-comique notre époque, ses bouleversements sociaux, politiques et culturels, ses périodes de crise.

Pour la 27è édition d’Étonnants Voyageurs, retrouvez ce brillant scénariste dans une rencontre avec Régis Hautière, le dimanche 15 mai à l’Univers (grande salle) à 18h15.


Bibliographie sélective :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Bande Dessinée

Les Vieux fourneaux, Tome 3 : Celui qui part

Dargaud - 2015

Après deux albums en 2014, voici le troisième tome, très attendu, des Vieux Fourneaux ! Lupano et Cauuet se penchent cette fois sur le cas de Mimile, qui a passé sa vie à bourlinguer dans le Pacifique, entre bourre-pifs, rugby et amitiés au long court. Pirate un jour, pirate toujours ! En parallèle : Pierrot et son collectif "Ni Yeux Ni Maître" jouent les abeilles tueuses, et Sophie apprend qu’à la campagne, on ne prend pas ses oeufs de poule chez les vieilles chouettes. Bref, les « vieux fourneaux » sont de retour, pétant la forme !


Revue de presse :